Mélodie et sauvagerie, je sens que les clients vont affler. Présenté comme le nouveau fleuron polonais du Speed Metal, les HELLFUCK vont plus loin qu’un simple tempo enlevé sur fond de riffs légers, et nous proposent au contraire une bestialité de circonstance, très syncopée, et aux riffs tournoyants obsédants. Entre Blackened Thrash et Speed/Thrash brutal, ce premier album louvoie, mais reste radical de bout en bout. La pression ne se relâchant jamais, il est difficile de supporter une telle attaque sans faire de pause, mais au bout du compte, le plaisir est intact, et la folie palpable.
Fondé en 2021, ce quatuor de vilains (Armagog - basse, Darek Młody - basse, Nelek - guitare, Skullripper - guitare/chant) a donc opté pour une nostalgie de circonstance, mais légèrement modifiée pour s’adapter au nouveau siècle. Ceci étant dit, le terme « légèrement » a été choisi à dessein, puisque la musique proposée sur ce Diabolic Slaughter en appelle largement aux us et coutume des années 80.
Nostalgiques, mais salement énervés. Entre des accélérations fumasses en blasts et une dualité vocale à la DEICIDE, HELLFUCK pioche ses ingrédients là où le besoin s’en fait sentir, taquine un Death vraiment primaire pour mieux imposer un bouquet de mélodies plus caractéristiques du Speed ou du Power Metal.
Ainsi, « Religious Scum » pose l’équation dès ses premières secondes. Entre SLAYER et le chaos ultime, ce titre d’ouverture fait montre d’indéniables qualités de mise en place, et révèle le caractère généreux d’un album faussement simpliste. Avec un batteur déchaîné comme assise rythmique, le trio de cordes peut se laisser aller à ses saccades les plus précises, tandis que les soli se montrent très capables. La voix de Skullripper, évidemment grave et rauque fait admirablement bien le job, et lorsque le combo se décide à ralentir un peu la machine pour la passer en mode moissonneuse-batteuse, la mayonnaise prend, même si les instincts les plus bestiaux prennent souvent le relais (« God in Flames »).
Pas plus de trois minutes par morceau, tel est le leitmotiv de ces gentils tarés, qui de fil en aiguille et de patch en dossard nous assomment de leur enthousiasme et de leur envie de bousculer un peu les choses. Alors, on secoue le cocotier jusqu’à ce que les noix nous tombent sur la tronche, via « Time to Suicide » par exemple, qui juxtapose Thrash maléfique et mélodies mirifiques. Franc du collier, ce premier album se laisse toutefois aller à quelques fantaisies, mais fonce droit devant à une cadence hallucinante, nous réservant toujours un break totalement atomisé pour nous esquinter la colonne vertébrale.
Le train roulant à très vive allure, la demi-heure est vite atteinte. D’autant que le schéma type est toujours le même, et que les morceaux osent l’homogénéité parfaite. On peut se lasser de ces structures communes qui ne dévient jamais de la ligne de conduite de départ, en alternant Speed décoiffant, Thrash puissant et Black rustique et collant. Mais force est de reconnaître que la foi de ces quatre musiciens est sincère, ce qui permet à leur implication de combler le fossé creusé par le manque d’ambition.
Avec quelques samples pour pimenter l’affaire, HELLFUCK s’en tire de bonne horreur avec les honneurs, et quelques espoirs placés en sa carrière future. Il conviendra pour attirer l’attention de moduler quelque peu le propos, pour lui éviter les redites maladroites, mais en monde concentré et monolithique, Diabolic Slaughter fait honneur à son titre, et se déguise en massacre systématique et exhaustif. Un massacre des tympans évidemment, mais aussi des attentes contemporaines, puisque l’inspiration vient clairement des légendaires eighties, entre un FORBIDDEN méchamment énervé d’avoir à partager son Yop et un DEMOLITION HAMMER en mode sympathique dans la cour de récré.
De la violence ouverte, une sauvagerie intacte, pour une course en avant relativement digeste. Des sommets sont même atteints lors de l’écoute du monstrueux « The Vampiric Oath » qui risque fort de terroriser votre voisinage, et on reste donc sur une impression de plénitude brutale assez savoureuse. Et parfois, on ne demande rien de plus pour pouvoir affronter une existence morne qui donne envie de sortir les guns et tirer tous azimuts.
Titres de l’album :
01. Religious Scum
02. War Obsession
03. Reigning in Hell
04. Angel's Disgrace
05. God in Flames
06. Time to Suicide
07. Church - Pigsty of Nations
08. H.M.S.T.O.P.S
09. The Vampiric Oath
10. Despise the Priest
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RIP ! Iron Maiden restera mon album préféré du groupe et Killers le premier album que je me sois acheté (Ah ! Quelle pochette !)... Pas vraiment étonné par la nouvelle, mais, bon, elle n'en est pas moins triste pour autant...
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Très 90s dans le son, même si j'aurai préféré un peu plus rond. J'aimerai bien les revoir live du coup.
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@Humungus : oui, j'aurai pu mettre les Guignols de l'Info avec Mr Sylvestre dans le lot, quand il citait les gniakoués, etc...Malheureusement quand je lis des réactions comme du dénommé orphan je me dis qu'on est quand même pas sorti d'(...)
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