Hosannah, hosannah, en route pour la joie. Comme je le disais hier, plus la fin d’année approche, plus mes anxiolytiques cessent d’agir. La paranoïa, la misanthropie, le rejet de toute émotion positive me jouent des tours, et semblent faire passer le temps en mode surplace. Chaque jour qui passe est un purgatoire infâme, et chaque minute semble agir sur mon organisme comme un poison à effet persistant. Il ne me reste que deux options : me cacher sous les draps en attendant les atrocités promises par 2025, ou subir cette malédiction en gardant la tête hors de l’eau…mais tout juste. Ainsi débarquent les portugais de CADAVER ETERNO, le linceul plein de promesses, et le cercueil déjà occupé par le cadavre des rêves déchus. Et la musique de ce duo/solo improbable est la plus parfaite bande-son pour des temps obscurs.
Très peu de renseignements à se mettre sous la dent, si ce ne sont quelques formules poétiques en adéquation avec la philosophie. Tout au plus apprenons-nous que le concept est mené de gant de fer par Melkor, aka José Marreiros, quasi-quinquagénaire fringuant qui n’aime rien tant que se disperser dans différents projets (BLOOD OF ARTEMIS, CARNIFICINA, CULTO MACABRO, DEADLY MOURNING SHADOWS, ERZSEBET NADASDY, MARTELO NEGRO, MORTE, TEMPLE OF THE FALLEN, THE RISE OF OPHIUCHUS, WASTELAND REQUIEM, NEOPLASMAH, ex-DI.SOUL.VED, ex-BLACK HAMMER, ex-FIRSTBORN EVIL, EERIE RESONANCE, ex-THERIOMORPHIC (live), ex-NEPHTYS, ex-THE FIRSTBORN, ex-SYSTEMATIC COLLISION, ex-GOD, ex-HUMMUS, ex-PROJECT SIX). A ses côtés, Salvador Tenebris venu humblement plaquer quelques lignes de piano, pour renforcer cette mystique tragique, entre mélancolie Doom et agression Death.
Doom Death ou Death Doom, ça revient presque au même, et ce premier album est de ceux qui trainent leur misère dans les couloirs de l’actualité, en attendant d’être repérés. Construit sur un rapport simple entre soumission et agression, Entre Sombras E Lamentos est évidemment à réserver aux amateurs de lourdeur intense, et de désespoir tangible. Melkor, en bon chef d’orchestre funèbre s’est chargé de tout, de l’instrumentation (guitare, basse, batterie, chant, musique, textes) à l’enregistrement, et prouve qu’il est définitivement à l’aise dans cet univers de désolation, où les tombes sifflent leur solitude, et les fantômes murmurent à l’oreille des vivants.
Bien sûr, et en toute logique, ce premier album est d’une insistance à faire rougir de honte un démarcheur téléphonique. En utilisant les riffs les plus consacrés par le genre, Melkor ne cherche guère à s’éloigner des canons, trouvant sa plénitude dans le respect des aînés CANDLEMASS, INCANTATION, MY DYING BRIDE, CATHEDRAL, tournant ce classicisme à son avantage en signant des compositions à rallonge, porteuses de larmes, d’immensité du vide, et de ressentiment à l’égard de la vie.
Aussi Heavy qu’il n’est mélodique, aussi puissant qu’il n’est hypnotique, Entre Sombras E Lamentos navigue parmi les pleurs et les lamentations romantiques au clair d’une lune blafarde. L’auteur a d’ailleurs une excellente formule pour décrire ses sentiments et son but premier :
Cet album est une ode à la tragédie, un reliquaire d’échos qui ne meurent jamais. Enregistré au crépuscule et forgé avec le poids d’émotions inexorables, Entre Sombras e Lamentos est une musique pour ceux qui errent dans les espaces entre l’amour et l’abîme.
Un peu Lovecraft qui rencontre les jeunes PARADISE LOST, CADAVER ETERNO appuie sur les traumas et le pathos pour dégager des pistes méchamment cruelles et dessinées en impasses éternelles. Prouvant qu’il est impossible d’échapper à un destin funeste, Melkor tire les rois mages à vue, et vient ruiner la crèche de son réalisme cru. Les cadeaux passent à la trappe, la joie d’être réunis aussi, et en quatre chapitres d’une angoisse existentielle, l’auteur empêche toute réconciliation avec une vie minable, lui préférant l’obscurité d’un demi-monde grossièrement dessiné et aux rimes s’envolant comme des corbeaux.
Cette lancinance à peine allégée par un piano épars et romantique ne cache aucunement sa passion pour les règles établies sans le vouloir par BLACK SABBATH, comme le prouve le riff sous perfusion d‘inspiration de « Ecos do Passado Sombrio ». Le Portugal relocalisé près de Birmingham pose problème au niveau du climat, mais pas à celui du ressenti. Utilisant la force d’un chant rauque puisé dans le macabre d’un Death bouillant à la dISEMBOWELMENT, pour mieux contraster avec la majesté d’un instrumental tragique et épique, Melkor fait honneur à son CV, et horreur à tous les amateurs de chant de Noël entonnés en canon sur les perrons.
Aussi gai qu’un décès le soir des festivités, Entre Sombras e Lamentos hait le jour, et épouse la nuit dans une embrassade passionnée et éternelle. Tout à fait ce qu’il faut aux désespérés pour qui ces agapes ridicules relèvent de la Némésis terrifiante.
Titres de l’album:
01. Sombras em Silêncio
02. O Abismo dos Amantes Perdidos
03. Ecos do Passado Sombrio
04. Além da Névoa do Sofrimento
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10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
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Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
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Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
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Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
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"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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