Presque nouveau venu sur la scène américaine, puisque sa formation remonte à 2013, le collectif LOIN HAMMER et son patronyme étrange nous propose son premier longue-durée qui ne manquera pas d’étonner les nombreux fans de Thrash présents sur ce site. Mais ce combo de Flathead dans le Montana n’a pas la tête plate comme les ornithorynques, et nous donne quelques indications précieuses sur sa démarche : son but avoué étant de combiner la puissance du Thrash old-school au Power Metal, et à un Metal Progressif humble plus moderne. Le mélange peut-être détonant en effet, et sans véritablement tenir toutes les promesses de ces prémices, Defenders of Gravity se range du côté de Newton pour faire tomber les pommes Metal sur nos tête…pas aussi plates que la terre.
Avec une simple démo dans les bagages (Loin Hammer, 2016), et deux singles (qu’on ne retrouve pas ici, lâchés en 2019), LOIN HAMMER est donc un de ces inconnus des colonnes de webzines qui se déclare soudainement sur le tard avec une musique moins prévisible que nombre de ses petits camarades. Constitué de six morceaux assez conséquents, et drivé par une énergie de tous les diables, Defenders of Gravity ose en effet des structures moins convenues que la moyenne, des plans rythmiques intéressants, des parties de guitare inventives, et des évolutions sinon fascinantes, du moins accrocheuses à l’oreille. Difficile de situer les américains sur la carte de la violence, à moins d’évoquer la seconde division des REALM ou DEFIANCE, mais autant dire que leurs chansons méritent le détour, comme le prouve immédiatement l’entame « AmpliFire » et son final progressif et quasi techno en diable.
Excellents musiciens, les quatre compères (Jeremy Evert - basse, David Graham - batterie, Doug McCallum & Jared Boggess - guitare) font donc feu de tout bois pour nous en mettre plein les oreilles, et suivant une philosophie prônée par le METALLICA d’And Justice, développent des trésors d’imagination pour ne pas sonner comme le tout commun. Avec une production casher qui rappelle les mixages aux médiums proéminents des eighties, Defenders of Gravity surprend de sa conséquence, et s’éloigne de la masse des suiveurs avec beaucoup de panache.
On se prend vite de passion pour ces figures acrobatiques développées par un batteur inventif, qui ne connait pas le sens du mot « stabilité », mais aussi par ces petites interventions acides en solo qui nous rappellent le meilleur du TOXIK le plus acrobatique. Le chant, volatile et volubile, tergiverse entre humeur grognon et petits cris piquants, et le tout a des allures de Fusion géante qui interpelle la mémoire. D’autant qu’avec à peine six morceaux, le groupe fait preuve de diversité, et n’hésite pas à s’embourber dans le marais Thrash classique teinté de Doom pesant (« Abducted », au break central pompé sur le SAB), avant de repartir explorer les moindres recoins de la forêt Techno-Thrash.
D’allure modeste, ce premier LP de moins de trente minutes dégage une impression d’audace assez délicieuse en soi. Il est même possible d’y voir une adaptation personnelle et un peu brouillonne des expérimentations religieuses les plus modérées de TOURNIQUET, avec ce batteur en point de focalisation, mais les réminiscences Heavy nous empêchent finalement d’affilier les LOIN HAMMER à une référence trop figée, comme le démontre le très NWOBHM « Annihilated Internal Auditory Meatus ».
Mélodies biscornues, patterns irréguliers, audace dans l’agencement, arrangements sobres mais aventureux, longues parties instrumentales en équilibre instable, cohésion d‘ensemble pour des performances individuelles notables, licks catchy, vitesse qui s’emballe comme un inédit de VIO-LENCE (« Importance of Veins »), Defenders of Gravity défie donc le centre de gravité Thrash actuel pour proposer quelque crise de plus fertile et enrichissant. En travaillant leur copie, les américains nous offrent une démonstration probante de créativité, et prouvent que l’allant Thrash a toujours de l’avenir pour peu qu’on ne se contente pas d’une simple relecture des classiques. Un album malheureusement trop court, qui aurait mérité quelques morceaux de plus, mais qui donne des indices quant au potentiel d’un groupe éminemment sympathique qu’on suivra avec beaucoup d’attention.
Titres de l’album:
01. AmpliFire
02. Gorge Upon Your Sorrow
03. Abducted
04. Annihilated Internal Auditory Meatus
05. Importance of Veins
06. Vulture Shit
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00