Voilà de jeunes gens que j’avais complètement oubliés depuis quelques années. Pourtant, ma chronique 2017 de leur irrésistible EP Pizza Patrol se voulait assez dithyrambique, et laissait présager d’une amourette stable entre eux et moi. Sauf que l’histoire en a décidé autrement, puisque ma dulcinée énervée s’est planquée pendant des années, m’imposant une fin de non-recevoir pendant six ans. Certes, une compilation proposait tous les titres disponibles sur la toile, mais j’attendais avec une certaine impatience teintée d’agacement le premier long que je m’estimais du au vu de ma déclaration sincère.
Et alors que ma patience s’effritait sans détour, en mode Pénélope défaisant son ouvrage dans l’attente du retour d’Ulysse, la côte vit amarrer le navire tant attendu transportant ma promise sur le sol européen, pour mieux m’enlacer sans arrière-pensée.
THE DONNER PARTY, c’est une copine fantasque, au sens de l’humour potache, mais aux connaissances Crossover fouillées. Le genre qu’on ramène à une soirée ou à un concert entre potes, certain qu’ils l’adopteront immédiatement et durablement. Et ce premier LP (disponible en fantastique version vinyle chez Soulgrinder Records), renfermant quinze titres chargés en énergie est certainement la plus belle surprise Thrash de ce mois de juin agonisant sous le poids des nouveautés.
La recette est simple : aller à fond la caisse, accélérer comme un dératé, hurler comme un gros frappé, saccader comme une trancheuse à jambon blanc surchauffée, pour mieux rendre hommage aux figures les plus incontournables du genre. Je veux évidemment parler des inénarrables S.O.D/M.O.D, à MUNICIPAL WASTE, aux GAMA BOMB, soit la quintessence de l’énergie atomique traduite dans un langage musical.
Je ne vais pas cacher mon énorme satisfaction qui éclipse ces longues années d’attente et de frustration, qui finalement n’auront pas été vaines. Le quatuor (Mike Dipisa - basse, Matt Yar - batterie, Matt Troost - guitare et Ross Snyder - guitare/chant) revient en grande forme, avec un gros paquet de riffs mosh dans la musette, et prêt à affronter les concurrents les plus costauds. On se prend vite de passion pour cette leçon de violence fun, qui pique les chœurs de SUICIDAL pour rendre les riffs à Gary Holt. Du Thrash solide d’un côté, parfois sous l’influence des plus vilains (SLAYER, EXODUS), et un Crossover aux teintes Hardcore de l’autre, pour mieux rappeler les gondoles à Venice, le tout agité dans un bocal à cornichons rempli de tord-boyaux.
L’expérience est tout simplement délicieuse, et fulgurante. Dès les premières mesures, on accuse réception de cette énorme production qui catapulte la basse aux avant-postes, et qui aiguise les guitares au maximum. De la fête donc, des blagues, quelques private-jokes allumées pour mieux s’éclater, et un sourire qui se dessine très vite sur le visage et les oreilles.
Ces dernières seront parfois mises à mal par un niveau de décibels excessif, ou par des affolements non de naines, mais de Thrashcore en mode épileptique. On se délectera donc du lapidaire « Mung », blagounette à la S.O.D, mais on savourera avec plus de patience les épais « Metal Mallitia », « I'm Not Amused » et « Ancient Terror », qui prouvent que les trublions savent se faire bons élèves au premier rang.
Cette alternance d’adolescence attardée et d’âge adulte pas totalement assumé est aussi craquant qu’une première petite amie qui se replace une mèche de cheveux en un regard fondant. La passion est là, l’honnêteté aussi, et la confiance s’établit de nouveau entre les THE DONNER PARTY et leur auditoire, qui ne manquera pas de souligner le caractère d’urgence de cette histoire d’amour totalement justifiée.
Loin du prétexte pour refourguer des idées faisandées et vite emballées, Cutting Class reste intense de son entame à son terme, et se veut solide, agressif et mordant (« Shit Show », à hurler sur les gogues en plein effort fessier). Beaucoup d’amusement donc, mais aussi une reconnaissance du travail accompli pour tenir sur longue-durée. On pourrait presque décerner aux joyeux drilles la palme du meilleur sosie de S.O.D des temps modernes, en version moins comics et plus horreur sympathique.
Si vous ne deviez écouter qu’un seul album de Thrash en ce début d’été, il faudrait absolument que ça soit celui-là. Frais et dispo, qui n’y va pas mollo, et qui joue avec les BPM comme un gamin américain avec les grosses douilles de son père.
Non pun intended.
Titres de l’album:
01. The Light At The End
02. Poser Stew
03. Mondo America
04. Mung
05. Twice Dead
06. Razor Sharpe
07. Gross Encounters Of The Nerd Kind
08. Metal Mallitia
09. Shit Show
10. I'm Not Amused
11. Lethal Lunch
12. Ancient Terror
13. S.F.T.M.A.
14. Open To Suggestion
15. Serial Thrasher
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