Oui, nous serions plus tranquilles. Moins de guerres, moins de prosélytisme, d’obscurantisme, de mausolées et autres bâtisses sacrées, moins de thunes au Vatican, moins d’enfants traumatisés par leur prêtre préféré, moins de femmes réduites au rôle de génitrice, moins d’homosexuels brutalisés, etc…Sans Dieu, quel que soit son nom, le monde ne s’en porterait sans doute pas plus mal. On peut essayer non ? Tout ça remonte à des siècles, il faut savoir faire peau neuve et renouveler les croyances. Ou plutôt, retrouver les anciennes, vénérer la nature, ses bienfaits, et la chance que nous avons d’avoir une planète aussi belle à habiter.
C’est ce que proposent les américains de DAMAGE. De jeunes américains même, puisque leur photo promo exhibe de gentils visages d’adolescents amateurs de poils sur la tête et de vestes à patches. Mais rappelons-nous que DEATH ANGEL lui aussi avait commencé sa carrière très tôt, et accordons notre confiance à ces quatre gaillards qui malgré leur bouille aux bonnes joues s’y connaissent en chaos joué debout.
DAMAGE existe d’ailleurs depuis quelques années. Un premier album sorti en 2021, et recommandable, pour une fratrie unie qui compose les trois-quarts du line-up. Saluons donc le retour des frères Gillespie (Tony - batterie, Alex - guitare et T.J. - guitare/chant), et du bassiste Noah Werner, pour ce Godless qui sent bon la Bay-Area, et spécialement ce Thrash franc et rapide des années 1987/1990.
Classique dans la forme et le fond, Godless sonne comme du BELIEVER reprenant du SLAYER modéré. « Of Fire » jette les bases de cette comparaison, avec son riff semblant émaner des nuages du South of Heaven, et ses lignes vocales rappelant méchamment le gosier de Kurt Bachman. L’impression est saisissante, et le Thrash frémit entre les deux oreilles du casque, nous replongeant dans la folie de cette décennie qui a vu naître les plus grands groupes et les plus grands albums. Et les américains auraient largement mérité leur place à l’époque, tant leur musique est syncopée, agressive, mais précise et pas si stéréotypée.
On pense à FORBIDDEN pour ce timbre aigu et investi, et à beaucoup d’autres références au regard d’une paire de guitares pleines de formalisme, mais la routine proposée par Godless sent bon la puissance juvénile et l’envie de brailler pour commenter l’état d’un monde à l’agonie et d’une société de plus en plus honnie.
Alors, on chaîne, on varie, et on nuance comme on peut, sans nuire à la bestialité générale.
Mais plus que de bestialité, il conviendrait de parler de brutalité. Le son est rond, épais mais sec, la batterie légèrement sous-mixée avec une grosse caisse un peu étouffée, la basse toujours très discrète et les braillements placés upfront, et le tout a des allures de mini-classique des années 2020 avec son bel entrain et sa générosité indéniable.
Parfait dans sa durée, Godless la tient avec beaucoup de panache, et un ventre dur qui supporte deux morceaux développés et inspirés. La claque frappe via « Sanctum Bellum », petit bréviaire à l’usage des nostalgiques de la Californie, ses nombreux breaks et la patte immanquable de METALLICA, et gicle sur le visage par l’entremise du choc « 3-15 », petit brûlot au thème redondant, et à l’imagination rentre-dedans.
Aucun fléchissement, nos jeunes amis ont épuré leur répertoire pour ne conserver que les titres de gloire. Dotés d’une technique que l’on sent pointue, les musiciens tassent donc leurs efforts pour condenser leur colère, et « 3-15 » offre une belle redondance qui chatouille la chevelure et démange les mollets. Il convient donc de prendre la chose très au sérieux, le dossier ayant été potassé et présenté avec une assurance justifiée.
En de nombreuses occasions, le quatuor augmente la pression, et permet à son frontman de hurler comme un damné (« Suffer », limite Hardcore et Groove Metal, « Ritual Sacrifice » qui mérite bien son nom), mais c’est bel et bien l’équilibre entre agression et assise de position qui fait le charme d’un disque qui pourra sembler désuet, mais qui est pourtant bien ancré dans son époque.
SACRED REICH, METALLICA, SLAYER, et beaucoup d‘autres sont les parrains de ce nouveau et gros bébé, et gageons que les icones sauront reconnaitre les leurs, dans le bain bouillant de cette jeune génération. Si la jeunesse croit encore aux valeurs de la syncope fatale, alors peut-être que l’avenir sera plus clément qu’il n’y paraît. Et sincèrement, sans divinité à la colle, la fête est plus folle.
Essayez pour voir.
Titres de l’album:
01. Of Fire
02. Atone
03. Godless
04. Sanctum Bellum
05. 3-15
06. Suffer (Ft. Mauled)
07. Ritual Sacrifice
08. God Killer (Ft. Madison Daugherty)
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50