Nouveau projet mis en branle par ce cher Serafino, CHALICE OF SIN, qui une fois encore, offre à un musicien un cadre de rêve pour exprimer ses pulsions solitaires. Cette fois-ci, c’est un chanteur de légende qui s’est vu choyé par le label italien, et pas des moindres. Nous retrouvons donc au micro du concept le célèbre Wade Black, qui a officié en tant que gorge et frontman au sein de combos aussi illustres que CRIMSON GLORY, SEVEN WITCHES ou LEATHERWOLF, mais aussi d’autres plus anecdotiques comme DISASTER/PEACE, CLOCKWORK REVOLUTION, LEASH LAW, TIWANAKU, j’en passe et de plus dispensables. Il est de notoriété publique que l’homme dispose d’un timbre de voix assez particulier, rauque et lyrique, capable d’enflammer des compositions Heavy ou épiques, ce qui tombe parfaitement bien puisque ce nouveau « groupe » officie dans un registre médium de Heavy hargneux mais mélodique.
Une fois encore entouré de la crème des mercenaires de l’armée italienne, CHALICE OF SIN est donc un exercice de style qui permet au chanteur américain d’asseoir un peu plus son excellente réputation, même si pour tout dire, cet éponyme ne va surtout pas chercher Mike Patton à quatorze heurts. Créé en 2019, ce projet a donc largement eu le temps de murir et de profiter des talents conjoints de Wade et Alessandro Del Vecchio, l’homme à tout faire maison, véritable couteau suisse que Serafino dégaine en toute circonstance. D’ailleurs, ce cher Perugino ne manque pas de rappeler dans les arguments promotionnels qu’il a créé, supervisé, et dirigé l’élaboration de ce premier album, histoire que personne n’oublie qui est le chef de famille. En résulte un travail estampillé Frontiers de la production à la composition, truffé de riffs classiques et d’envolées vocales emphatiques, le tout enrobé dans une production épaisse et puissante.
Admettons-le, c’est la voix de Wade qui représente l’intérêt de cette sortie. La musique, orientée selon le label vers le cœur des fans de CRIMSON GLORY, SAVATAGE ou METAL CHURCH est d’un formalisme assez confondant, et présente une musculature à l’américaine, celle qui a porté sur ses épaules les JUDAS PRIEST à bras tendus dans les eighties. Parfois à la lisière d’un Power Metal très efficace, et dominé par les arabesques incroyables de ce chanteur au gosier de feu (« Miracle »), parfois pas si éloigné que ça du STRYPER de ces dernières années, Chalice of Sin est l’archétype d’album qu’on attend du label transalpin chaque mois, une œuvre qui ne surprend pas, mais qui caresse les fans de Heavy classieux et viril dans le sens de la crinière. Non que l’écoute en soit désagréable, ce qui n’est guère probable avec un chanteur de la trempe de Black, mais plutôt routinière et prévisible, comme dans la moitié des cas de ces supergroupes que Serafino aime mettre sur pied.
Continuant sur sa lancée stratosphérique, Wade fait donc ce qu’il sait faire de mieux, rugir sur des compositions à la violence ouverte (« Sacred Shrine »), fédérer sur des hymnes parfaitement calibrés (« Chalice of Sin », parfait title-track fondamentalement éprouvé avec son riff presque Thrash), moduler sur des inserts plus volontiers Hard-Rock (« Great Escape »), ou faire montre de toute sa palette vocale sur des chapitres évolutifs et mystiques (« I Stand »). Bien épaulé par les musiciens de session évidemment impeccables (Martin Jepsen Andersen - guitares, Alessandro Del Vecchio - basse, claviers et Mirkko De Maio - batterie), Wade se laisse donc aller à ses envies personnelles, et rend hommage à la musique qu’il vénère depuis le début de sa carrière.
Le passage en revue des troupes est donc très académique, entre guitare aiguisée et claviers défiants, et si les titres ont la décence de rester dans des balises temporelles raisonnables, si les ambiances diffèrent parfois légèrement pour tâter de l’émotion facile (« The Fight »), si le rythme reste sur un mid très appuyé pour ne pas faire fondre la masse musculaire, nous avons parfois droit à de petites surprises, comme ce très syncopé « The Show », qui rompt un peu avec la monotonie ambiante. Je peux comprendre la foi de Wade envers un Heavy traditionnel joué par des pros sans arrière-pensée, mais le manque de prise de risques, ou alors trop tardif (les accélérations de « The Show » eurent été appréciées plus tôt sur l’album), le classicisme envahissant du calibrage des productions Frontiers, font de cet album un piège à loups mal caché dans une forêt aux arbres un peu trop épars.
Très bien construit, très bien agencé, avec quelques moments plus fluctuants durant lesquels Wade peut appuyer sur la corde sensible (« Through The Eyes Of A Child » au piano délicat qui effectivement rappelle méchamment SAVATAGE), des poussées plus Hard qui retrouvent l’impulsion des primes années de headbanging (« Whisky »), Chalice of Sin est donc un joli cadeau offert par Serafino à ce chanteur hors-normes, dont le timbre pourra déranger les amateurs de vocalises plus pures et mélodiques. Assez proche finalement de ce qu’ACCEPT a pu proposer sur son dernier album, avec quelques concessions supplémentaires, ce premier album ne laisse pas un souvenir impérissable, s’oublie immédiatement une fois rangé dans son dossier, et reste à prendre comme un écrin de velours offert à la bague vocale d’un chanteur talentueux.
Sympathique, mais réchauffé, comme des sentiments mal exprimés, ou répétés pour la centième fois, la conviction et la sincérité en moins.
Titres de l’album:
1. Chalice Of Sin
2. Great Escare
3. Whisky
4. Miracle
5. Sacred Shrine
6. Ashes Of The Black Rose
7. Through The Eyes Of A Child
8. I Stand
9. The Show
10. The Fight
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