Si on réfléchit bien à l’appellation full-lenght, on se fait quand même salement avoir par ce premier album des chiliens de VERBUM. Ils sont certes une légende dans l’underground local depuis leur émergence en 2014, et plus particulièrement depuis la parution d’un premier EP en 2016, mais ceci n’excuse pas cela.
Exhortation to the Impure dans les faits, contient huit morceaux. Ce qui est honnête, mais soustrayons-y l’intro et l’outro, et nous arrivons à six morceaux. Otons à ces six morceaux les deux interludes, et nous arrivons…à quatre morceaux, soit trente minutes de musique, certes conséquente, mais…un peu plus EP large que LP light.
Nonobstant ces considérations de temps plus ou moins valables, puisque seule la qualité prime, les chiliens nous offrent donc huit ans après leur émergence leur premier « album », cet infâme et putride Exhortation to the Impure qui vient à point nommé conforter leur réputation de vilains garçons de la scène Death/Doom sud-américaine. Photos promo cryptiques et opaques, line-up inconnu, tout est fait pour entretenir le mystère diabolique partiellement dévoilé par ces compositions terriblement bien agencées, qui se souviennent du meilleur du pire de la scène Doom/Death/Black la plus infernale, et des influences comme INCANTATION, dISEMBOWELMENT, MORTICIAN ou encore pourquoi pas, TERRA TENEBROSA et quelques autres aussi néfastes.
Alors finalement, quatre longs morceaux pour un cheminement logique, c’est assez bien vu de la part de ce quatuor. D’autant que les intro/outro et interludes sont efficaces et conçus comme de véritables prologue/épilogue et glissements, ce qui confère à ce premier album une aura encore plus sombre. On en comprend d’ailleurs assez vite le propos en tombant sur le ténébreux et grave « Abrahamic Sedition », qui impose immédiatement un riff pachydermique dans la plus pure tradition d’un CATHEDRAL, en version moins…anglaise et flegmatique. Ici, la campagne est désolée, l’heure du thé remplacée par l’heure du sang, et les grondements vocaux font office de fil de narration pour nous guider sur les pas d’une légende somme toute assez effrayante.
Musicalement solide, Exhortation to the Impure bénéficie en outre d’une production parfaite pour le non-genre, avec une assise rythmique épaisse, et des guitares qui blessent sadiquement. Le tout est équilibré dans les dissonances, et le trip est immersif, pour qui ne crache pas sur un brin d‘apnée. Rien, de vraiment révolutionnaire pour le genre, mais une version solide qui supporte très bien quelques accélérations Black/Death, et qui propose suffisamment de nuances pour captiver un public avide de sensations fortes, mais pas forcément linéaires.
Il est d’ailleurs assez troublant parfois de se rappeler des exactions les plus sévères d’AUTOPSY, revues et corrigées façon Chili menaçant, mais ce sont évidemment les souvenirs de dISEMBOWELMENT qui sont les plus persistants, et les plus imprimés en filigrane. Un hommage qui tient largement la route, une lancinance éprouvante, une méchanceté presque palpable du fond des temps (« Silent Oratorium », le meilleur du Doom processionnel), mais aussi une violence bien concrète, soulignée de blasts, de vomi vocal et d’impulsions sadiques, en symphonie de l’horreur à destination des plus biaisés de la psyché (« Exhortation to the Impure »).
L’un dans l’autre, et malgré une économie de jeu plutôt rebutante au prime abord, VERBUM signe un véritable premier album, pas forcément longue-durée, mais de proportions suffisantes pour marquer de son emprunte cette année 2022 qu’on ressent déjà pourrie jusqu’à l’os.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Abrahamic Sedition
03. Nihil Privativum
04. Interlude I
05. Silent Oratorium
06. Interlude II
07. Exhortation to the Impure
08. Outro
Chronique totalement partagée, j'avais écouté l'album par curiosité en trainant sur le Bandcamp de Iron Bonehead et il possible qu'il fasse parti d'un futur achat chez ce label que j'apprécie particulièrement pour l'authenticité de ses sorties.
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13