CREYE a été lancé en 2015 par Andreas Gullstrand. Sa vision était de créer une nouvelle sensation Pop/Rock suédoise qui emmènerait les auditeurs dans un voyage vers les jours de gloire des années 80′, à la fois musicalement et visuellement. Après avoir passé près de deux mois à expérimenter le son du groupe, Andreas a opté pour ce qui pourrait être décrit comme un son rock mélodique élégant avec une touche de rétro des années 80′ dans le mix.
C’est en ces mots que l’on peut présenter avec acuité le projet scandinave CREYE, qui depuis cinq ans n’a eu de cesse de peaufiner son approche pour justement approcher la perfection. Après un premier EP, Straight to the Top en 2017 et un premier long éponyme l’année suivante, le concept a donc évolué, pour revenir encore plus imperfectible et nous offrir l’album à la hauteur de son talent naissant. Nous retrouvons derrière ce projet un line-up solide, constitué de passionnés du genre, et autour de la guitare d’Andreas se rassemblent August Rauer au chant, Fredrik Joakimsson à la guitare, Joel Selsfors aux claviers, Gustaf Örsta à la basse et Arvid Filipsson à la batterie. Et de fait, avec une telle réunion de professionnels talentueux, il n’est guère étonnant de constater que ce II atteint les cimes de l’inspiration passéiste, ramenant à notre mémoire les effluves les plus mélodiques des 80’s. A l’époque, CREYE aurait sans doute trusté les premières places du sacro-saint Billboard et figuré au générique de quelques longs métrages, tant sa musique est un véritable bonheur harmonique, sans plagier les plus grandes références du genre. Inutile donc de vous attendre à un succédané de JOURNEY ou W.E.T, la politique du sextet étant de provoquer une union entre l’AOR d’il y a quarante ans et la Pop la plus séduisante de la même époque, et en associant les sonorités synthétiques et l’énergie Rock la plus débridée, II nous offre un festival de hits qui donne le tournis.
Le point de départ de cet album date de 2019, lorsque les musiciens se retrouvent en studio pour composer une suite à I, leur première œuvre. Le but avoué était de perfectionner les compositions et d’en améliorer les harmonies et les structures, sans tolérer la moindre approximation. Et lorsqu’on pose ses délicates oreilles sur « Broken Highway », le premier titre de l’album, on comprend rapidement que le but a été atteint, et les espérances dépassées avec brio. Se plaçant dans la directe lignée de références comme WORK OF ART, ART NATION, ONE DESIRE ou le H.E.A.T des jeunes années, CREYE fait honneur à la science mélodique exacte scandinave en nous opposant plus d’une dizaine de tubes fatals dont les mélodies restent incrustées dans la mémoire pendant des jours. Bien évidemment, les amateurs d’agressivité soft à la W.E.T seront parfois décontenancés par la souplesse radiophonique de l’ensemble, et quelques tympans risquent de crisser à l’écoute d’un « Can’t Stop What We Started », bien plus Pop-Rock que Hard-Rock. Mais peut-on en vouloir à un groupe de jouer la musique qu’il aime, au risque qu’elle déçoive les amateurs de décibels débridés ? Non, et le sextet préfère jouer sa carte avec franchise et s’aliéner une partie du public plutôt que de faire semblant en allant défier les cadors Heavy Metal sur leur propre terrain et paraître ridicule.
Ce qui ne veut absolument pas dire que CREYE se montre incapable d’être agressif. Certes, les chœurs sont totalement Pop, certes, les parties de guitare parfois soigneusement noyées dans le mix, oui, la voix d’August Rauer est de celles qui cajolent plus qu’elles ne haranguent, mais l’ensemble est délicat et peaufiné, et il est très difficile de ne pas se laisse enivrer par l’art mélodique de « Lost Without You », qui pourrait réparer bien des moteurs d’histoires d’amour un peu fatigués. Dans la plus droite lignée du TOTO des années 90, celui mené par Steve Lukather, CREYE propose à ses fans une musique universelle, telle un langage que tout le monde peut comprendre en ayant un minimum de sensibilité. Mais fans de Hard, ne craignez pas la déception globale, puisque le groupe vous a quand même gardé au chaud quelques riffs bien costauds, dont celui qui introduit très finement le tube « Carry On ». Archétype du hit eighties calibré pour les FM les plus spécialisées, ce titre est en quelque sorte l’acmé de l’art des suédois pour pondre des chansons incroyables aux refrains contagieux, de celles que les ondes tabassaient à longueur de journée entre 1986 et 1988.
Pour autant il est impossible de ranger les CREYE dans la catégorie des opportunistes vintage. Leur musique est certes délicieusement rétrograde, mais elle possède cette logique moderne qui supporte très bien une production de son temps. Entre douceur contrôlée, fascination mélodique au paroxysme et puissance sous-jacente, les six suédois s’amusent de leurs propres capacités, et en profitent pour signer des compositions addictives, à l’image de ce sautillant « Siberia » qui associe le beat élastique des ROYAL REPUBLIC aux harmonies si chères au duo WILLIAMS/FRIESTEDT.
Et avec pas moins de douze morceaux, on reste étonné de la qualité dans la durée, l’album ne supportant aucun filler. Certes, les idées se répercutent, mais toujours avec brio et avec juste ce qu’il faut de démarquage pour encore surprendre. De fait, la fin de l’album ne pâtit pas d’une baisse de pression, le groupe s’amusant même à taquiner le grand BON JOVI des années de gloire sur son propre terrain de superstar (« Closer »). Et entre couplets séduisants et refrains chatoyants, CREYE nous déroule le tapis rouge, ce II ayant des airs d’invitation VIP à une fête non-stop qui nous entraîne au bout de la nuit. Une nuit de danse et de plaisir (« The Greatest »), une nuit de réminiscences eighties, une nuit où tous les soucis sont enterrés sous les harmonies, une nuit passée avec des hôtes vraiment concernés par votre bien-être.
Sans révolutionner le genre, les suédois y apportent un soin particulier, une conscience de ce que les fans veulent entendre, et un soin du détail qui le pousse à la maniaquerie. Et là où bon nombre de leurs confrères sombrent dans l’aseptisé un peu trop léché, les CREYE gardent leur spontanéité pour nous proposer une bande-son de notre jeunesse que nous n’avons pas oubliée.
Titres de l’album:
01. Broken Highway
02. Carry On
03. Find A Reason
04. Siberia
05. Face To Face
06. Can’t Stop What We Started
07. Lost Without You
08. Hold Back The Night
09. Let The World Know
10. Closer
11. The Greatest
12. War Of Love
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39