Charred Field of Slaughter

Bear Mace

14/08/2020

Autoproduction

Avec une pochette pareille, aucun doute sur les intentions : les américains de BEAR MACE nous veulent tout le Death old-school du monde. Et qui y’a-t-il de plus jouissif qu’un putain de Death qui deathe à mort et qui Metal comme une croix rouillée posée sur une fuckin’ tomb ??? Rien je vous l’accorde, et celui des originaires de Chicago, Illinois fait partie des meilleurs du monde, entendez par là qu’il propose le Metal de la mort des années 80/90 remis au goût d’un jour 2K. Formé en 2012 par Mark Sugar, sorte d’hyperactif qui couine dans deux ou trois groupes à la fois, BEAR MACE est une machine de guerre implacable qui n’a pas oublié le détail le plus important de l’univers : le Death doit certes empester le chafouin d’un linceul pas lavé depuis la mort de l’arrière-grand-mère, mais il doit aussi groover comme un malade et proposer des riffs catchy et des rythmiques explosives. Et ça, beaucoup de combos ont tendance à l’oublier, se contentant de refourguer des plans des frères Tardy ou de Schuldiner, sans se demander si les CARCASS n’y ont pas déjà pensé avant eux. Avec ce second LP, les cinq marsouins nous proposent donc un classique de chez les classiques, mais un classique pensé à la moindre note, élaboré du moindre arrangement, truffé de plans qui donnent envie de tuer tout ce qui bouge et de massacrer ceux qui ne portent pas de masque au supermarché. J’avoue, je m’emballe et je deviens vilain gratuitement, mais pardonnez-moi cet enthousiasme. Après avoir encaissé un énorme « Rogue Weapon », je ne suis que joie sadique et délire meurtrier, cette chanson me rappelant pourquoi un jour j’ai embrassé la cause Death jusqu’à m’en pourrir le foie déjà bien atteint.

Les BEAR MACE, en totale autoproduction, dament le pion à des concurrents mieux lotis et se permettent de sortir l’album nostalgique du mois, de ceux qui concassent tout aux alentours mais qui laissent les ruines nettes et bien rangées. Doté d’un son à réveiller un macchabé enterré depuis deux siècles, Charred Field of Slaughter honore les grands anciens floridiens, mais aussi les géants anglais, et célèbre la gloire d’OBITUARY, d’AUTOPSY, de BENEDICTION, BOLT THROWER et évidemment, DEATH. Pas de place au modernisme, mais au recyclage futé, au réaménagement intelligent, et chaque piste de ce second LP est un hit morbide en soi, animé des plus mauvaises intentions. A la limite du War Death que les anglais de BOLT THROWER ont popularisé (« Xenomorphic Conquest »), Charred Field of Slaughter est une mine d’idées à exploiter sur toute une discographie, sauf qu’ici, elles sont concentrées en à peine plus de trente minutes. Après un initial Butchering the Colossus qui donnait un aperçu des possibilités, mais qui restait encore un peu générique et gauche, BEAR MACE a passé le turbo et manipulé la pelle avec plus de dextérité pour mettre en terre le plus de monde possible, et nous exhume des sonorités que l’on regrette depuis l’orée des années 90, tout en apportant à son bloc monolithique cette touche de souplesse mélodique et rythmique qui font les grands albums. Et tout y passe, du mid tempo qui donne des crampes aux cheveux jusqu’au Heavy/Death pilonné comme à l’embaumement, avec en cadeau bonus les clins d’œil à la suédoise qui nous rapprochent de Stockholm.

Et malgré des pseudos très rigolos, ne prenez pas ces mecs pour des clowns. Ils sont très intelligents, et surtout, de redoutables songwriters. En passant le Death de tonton au prisme de la nouvelle vague ricaine des années 90/2000 (LAMB OF GOD, CHIMAIRA et consorts) sans perdre de vue l’objectif de départ, le quintet nous offre le meilleur des deux autres-mondes, et nous propulsent dans un univers peuplé de zombis assoiffés de cerveaux, de goules redoutables, de poussière et de toiles d’araignée qui restent dans les yeux et les cheveux. Pas un morceau qui n’accuse la moindre faiblesse, et si le chant se montre un peu monolithique et atteint d’une crise d’aphtes sévère, les guitares turbinent comme des tractopelles dans un cimetière king size, lâchant des licks qui colleraient une crise de priapisme à un cadavre plus très frais (le très CARCASS « Charred Field Of Slaughter »). Du grand art donc, et pas juste un gros tard de lard faisandé, pour une boucherie de premier choix, qui produit de la barbaque pour tout le monde. On aime quand ça charcle à plein rendement de machette (« Let Crack The Whip »), on aime quand ça empoigne les roubignoles d’une main ferme et sale (« Plague Storm »), et en fait, on aime tout le temps, parce qu’en trente-quatre minutes, BEAR MACE ne perd pas de temps en salamalecs et autres politesses déplacées de remplissage amassé. D’ailleurs, leur Death roule mais n’amasse pas rousse, et si les guitares chauffent au point de sentir le roussi, le tout est cuit à point, mais reste étrangement saignant. J’en prends pour témoin le terrifiant « From The Sky Rains Hell » qui empeste la horde de pitbulls de rue qui n’ont plus de lampadaire sur lequel pisser ni rien à bouffer, et qui commencent à regarder votre cul avec appétit.

Je crois que j’ai employé assez d’images pour vous faire comprendre que Charred Field of Slaughter est un must de Death old-school, et qu’en sus, il est emballé dans la plus belle pochette qui soit, soignée et signée par Matt Altieri. En plus, comme si mes arguments n’étaient pas assez convaincants, les zingues nous laissent sur « Brain Rot », un truc au refrain calqué sur le séminal « Zombi Ritual » de vous-savez-qui. Allez les cadavres ambulants, arrêtez de ronger votre os ou votre frein, et jetez-vous sur cette pâture qui remplit la gamelle d’abats encore frais. Les BEAR MACE n’envoient peut-être pas de spray à la gueule, mais ils giclent des hymnes à la grande faucheuse comme Rocco dégainait les faciales.   

                                                                                               

Titres de l’album:

01. Hibernation – Destroyed By Bears

02. Rogue Weapon

03. Xenomorphic Conquest

04. Let Crack The Whip

05. Charred Field Of Slaughter

06. Plague Storm

07. From The Sky Rains Hell

08. Brain Rot


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 05/05/2021 à 18:01
85 %    673

Commentaires (2) | Ajouter un commentaire


metalrunner
@92.131.223.166
09/05/2021, 18:23:01

Putain c est bon j adore.


Bones
@88.168.65.14
09/05/2021, 22:16:53

Ouh bordel !   "Rogue Weapon" c'est du pur Bolt Thrower. Pas original pour un sous mais assez terrible ! Ca a l'air de bien tenir la route ce groupe. A suivre !


Ajouter un commentaire


Derniers articles

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report

Star Rider/Blaze Bayley

mortne2001 24/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
DL100

Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)

04/07/2025, 07:16

Ivan Grozny

Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !

03/07/2025, 16:57

Ivan Grozny

Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour,  mais pour le moment bof.

03/07/2025, 16:47

Jus de cadavre

Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)

03/07/2025, 12:55

Buck Dancer

Toujours aussi léger !!! 

03/07/2025, 03:25

Simony

Clairement ! Trop de blabla et de remplissage.

02/07/2025, 18:56

Jeff48

Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché,  pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot

02/07/2025, 16:01

Jourdain R.

Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)

02/07/2025, 15:38

vomi d\'anus

@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.

02/07/2025, 12:25

Benstard

La blague. 

02/07/2025, 10:20

Arioch91

@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)

02/07/2025, 08:50

Ultra Pute

@senior boomerdo : va changer ta couche, grand-père

01/07/2025, 20:38

Ultra Pute

ok boomer

01/07/2025, 20:36

LeMoustre

Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu 

01/07/2025, 15:38

senior canardo

ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer   

01/07/2025, 14:19

Buck Dancer

Prost. Celtic Prost.

01/07/2025, 03:16

Gargan

Quand tes parents écoutaient Bal Sagoth et Demilich   

30/06/2025, 20:17

Nique ton cul

Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!

30/06/2025, 19:47

LeMoustre

Toujours aussi bon.Pas de label ?

30/06/2025, 14:35

Ivan Grozny

Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.

30/06/2025, 11:36