Astral Rape

Aset

22/09/2023

Les Acteurs De L'ombre Productions

L’affiche était trop belle, et la tentation trop grande. En associant des membres de SETH et ORANSSI PAZUZU, ASET promettait sur le papier une tuerie annoncée, un massacré prévisible, et tout au moins, une boucherie sans os. Mais la différence entre le papier et la partition est souvent cruelle, et les attentes pas toujours comblées, même si depuis quelques années, ce qu’on appelle des supergroupes ont tendance à remplir le cahier des charges et satisfaire les fantasme les plus fous.

 

Et ASET, plein d’enthousiasme noir et de rêves tournant au cauchemar ne fait guère exception à la règle. Et le pire, c’est qu’il n’aura fallu au projet qu’un morceau pour concrétiser tous les espoirs placés en lui.

Vous qui désirez savoir, lisez attentivement.

ASET étanche la soif de connaissance.

Seule la bravoure lèvera le rideau rouge.

Laissez le sphinx vous dévorer.

Votre sang est le vin qui alimente l’extase.

Défiez l’astral sur votre chemin vers la domination.

Tel Osiris démembré,

Testez votre foi dans la passion infinie d’ASET.

Cette bio pour le moins absconse plante le décor, épaissit le mystère, et nous entraine sur le chemin d’un mysticisme opaque, quelque part entre la beauté d’une pochette sublime et l’assertion d’une production énorme, servant au mieux les intérêts d’un Black Metal classique, porté à ébullition par une inspiration diabolique.

« A Light In Disguise » ouvre donc le bal, en mode MARDUK de salle de sport, et balaie tous les doutes sur son passage. La folie, la puissance, la chaleur infernale et l’ambiance nous prennent de court, et immédiatement, la fidélité accordée ne fait plus aucun doute. En utilisant les codes du BM des années 2000, et en les agrémentant d’arrangements étranges à la limite de l’Ambient, ASET propose aux nouveaux fidèles une conception traditionnelle mais acide, classique mais lyrique, imprévisible mais rassurante. S’il est évidemment impossible de trouver le moindre défaut dans ce mixage compact mais aéré, s’il est inconcevable de reprocher à la rythmique son rendement optimal, et s’il est interdit de pointer du doigt cette guitare qui tournoie comme un charognard autour de sa proie, il est aussi déconseillé de se montrer partial en rejetant l’œuvre d’un revers de la main.

Car en substance, Astral Rape a tout pour devenir le meilleur album de BM de l’année, et pourquoi pas, avec un peu de subjectivité, de ces vingt dernières années. Sans taper dans la poche de l’expérimental ou tendre la sébile à l’avant-garde. Prouesse Ô combien difficile à accomplir.

Logique, implacable et cruel, ce premier album donne des envies de discographie pléthorique. A peine la première écoute s’évanouit-elle dans les airs que l’index clique la souris pour un retour en arrière obligatoire et enivrant. Rarement choc aura été aussi rude, même si le Black est un style qui sait multiplier les coups de poing et les coups de poignard dans le dos. Mais ici, l’estocade fatale est portée de face, en toute franchise, et la blessure saigne si abondamment que les tympans se sentent obligés de saigner à leur tour.

Il est pourtant de notoriété publique que les sorties des Acteurs de L’Ombre sont toujours de qualité, une qualité due à une constance dans le temps, et à la recherche permanente de nouvelles signatures nobles. Mais cette fois-ci, le label français a tapé méchamment du poing sur la table pour dénicher le contrat le plus fructueux du moment. Ne comptez toutefois pas sur moi pour vous faire un track-by-track explicatif du pourquoi du comment. D’autant que chaque composition à ses atouts personnels, et ses atours immortels.

A encaisser comme une unique soufflante de quarante-trois minutes, Astral Rape est un viol de l’âme qui laisse les yeux vitreux, et le regard perdu dans un ailleurs abominable. Sans aucune concession, trempant sa plume dans la nostalgie pour ensuite écrire sur une tablette numérique moderne, ce premier album fait la jonction entre le passé et le présent, en utilisant les différents codes à différents moments. Et animé d’une majesté incroyable et d’une emphase monstrueuse, il écrase la concurrence avec une superbe le confinant à la confiance aveugle, se permettant de défier les idoles d’un énorme « Lord Of Illusions ».

Tout ceci a de quoi laisser pantois. Etalé pour le compte, K.O debout, et salement amoché de l’optimisme. Avec des progressions intelligentes, des intros qui mettent dans le bain, une assise rythmique époustouflante et une facilité de composition indécente, ASET est déjà le grand nom que l’on attendait pour relever la garde, les dissonances discrètes en avant, et les déviations oniriques guerrières en bandoulière (« Force Majeure », tuerie sans nom qui fait perdre au moins vingt pour cent d’audition).

Je mentirais en disant que je n’ai pas dû faire de pause entre deux écoutes. Car subir l’intégralité de ce tracklisting requiert une force mentale conséquente, et une forme psychologique optimale. Si vous êtes un peu faible, patraque ou même malade, ne tentez pas l’expérience, vous en sortiriez encore plus diminué, à vouloir vous lever pour bouter les traitres hors des terres BM.

Mais par amour pour l’inconscience crasse, jouez « Serpent Concordat » une bonne dizaine de fois. Si au bout d’une heure de repeat votre cœur n’est pas animé des pires intentions, alors c’est que vous êtes bien trop pur pour cette aventure. Une aventure occulte et précieuse, qui loue les anciens tout en reluquant les nouveaux. Une partie animée gagnée en pulvérisant les adversaires.

ASET et match.   

  

   

Titres de l’album:

01. A Light In Disguise

02. Abusive Metempsychosis

03. A New Man For A New Age

04. Lord Of Illusions

05. Astral Dominancy

06. Force Majeure

07. Serpent Concordat


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par mortne2001 le 01/09/2023 à 17:29
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