Avec un nom pareil, personne ne me fera croire qu’ils/elles ne l’ont pas fait exprès. Pour que je les chronique s’entend. Parce qu’un combo qui choisit délibérément le nom de VIVA LA VULVA ! s’expose de fait à mon analyse et à mon respect le plus immédiat.
Dont acte.
Le problème, c’est qu’une fois encore avec un groupe qui débute, les informations ne courent pas les sites. Et mis à part le Bandcamp officiel du combo, rien à l’horizon comme dirait sœur Anne, spécialiste du Hardcore local.
Alors, allons-y.
Dénichés sur mon Vk préféré, les VIVA LA VULVA ! sont un groupe de Hardcore originaire de Krasnoïarsk, Sibérie, et ont donc publié au mois de février leur première démo éponyme, à la pochette qui sent bon les flyers Core des damnées 80’s.
En dehors de ça, pas grand fait à mettre en avant si ce n’est un line-up entièrement féminin semble t-il puisqu’un fameux blog de Punk les définit comme un groupe de la mouvance Riot Grrl. Mais à vrai dire, au vu du message propagé par leur nom, on s’en serait un peu douté.
Riot Grrl peut-être, mais résolument Punk et Hardcore dans les faits. En six minutes et neuf morceaux, les VIVA LA VULVA ! ne perdent pas de temps en bricolage et rentrent directement dans le vif du sujet, et nous offrent un spectacle d’une rudesse et d’une crudité appréciables, qui s’inspire autant de la scène Hardcore du Boston des eighties, que de la violence Punk Russe contemporaine. En gros, un savant panaché east meets west provoquant une jolie collision brute qui refuse tout enrobage excessif.
Ici, tout est donc très nature et très direct. Le chant en idiome local est hurlé par une chanteuse qui se fait un malin plaisir à exhorter son message féministe, tandis qu’en arrière-plan, l’instrumental se veut rudimentaire, mais pas primaire pour autant, avec son lot de changements de tempo qui permet aux compositions de ne pas trop se ressembler.
C’est évidemment du DIY jusqu’au bout des ongles de pied, et c’est justement ça qui me sied. Sur une rythmique qui ne se perd pas en conjectures, une guitare aux riffs sobres et efficace se greffe, et le chant survole cette union avec un manque flagrant de délicatesse.
Basse gironde, rythme bondissant, voire virevoltant, « Интро-Хэви-рок » (« Intro/Rock Lourd » selon la traduction Google) donne le ton et place ses pions, Punk évidemment, avec un son très abrasif qui n’empêche pas la batterie de partir en vrille dans les BPM pour mieux nous affoler.
« Марш сомнений » confirme la saine violence, et si tous les morceaux restent sous la barre fatidique de la minute, les plans s’enchaînent et les idées se déchaînent sans discontinuer, nous donnant l’impression que les neuf titres sont démultipliés.
C’est évidemment amateur, pas toujours très carré, mais l’énergie est là, comme le prouve le torride « Семейные ценности », sur lequel la chanteuse s’époumone comme un fan de Black en pleine messe noire. Et si le rendu est basique et ludique, cette démo convainc de sa débauche de moyens non techniques, mais humains.
L’investissement est total, et on regrette sincèrement que le brutal ne dure pas plus longtemps, tant cette démo parvient à évoquer dans un élan collégial le Powerviolence le plus light, et le Hardcore le plus fight.
Une démo qui vaut donc son pesant de roubles, et qui mérite toute l’attention des amateurs d’un Punk Hardcore viscéral, qui adapte sa musique à son message. Dommage d’ailleurs que ma compréhension du Russe soit inexistante, j’aurais volontiers décortiqué les lyrics pour mieux appréhender la démarche jappée. Mais la musique se suffit parfois à elle-même, et les VIVA LA VULVA !, sans faire allusion à leur nationalité, prouvent à ce cher Donald Trump que s’il souhaite les attraper par la chatte, il lui faudra bien du courage et des balls un peu plus grosses que celles qu’il n’a.
Titres de l'album:
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52