Le nom de Jo Galipeau ne vous dira peut-être rien, pourtant, vous le connaissez sans doute sous son sobriquet favori de Jo Capitalicide. Et une fois vue sa dégaine combinant le flair des DAMNED, l’attitude de Sid Vicious, le bon goût des GENOCIDE et le combo cuir/coiffure de Duff McKagan vous ne pourrez plus l’oublier. A savoir que ce bon Jo est l’un des producteurs métalliques les plus prolifiques de la scène canadienne, actif au sein d’une dizaine de groupes, dont plusieurs se sont manifestés en 2020. En effet, Jo nous a offert en cette triste année les nouveaux témoignages d’EXPUNGED (Expunged, premier EP), d’ICE WAR (Defender, Destroyer), de SPECTRAL DANCE (une démo, Like an Avenging Spectre et un EP Eternal Suffering), et évidemment, ce premier EP de sa nouvelle créature CANNIBAL. Et même s’il est encore loin de l’omnipotence d’un
Rogga Johansson (lui aussi squattant tous les interstices en 2020), Jo assure dans les grandes largeurs et se présente comme le sauveur Metal du grand froid, multipliant les clins d’œil à la genèse du Heavy Metal, en appuyant la théorie affirmant que rien n’a été fait de mieux que ce qui a été créé entre 1981 et 1984. CANNIBAL ne fait bien sûr pas exception à la règle, et se pose même en synthèse de tous les principes du sympathique musicien, en tirant une ligne droite entre IRON MAIDEN, LIVING DEATH et THIN LIZZY. Alors, fans des premiers efforts du Hard français des KILLERS ou TITAN, accros au MAIDEN des premières années, et indécrottables défenseurs de la NWOBHM, acclamez comme il se doit vos nouveaux chevaliers en cuir et clous qui à l’approche des fêtes vous offrent l’album dont vous aviez rêvé.
Bien entouré par une horde hardante d’instrumentistes au long-cours, Jo laisse donc sa guitare déambuler dans les couloirs du temps, piquant à Robertson ce qu’il rend à Murray, pour mieux réunir sous une même bannière tous les mordus de Metal nostalgique. Avec une telle équipée, pas de tromperie, et ce premier sept titres offre une musique aussi passéiste que sa superbe pochette signée Raul Gonzalez, artiste espagnol. Nous retrouvons donc aux côtés de Jo, Gretchen Steel (ZEX, ESPIONAGE) au chant, B. Destroyer (MACHINE MESSIAH) à la seconde guitare, Andy Lust à la basse et Christ Disappointer à la batterie, assumant tous leurs déguisements nominatifs pour faire la fête au Heavy le moins corruptible.
Et tout est dit en deux morceaux, qui dévoilent le potentiel rétrograde de la formation. Mais en débutant leur effort par le tonitruant « The Warlock », les CANNIBAL se montrent vicelards en nous aiguillant sur la piste d’un Speed Metal échevelé et dramatiquement secoué. Courte intro en frotté de cordes, avant que la rythmique ne s’emballe, que les guitares ne rugissent tous riffs en avant, laissant notre esprit divaguer près des rives de la jeunesse de TANK, de LIVING DEATH, de RUNNING WILD, EXCITER, et tous les défenseurs de la cause violente de la première moitié des années 80. Même les chœurs dramatiques sont reproduits à l’identique, et l’impression est tenace. Pourtant, le quintet ne tarde pas à changer de direction pour aller se lover au creux d’un Metal plus tempéré, à défaut d’être modéré. Ici, tous les tics sont imités avec panache, à commencer par cette méthode de production qui nous ramène aux plus petits indépendants de l’époque. Mixé et masterisé par Dez D’Outre-Tombe, Fire Meets Steel ose donc le son casher jusqu’à la caisse claire, qui rappelle les deux premiers albums de MAIDEN avec ce bon vieux Paulo, et il n’est pas exagéré de dire que la bande à Steve Harris a méchamment influencé les canadiens. On le sent dès la cavalcade de « Skulls And Wings », dont les syncopes digitales rappellent les courses de la main droite de notre cher Steve, alors que l’ambiance délicatement mystique n’est pas sans évoquer les USA de MANILLA ROAD.
De là, l’équation est simple. Riffs traditionnels, morceaux ne dépassant pas les quatre minutes, attitude bravache et franche, et ruée dans les brancards d’une énergie juvénile totalement irrésistible. Le seul écueil à passer étant la voix légèrement faussée de Gretchen Steel, au timbre adolescent qui pourra rebuter les amateurs de vocalises plus franches et graves, mais cette voix confère justement aux titres une légère haleine Punk des plus agréables. Les soli sont rudimentaires mais honnêtes, l’axe basse/batterie n’en fait pas trop mais pilonne comme il faut, et le tout est agencé de façon à vous faire oublier que vous avez dépassé la date limite de péremption avec votre vieille veste à patches et vos badges un peu rouillés. Subtilement répétitif, l’effort se déguste donc sur le pouce, mais réserve quand même quelques poussées d’acné, sur l’hymne absolu « Fire Meets Steel » qui fait fondre l’acier sous la passion, ou sur le final fiévreux « Catacombs Of Hell » qui pourrait presque laisser croire que les ROCK GODDESS se sont reformées.
Un package qui mérite donc toute l’attention des maniaques de l’antiquité qui parait neuve, et qui permet à ce cher Jo Capitalicide de céder une fois encore à son vice le plus pardonnable. Scream for me Ottawa !!
Titres de l’album:
01. The Warlock
02. Skulls And Wings
03. Gates Of Hell
04. On Your Feet
05. Fire Meets Steel
06. After All
07. Catacombs Of Hell
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31