Direction l’Australie pour y retrouver l’un des fers de lance de la scène D-beat/Darkcore locale, en la (les) personne(s) du quatuor DARK HORSE, qui agite l’underground local et mondial de ses soubresauts violents depuis 2011, sans aucune intention de ralentir la cadence.
Quatre musiciens qui ont décidément tout compris à la violence instrumentale nuancée mais certainement pas expurgée de ses caractéristiques les plus véhéments, et qui osent avec leur deuxième LP Bomb Thrower pousser les choses encore plus loin tout en affinant leur optique.
Le concept vous paraît abstrait ?
Il est pourtant viable, et depuis Sick Of The Living, High On Death, les cousins Australiens ont affiné leur approche pour la rendre encore plus effective, changeant de poste au gré des besoins, mais gardant le cap sur un Hardcore vraiment sombre et dur qui fait des victimes, et ne prend surtout pas le temps de panser leurs plaies.
Il faut dire que tourner avec des pointures du sadisme extrême comme TRAGEDY, THE SUBHUMANS, IRON REAGAN, PUNCH ou POISON IDEA n’a pas dû les rendre plus dociles, bien au contraire, et profitant d’une énorme production signée Jason Fuller aux studios Goatsound à Melbourne et d’un mixage soigné par Jack des ENORMOUS DOOR aux Etats-Unis, les DARK HORSE se montrent donc sous leur meilleur jour, celui de nuits éclairées par des lights de concert, ceux-là même qui les plongent dans un halo de brutalité maitrisée ou bien complètement débridée.
Et c’est justement cette ambivalence de ton qui rend les quatre musiciens si puissants et malins (Fran - batterie, Kieren - basse, Romano - guitare et Dennis - chant), et qui transforme Bomb Thrower en véritable pluie de bombes très intelligemment dispersée pour faire encore plus de dégâts irréversibles.
Abattage digne des meilleurs combos de D-beat scandinaves, pulsions Grind absolument et formellement américaines, et ambiance Hardcore austral, tels sont les arguments étayés par ce second LP qui renforce le capital confiance accumulé depuis des années passées sur les stage du monde entier, et qui confirme non seulement la bonne santé de la scène locale, mais le leadership indirect de ces maniaques du Core qui en utilisent tous les codes, et spécialement les plus véhéments.
Les principaux intéressés le confirment, pas de grand changement depuis le premier jet, juste un peaufinage du son qui leur permet d’être encore plus efficaces, et des morceaux toujours taillés pour le live, rendant hommage à des références incontournables, de DISCHARGE à EXPLOITED en passant par TRAGEDY, NAPALM DEATH, BOLT THROWER, LOCK UP et autres CRIPPLED BASTARDS.
Des morceaux qui d’ailleurs ne traînent pas en route et font exploser les enceintes au son d’un Darkcore vraiment explosif, qui n’a besoin que d’une ou deux minutes pour mettre le feu à la platine, à quelques rares exceptions près qui osent le timing plus délié. D’ailleurs, les deux interventions les plus développées sont placées immédiatement à la suite l’une de l’autre, et proposent des vues un peu différentes, mais tout aussi compactes.
D’abord, la boucherie intégrale « Fingerprint » qui impose une cadence Crust et D-beat affolante de détermination, dans la plus droite lignée des exactions scandinaves les plus échevelées, et juste avant, un impressionnant et sombre « Howling Our Triumph » et son intro sinueuse et délictueuse qui démontre que les DARK HORSE ne sont pas que des brutes Core épaisses incapables de moduler sur un Heavy vraiment compressé.
Mais au-delà de ces figures de styles, les Australiens se concentrent surtout sur des pamphlets salement énervés, qui manipulent la vitesse du Crust pour l’alléger d’un D-beat vraiment corsé, à l’image sonore de ce « No Impact » qui en laisse pourtant de profonds sur le pare-brise de votre résistance auditive, ou de l’épidermique « The Downing », qui cavale d’un Thrashcore impitoyable frisant la crise de nerfs Grind sans jamais le céder à l’affolement décomplexé.
Intro bien soupesée qui trompe d’un son rachitique pour soudain s’éparpiller façon D-beat acharné (« Pulling Teeth From Nothing », avec ses clins d’œil appuyés à la pugnacité urbaine des AGNOSTIC FRONT), lacération Crust qui met les choses aux poings (« Hope Was Your Mistake », mais on espérait rien d’autre que ça), guitares en dents de scie qui jouent la saccade sur fond de rythmique enclume et chant qui vole dans les plumes (« To Hell With It »), duo basse/batterie en pleine orgie (« Stop The Rot », plus rapide et c’est le Grind trompeur qui en ressort vainqueur), et délivrance tant attendue sous la forme de blasts entendus (« Terminal Capacity », petites trouvailles rythmiques et final en Thrash cathartique), Bomb Thrower ne s’embarrasse pas de principes mais en profite pour en lâcher quelques-uns qui permettent aux Australiens de se poser en chantres d’une alternance violence/ultraviolence, damant le pion à bien des formations plus incrustées dans le style, mais dépassées en termes de créativité brutale non larvée.
Avec sa succession de morceaux bourrins mais suffisamment fins et de titres en coup de trique, ce second LP fait preuve d’une maîtrise soupçonnée dès le premier effort, mais peaufine son optique en la radicalisant, ce qui créé un paradoxe très intéressant.
En effet, les DARK HORSE prouvent qu’on peut être encore plus agressif tout en restant attentif, et soignent leurs plans pour les rendre encore plus percutants.
Une façon de se plonger dans les racines du Crust et du D-beat pour leur offrir une floraison plus atypique, mais en même temps plus puriste, et de mélanger le Hardcore et le Metal d’un coup de cuillère Dark souple et fluide.
Du rugueux agile, de la solidité élastique, et de l’inspiration classique, mais novatrice. Un menu détonant et piquant qui transforme ce Bomb Thrower en bombardier furtif capable de voler en piqué et de tout raser sans apparaître sur les radars de l’armée.
Ou en cheval noir qui traverse les déserts Australiens sans marquer le pas, mais en gérant sa course pour arriver à destination tout en traumatisant au passage les inconscients qui auront croisé sa route.
Titres de l'album:
Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56