Quintet chypriote, SPEAK IN WHISPERS s’aventure sur les terres du Groove Metal qu’ils espèrent subtilement progressif, tout en lâchant quelques indices Metalcore assez probants. Après avoir publié un premier EP et partagé la scène de grands festivals avec FREAK KITCHEN, RAGE, POEM, PLANET OF ZEUS, ou WELICORUSS, les cinq musiciens ont décidé de passer la vitesse supérieure en enregistrant un premier long en bonne et due forme. Ce premier album contient donc neuf titres, pour un peu plus de quarante minute de musique, une musique puissante, bien dans son époque, sans retenue, mais faisant preuve d’un flair certain au moment d’accommoder des riffs classiques et des plans traditionnels.
Signés chez nous par M&O Music, SPEAK IN WHISPERS a des armes assez dissuasives. Deux guitares agressives, une section rythmique polyvalente et souple, un chanteur qui mord plus qu’il n’aboie mais qui sait aussi se montrer plus abordable dans les moments les moins tendus. Quand le facteur est parti par exemple.
Andreas Spyrou (chant), Antonis Koumpari (guitare), Deniel Pavlovskiy (basse), Andreas Hadjipandelis (guitare/programmation) et Alex Iacovou (batterie) avancent donc avec la morgue des jeunes groupes qui veulent mettre le monde des décibels à leurs pieds. La mission est d’envergure, et le résultat certainement pas immédiat, et je pense pouvoir affirmer que les chypriotes ont encore besoin de pratique pour fédérer leurs troupes, sans ces réflexes conditionnés qui sont encore un peu trop prononcés.
Non que ces chansons soient désagréables, mais le systématisme de certaines idées a tendance à les normaliser. Pour éviter la redondance trop évidente, le groupe a recours à des changements d’ambiance, comme sur le très efficace « The Tyrant », entre caresses mélodiques et pulsions électriques. Tout droit sorti d’années 2000 ayant bien retenu la leçon roots des nineties, Crystalline Structures cristallise ses influences pour restituer une soirée de démence, entre Metalcore atténué et groove appuyé. On se laisse souvent avoir par cette énergie de tous les diables, et malgré les défauts marqués, cette première réalisation se montre assez solide pour s’imposer dans les rangs des nouveautés.
Mais quelles sont donc ces structures auxquelles le titre de l’album fait allusion ? A celles des morceaux, construits peu ou prou sur le même schéma. Une entrée en matière tonitruante, un couplet bombastic qui met tout le monde d’accord, le plein de syncopes pour dynamiser l’attaque, et évidemment, quelques arrangements électroniques bon teint. On peut trouver la méthode un peu trop classique, mais on ne peut guère lui reprocher de ne pas être efficace. Elle trouve même son apogée sur le très musclé « Godeater », qui bouffe du Dieu comme un affamé, et qui porte le tout à ébullition pour s’opposer aux religions organisées.
L’un dans l’autre, et avec un sens de l’équilibre certain, SPEAK IN WHISPERS trouve (presque) le juste milieu entre percussion et prospection. S’il manque encore un petit grain de folie, on imagine sans peine l’impact de ces morceaux on stage, là où ils trouveront leur milieu naturel. On pense à la clique des SPINESHANK, des CROSSBREED, et à toute cette vague Néo de l’orée des années 2000 qui s’orientait vers un Metal plus libre, à la manière d’un LINKIN PARK inspiré en tête de gondole.
Quelques moments plus intimes sont proposés pour reprendre son souffle, mais les accalmies ne durent jamais bien longtemps. Ainsi, « Asteroid » tente de traduire la trajectoire de la masse stellaire avec une belle fermeté mélodique, tracé rectiligne qui supporte très bien quelques déviations pour ne pas exploser en plein vol.
Et si les riffs sont souvent prétexte à exhorter une colère justifiable, avec leur gravité de ton, le reste de la bande instrumentale sait prendre ses distances avec la prévisibilité, pour tenter l’excursion entre Progressif, avec claviers ludiques et spatiaux et allusions Djent/Metalcore (« Valkyrie »).
Sans bousculer l’ordre établi, Crystalline Structures chatouille les aisselles du Metal moderne, un peu standardisé, un peu pasteurisé, mais toujours épais et nourrissant. Syncopes, samples, arpèges en son clair, explosion de distorsion, les éléments sont passés en revue avec attention, et le résultat est sans appel : on groove, on dodeline, on tape du pied, et on se laisse aller à brailler des hymnes que l’on connaît à peine.
SPEAK IN WHISPERS ne s’exprime pas vraiment en murmurant, mais ne passe pas non plus son temps à brailler comme un bambin mal élevé. Il y a du KORN là-dessous, un brin d’ARCHITECTS, pas mal de données personnelles, et surtout, l’envie d’en donner aux fans pour leur argent.
Un esprit légèrement déluré dans un contexte bien rangé. Un esprit à peu près sain dans un corps sain. Pas la révélation, mais l’introduction dans le hall of fame des jeunes groupes à suivre. Et c’est très bien.
Titres de l’album:
01. Hollow
02. Coven
03. I Am
04. The Tyrant
05. Godeater
06. Asteroid
07. Valkyrie
08. Dark Descent
09. Crystalline Structures
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
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@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
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