Demonic Possession

Destructo

19/11/2021

Dying Victims Productions

Quand un groupe se baptise DESTRUCTO en hommage aux héros bestiaux brésiliens SARCOFAGO, HOLOCAUSTO et VULCANO, on sait d’avance à quoi s‘attendre. Pourtant, ces musiciens ne sont pas originaires de Sao Paulo ni de Belo Horizonte, mais bien d’Amsterdam, ce qui ne les empêche gère d’avoir le droit de revendiquer les influences qu’ils souhaitent. Né en 2018, ce power-trio infernal gomme tout doute éventuel sur ses photos promo, sur lesquelles J.J. Soulcrusher (basse/chant), Necrohammer (batterie) et G.G. Motörphallus (guitare/chant) apparaissent grimés comme à la grande époque d’HELLHAMMER ou SARCOFAGO justement, et entre les bracelets cloutés à rendre Kerry King et Schmier complexés, les postures héritées de Tom Warrior, et l’attitude bravache dérivée de la culture sud-américaine, DESTRUCTO pose les jalons de sa philosophie, et démontre avant même qu’un fan éventuel n’ait posé ses délicates oreilles sur sa musique qu’il n’est pas là pour bercer les petits nenfants avant la nuit.

Demonic Possession, premier LP, fait donc suite à une première démo sans nom publiée en 2019, et propulse le trio dans une dimension maléfique supérieure. Signés sur la référence brutale allemande Dying Victims Productions, DESTRUCTO se sent comme à la maison dans l’écurie germaine, et dispense donc ses enseignements à l’usage des satanistes amateurs nostalgiques des exactions les plus primaires et morbides des années 80.

SARCOFAGO, HOLOCAUSTO et VULCANO donc, mais pas seulement, et en poussant un peu le bouchon vers l’Europe et les Etats-Unis, il est tout à fait possible d’envisager cette hydre à trois têtes comme une bestiole néfaste engendrée d’un coït fugace entre HELLHAMMER et POSSESSED, un soir où la libido était boostée par la pleine lune de sang. Mais une simple lecture des titres des morceaux suffit à comprendre à quel genre de huns lubriques nous avons affaire. « Necromancy », « Demonic Possession », « Satan's Hammer », « Total Death » ou « I, Witchfukker » sont autant d’hymnes à la bestialité la plus primaire, et un sacré clin d’œil à ce que DARKTHRONE pourrait produire après une réunion des puristes anonymes.

D’ordinaire, les albums de Bestial Thrash sont souvent guidés par une soif de férocité et de vélocité. Ce qui est partiellement le cas ici, globalement même, et les titres fast n’raw se succèdent avec beaucoup de bonheur, mais pas que. Les trois sadiques savent aussi distiller des ambiances plus confinées et vicieuses, qui laissent la transpiration perler sur les jours fardées de blanc, et couler le mascara des paupières. Ainsi, l’inquiétant « Satan's Hammer », introduit par une charleston tonitruante, prône la lenteur autrefois adoubée par CELTIC FROST dans ses instants les plus pieux, et cet intermède insistant et martelé comme un leitmotiv satanique n’est justement pas sans évoquer le DARKTHRONE de Panzerfaust, en pleine crise de priapisme POSSESSED.

WE'RE THRILLED TO SHARE WITH ALL OF YOU SCUMFUKKS AND SATANIC SPEEDPUNKS THE DEVIL'S ROCK N ROLL!!!

WE WILL KEEP IT SHORT: DEMONIC POSSESSION IS BEST ENJOYED ON MAXIMUM VOLUME DURING THE ACT OF FORNICATION, MASTURBATION, AND INTOXICATION. FUKK OFF TO DEATH AND THANKS TO NO FUKKER. !!!!

 

Reproduit en majuscules et en gras pour respecter le choc de la formulation, ce discours promotionnel vaut finalement toutes les lignes qu’un chroniqueur pourrait coucher sur clavier. Il est évident que tous les morceaux de DESTRUCTO sont des incitations à la débauche, à la sodomie sans vaseline, à l’éjaculation faciale répétée et aux rapports sexuels fugaces au fin fond d’une friche industrielle immonde.

« I, Witchfukker » de son mid tempo guilleret et de son riff presque chantant dans ses déviances allemandes nous invite donc à la partie la moins fine de la sexualité débridée batave, avant d’en mettre un bon coup de rein dans le cul pour faire la fierté du SODOM d’Obsessed By Cruelty. Dans un registre différent, « Total Death », malgré l’homonymie de son titre ne fait pas référence aux messes noires de DARKTHRONE, mais bien au ton juvénile et blasphématoire du SEPULTURA le plus adolescent, celui de « War » et des premières années de violence.

Tout ceci est donc hautement recommandable, jouissif, pervers au dernier degré, et animé d’un esprit hédoniste irrésistible. Et le final « Demonic Possession » nous donne méchamment envie d’un rapprochement anal avec le maléfique Pazuzu, juste histoire de voir si nos mères sucent effectivement des chibres en enfer. Sale, bruyant, primaire mais intelligent, ce premier album de DESTRUCTO est un modèle d’exubérance, et d’une efficacité incontestable dans la bestialité la plus franche. 


FUKK OFF TO DEATH

 

Et même après.

      

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Succubus

02. Black Mark

03. In Service of No One

04. Necromancy

05. Satan's Hammer

06. Lycanthro Kommando

07. Total Death

08. I, Witchfukker

09. Bloodthirst

10. Demonic Possession


Facebook officiel


par mortne2001 le 08/07/2022 à 18:02
80 %    643
Derniers articles

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
DPD

Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?

10/07/2025, 21:43

DPD

T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..

10/07/2025, 21:36

DPD

Désoler si j'en ai rien à foutre du dernier groupe Brésiliens de war metal.

10/07/2025, 21:29

Alain Akbar

@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.

10/07/2025, 21:20

DPD

Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)

10/07/2025, 15:17

DPD

L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)

10/07/2025, 15:09

Ivan Grozny

Oui très bon groupe, je recommande également !

10/07/2025, 14:36

Ivan Grozny

C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)

10/07/2025, 14:34

DPD

Sinon j'aime beaucoup Chat Pile comme groupe récent.

10/07/2025, 14:27

DPD

@GPTQBCOVJe suis  horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)

10/07/2025, 14:16

DPD

Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)

10/07/2025, 13:47

Humungus

Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".

10/07/2025, 13:22

RBD

Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)

10/07/2025, 12:23

DPD

Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)

10/07/2025, 12:04

Gargan

Dans le clip tu as ceux en civil avant le Hellfest, puis pendant ☝

10/07/2025, 08:58

Simony

Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !

10/07/2025, 08:38

Dede

Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer 

09/07/2025, 23:09

Dede

Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)

09/07/2025, 23:07

NecroKosmos

Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)

09/07/2025, 21:39

Salmigondis

Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)

09/07/2025, 20:31