Véritable référence de l’underground, avec son écurie de plus en plus conséquente comprenant des noms aussi précieux que HANTERNOZ, CREATURES, REGIMENT, PASSEISME, VEHEMENCE ou encore ASCETE, Antiq Label se propose aujourd’hui de vous faire découvrir un faux nouveau-venu sur la scène, qui dès le mois de décembre va asseoir sa position sur le Black Metal le plus grandiloquent.
On sait le label très exigeant sur ses signatures, et impitoyable dans sa sélection. Inutile d’attendre de sa part le moindre faux-pas, chaque réalisation et promotion étant calculée au millimètre pour satisfaire un public d’esthètes et de connaisseurs. Et à n’en point douter, DIABLATION trouvera sa place dans le cœur sombre des adorateurs de violence intelligente et ouvragée. Je parlais de « faux nouveaux-venus », mais rien n’est plus vrai. On retrouve en effet au casting de DIABLATION des noms bien connus de la scène, au sein du line-up même du combo, mais aussi sur sa liste d’invités. Les deux têtes pensantes du concept ne sont autres que V.Orias A. (ex-AD INFERNA) et Vicomte Vampyr Arkames (ex-SETH, ex AD-INFERNA), deux musiciens qui se connaissent bien pour avoir collaboré ensemble, et qui ici, se partagent les tâches avec équité. V.Orias A s’est donc chargé de la composition, maniant également la guitare et les synthés, tandis que Vicomte Vampyr Arkames s’est concentré sur les textes, hurlés, susurrés, feulés en français, et la superposition de l’art des deux hommes mène à la grandiloquence de ce premier album, Allégeance.
Mais quelle allégeance dans les faits ? Celle adhérant à un Black Metal de proportions épiques, d’une violence rare, mais d’une intelligence l’étant tout autant. Si le duo aime déjà à qualifier son approche de « Black Metal majestueux » ou encore de « Black Metal vampirique », la réalité des faits est beaucoup plus simple : si la musique des deux compères est effectivement lyrique et emphatique, son seul lien avec le Black Symphonique réside dans cette soif d’en offrir plus, de voir plus grand, et plus ambitieux. Inutile donc de vous attendre à une resucée (sic) de CRADLE OF FILTH ou EMPEROR, car aussi jeune soit le groupe, il possède déjà une identité très affirmée.
Notons immédiatement la partie technique assurée par V. Orias A. et Stefan Traunmüller, qui se sont respectivement occupé du mixage et du mastering, au studio SoundTemple. La production est donc énorme, mais souple, ne négligeant aucun détail, et étalant les proportions gigantesques d’un album qui ne révolutionnera pas le landerneau du BM français, mais qui y apportera sa touche de classicisme impérial.
Caché sous un splendide artwork signé de la main experte de Tancrede Szekely, Allégeance dévoile assez rapidement ses intentions musicales. Combiner la puissance du BM moderne à ses racines les plus anciennes. Œuvrant dans un registre de brutalité noble, DIABLATION n’usurpe pas sa réputation d’association de talents reconnus, et développe un registre tout à fait en phase avec les attentes extrêmes de cette année 2021. Et après une courte intro plaçant le contexte, « Aigle du Mal, Aigle de Sang » déploie ses larges ailes et se fond dans la masse des suiveurs éhontés pour y déclencher un bain de sang expiatoire. Le chant traité, les mélodies biaisées, cette ambiance de film gothique inspiré de Lovecraft et de la Hammer laissent soudainement place à un déferlement de haine fort bien soutenu par une section rythmique parfaite (avec Hyde à la basse, qui s’occupe aussi du chant clair), et les nombreuses cassures, les silences, les longues litanies d’un chanteur habité par son rôle nous captivent, au point de nous immerger complètement dans la réalité onirique du groupe.
Le choix d’un chant en français était une obligation, notre langue étant l’une des plus adaptées au genre, aussi étrange que cela puisse paraître. C’est ainsi que les mots de Vicomte Vampyr Arkames se détachent de la partie instrumentale avec beaucoup de distinction, avant au contraire de se fondre dans la bestialité ambiante pour créer un effet de surprise qui ne fait qu’ajouter au résultat global.
Privilégiant les inserts longs et progressifs, DIABLATION ne recule devant aucune instrumentation pour mettre en place son canevas. Guitares acoustiques, effets sonores, samples, longues parties narrées, la prière des damnées est pieuse dans la décadence, et n’est pas sans rappeler la scène française de l‘orée des années 2000. Il n’est donc pas étonnant de retrouver en invité le seigneur RMS Hreidmarr (GLACIATION, BAISE MA HACHE, BAA’, ex-ANOREXIA NERVOSA) sur « Ego Daemonium », qui sortira en single en amont de l’album. Le titre est d’ailleurs l’un des points forts de ce premier album, avec son atmosphère suintant de ressentiment, et ses attaques plus purement Heavy Metal. Cathédrale sonore défroquée à l’usage des infamies les plus symptomatiques de notre nouveau siècle, Allégeance réveille le diable pour l’informer que les hommes ont pris sa place durant son long sommeil. « La Noirceur des Limbes » réveille la fumée étrange de cette perdition humaniste qui a accepté l’inéluctabilité de son destin, avec ses chœurs évanescents et sa rythmique martiale, tandis que « Éloge du Mysticisme Impérieux » propose quelques silences lourds et Ambient, pour mieux mettre en avant cette diction qui détache les mots de la pensée en arrachant les chairs.
Le diptyque final « La Nuit Obscure de l’Âme » est évidemment la porte de sortie qu’on attendait, avec ses stridences, ses dissonances, et son appui de la violence, pour pénétrer des enfers sur terre que nous avons amplement mérités. Avec un travail de composition admirable, un flair indéniable de la part de V.Orias A pour proposer autre chose qu’une accumulation de riffs en lieu commun, et une incarnation théâtrale de Vicomte Vampyr Arkames, DIABLATION s’impose déjà comme un grand nom de la scène, et surtout, une addition de taille dans le catalogue déjà riche d’Antiq. Une collaboration dont le succès est déjà tangible, et l’un des albums les plus prenants de cette seconde partie d’année.
Titres de l’album:
01. Invictus
02. Aigle du Mal, Aigle de Sang
03. Des Ruines de la Solitude Éternelle
04. Ego Daemonium
05. La Noirceur des Limbes
06. L’Ordre Hermétique des Âmes Noires
07. Éloge du Mysticisme Impérieux
08. La Nuit Obscure de l’Âme partie 1
09. La Nuit Obscure de l’Âme partie 2
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52