Ils sont trois, viennent de Buenos Aires, jouent une forme très primaire et Core de Death Metal, et sortent leur second EP depuis leur création. C’est ainsi qu’on pourrait résumer cette affaire et le parcours des NARCOLEPSIA, entité fondée en 2016, et déjà responsable d’une démo la même année (Desintegración), et d’un EP l’année suivante (Enferma Contaminación Mental). Ajoutez à ceci une bio très sommaire et des inclinaisons avouées d’avance (du Death Metal avec des influences old-school), et vous obtenez un archétype de l’underground qui aimerait bien se faire connaître au-dessus de la surface. Et les NARCOLEPSIA mériteraient cette reconnaissance, puisque malgré sa brièveté, Anomalía Cerebral mérite largement le détour, offrant sept vrais morceaux pour une intro/outro, une pochette savoureuse dans le style partouze de démons, et montrant le visage d’un groupe soudé et très professionnel. Ce groupe justement possède une caractéristique supplémentaire, puisque ses trois membres jouent de la gorge et du micro, créant des enchevêtrements vocaux assez intéressants. Voici donc venus Pely Macchi (guitare/chant), Pincha Aguilar (basse/chœurs) et Yoe Soria (batterie/chœurs), et non le temps des rires et des gens, puisque cet EP n’a pas grand-chose à voir avec l’île aux enfants, et ressemble plus à un hommage au Death le plus direct et brut qui soit. Difficile d’ailleurs de s’y retrouver en termes d’influences en écoutant ces morceaux qui prônent une vitesse d’exécution manifeste et une franchise de riffs indéniable, si ce n’est en citant les AUTOPSY, version moins glauque que violente, ou la scène sud-américaine, à cheval entre Metal et Hardcore de ces dix dernières années.
Mais ce qu’on aime dans cet EP, c’est sa fausse simplicité, et sa patine analogique savoureuse. On sent que les musiciens n’ont cure des artifices de production et des gimmicks de composition, et qu’ils jouent leur Death comme s’il n’avait pas évolué depuis les débuts. D’ailleurs, plus que de Death, on a parfois le sentiment d’avoir affaire à du vilain Thrashcore époque CRYPTIC SLAUGHTER, ou à une forme larvée de Grind à la REPULSION, les blasts en moins, mais le son râpeux en adéquation. Pely Macchi, en tant que frontwoman assure dans les grandes largeurs, et impose la caution morbide de son timbre gras et grave. La chanteuse n’a pas peur de se flinguer les cordes vocales, et nous ramène à l’époque glorieuse ou le Thrash se poussait dans ses derniers retranchements pour accoucher d’un genre nouveau. Les morceaux, courts et percutants ne dépassent que très rarement les deux minutes, à l’exception de l’accroche « Intro - Aflicción », et ne s’embarrassent pas de plans inutiles. On navigue donc pleine bourre, et le radicalisme est de rigueur, avec une guitare qui utilise les astuces nordiques pour les mettre au service d’une brutalité totalement sud-américaine, un peu comme si les SEPULTURA des débuts avaient appris à jouer et à renifler les effluves putrides d’ENTOMBED dix ans avant leur avènement. C’est en tout cas ce qu’on ressent à l’écoute de brulots de la trempe de « Panico », bien que la folie n’hésite jamais à pointer le bout de son nez pour nous entraîner dans un délire ultravéloce mais agencé (« Respuesta Emocional Inadecuada (R.E.I) »).
NARCOLEPSIA fait du bien, parce qu’il joue old-school sans donner l’impression de vouloir copier la mentalité et le son d’époque. On se prend vite d’affection pour cette philosophie minimaliste, teintant de morbide une efficacité patente (« Fiebre de Las Cabañas », qui rappelle gentiment les pulsions des RIGHTEOUS PIGS ou de DEFECATION), mais aussi cette brutalité bon enfant qui utilise à bon escient une production rêche et abrasive pour sonner plus Core que la moyenne (« Desintegración »). La combinaison des voix, loin d’être facultative, confère aux morceaux une aura diabolique, qui rapproche d’ailleurs les chansons du graphisme de la pochette, et la courte durée de l’ensemble laisse un goût très amer dans la bouche tant on aurait aimé en avoir un peu plus dans les oreilles. Mais on sent que les argentins en ont sous les bottes et qu’ils sont capables d’accoucher d’un premier LP appréciable, ce qu’on ne saurait que trop leur souhaiter tant leur musique est euphorique et loin d’être générique. Les plus barbares sauront déguster la sauce ultra épicée de « Emergiendo entre Los Muertos » qui aurait largement eu sa place sur le légendaire Horrified, et si le tout n’est pas complètement apparenté à la scène Death, il en a l’agressivité et la noirceur, le tout étant intelligemment allégé de plans furieux qui permettent au groupe de ne pas sonner comme tous ses voisins. Une bonne claque, rapide, mais qui donne envie de tendre l’autre joue tant Anomalía Cerebral nous extirpe du marasme si gluant et prévisible de la mode old-school actuelle.
Titres de l’album :
01.Intro - Aflicción
02.Fiebre de Las Cabañas
03.Anomalía Cerebral
04.Respuesta Emocional Inadecuada (R.E.I)
05.Catalepsia
06.Desintegración
07.Pánico
08.Emergiendo entre Los Muertos
09.Outro
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50