La partie est loin d’être finie pour les GAME OVER, qui ont encore pas mal de pièces à insérer dans la fente pour terrasser d’autres ennemis. Les italiens fêtent en effet leur cinquième album en 2023, eux qui se montraient discrets depuis la sortie de Claiming Supremacy en 2017. Six ans d’absence donc, une torture pour les fans qui attendaient avec impatience la suite des aventures, mais personne ne doutait vraiment de la volonté des originaires de Ferrara. Et s’il a fallu attendre longtemps pour assouvir sa passion de nouveau, l’attente en valait largement la peine.
Le quatuor revient donc avec dans ses bagages un concept album, narrant l’histoire d’un prêtre du quinzième siècle fondant un ordre occulte, redécouvert de nos jours grâce à la technologie, et prêt à lâcher les pires monstres de l’enfer sur terre.
Si l’histoire parait un peu convenue, le Thrash des italiens (Renato “Reno” Chiccoli - chant/basse, Luca “Zeero” Zironi - guitare/chœurs, Alessandro “Sanso” Sansone - guitare et Anthony “Vender” Dantone - baterie) est toujours aussi personnel et rafraichissant, quelque part entre la douche brûlante de la Bay-Area et le Heavy/Doom anglais de l’orée des années 80. L’ambiance est donc travaillée, les morceaux peaufinés, et la puissance maitrisée, faisant de ce Hellframes un scénario parfait pour s’immerger dans une portion de fiction.
Qui dit concept, dit forcément humeurs, ambiances, atmosphères et variations. On ne peut décemment raconter une histoire sans donner corps à son développement, en adaptant l’approche à chaque évènement. Dont acte, et ce cinquième album est un modèle du genre, qui démarre sous des auspices classiques avant de dévier vers un Metal moins générique, et relativement épique.
Inutile donc de vous attendre à une resucée d’EXODUS, METALLICA, SLAYER ou DESTRUCTION, encore moins à une copie presque carbone de NECRODEATH ou BULLDOZER. Les italiens manient la finesse avec une dextérité impressionnante, et si la brutalité reste modérée, quelques passages plus denses permettent de mosher virtuellement, l’acuité des guitares n’ayant d’égal que la précision de la rythmique.
Question technique, le quatuor se repose sur des capacités individuelles notables, et un collectif soudé. Et emballé dans un superbe artwork signé Mario López (EVIL INVADERS, TOXIK, CRYSTAL VIPER), Hellframes sonne juste et précis, et fait honneur au Raptor Recording Studio, lieu de travail de nombreux groupes dont Destrage, Slander, ou Dufresne et qui a servi de base d’opération.
Jamais trop ni trop peu, et toujours juste ce qu’il faut.
Voici un leitmotiv que GAME OVER pourrait faire sien, et que « Deliver Us » souligne avec beaucoup d’à-propos. Ce titre est d’ailleurs une sorte d’acmé de la philosophie du groupe, avec ses nombreux plans, ses cassures, ses accélérations, et ses mélodies qui tournoient comme des disciples en transe dans une forêt. Légèrement Punk sur les bords, le Metal des italiens est du genre catchy et puissant, entre « Synthetic Dreams » et sa franchise appréciable et « Call of the Siren » et son entrée en matière sans gants ni précautions.
Entre Power, Thrash et Heavy fatal, GAME OVER ne choisit pas, et si son nom semble indiquer des accointances avec NUCLEAR ASSAULT, la réalité des faits le rapproche plus de DEATH ANGEL, MEGADETH, SUICIDAL TENDENCIES, ou des CRO-MAGS. Des références à prendre avec des pincettes, et qui ne servent que de garde-fou, puisque le quatuor développe ses propres arguments depuis fort longtemps.
Parfaitement écrit et composé, ce concept album nous emmène donc loin dans le temps, et plus proche dans le nôtre, pour analyser les conséquences d’une dévotion maléfique, qui pourrait d’ailleurs passer pour une bonne métaphore. La technologie nous isolant de plus en plus, et nous soumettant à sa volonté chronophage, il n’est pas interdit de voir en ce culte occulte une parabole sur notre époque troublée, dominée par une technologie goinfrée, qui nous force à acheter, consommer, des objets du quotidien comme des amitiés.
Celle qui nous unit à GAME OVER à l’inverse, ne pâtit pas des exigences du monde moderne. Le groupe maniant toujours à merveille toutes les nuances d’un vocable Metal, il est impossible de ne pas se sentir proche de lui, par l’entremise d’un discours presque universel. Un discours prononcé sans ambages, à l’image de « The Cult » qui allume bien avant de souffler sur les cendres.
Comme un SUICIDAL TENDENCIES remué par les crises d’angoisse de MEGADETH, Hellframes cite dans le texte les grands anciens, tout en conservant son propre ADN. Le résultat est donc enthousiasmant, d’autant que les effets n’ont pas été ménagés. Entre cette intro synthétique et ce dernier titre éponyme tragique et emphatique, la promenade nous fait arpenter les couloirs du temps, à la recherche d’une autre vérité que celle d’une nostalgie usée.
Un retour bienvenu, pour un groupe toujours aussi sincère et capable. Et rassurez-vous, il lui reste assez de crédits pour continuer l’aventure.
Titres de l’album:
01. Visions
02. Call of the Siren
03. Path of Pain
04. The Cult
05. Count Your Breaths
06. Atonement
07. Deliver Us
08. Synthetic Dreams
09. My World Dies Screaming
10. Hellframes
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39