Hardcore, Fastcore, Thrashcore, selon le degré de bonne humeur, la différence n’est pas si difficile à faire. Il faut dire que le Thrashcore d’aujourd’hui est aussi bordélique que celui d’hier, mais qu’il semble bénéficier d’un soutien et d’une attention plus prononcés. Ainsi, les canadiens furieux de WHISKER BISCUIT nous donnent une leçon de savoir-faire violence & fun d’une vingtaine de minutes, qui laisse à penser que peu importe le temps passé, l’énergie reste la même. Nous en venant d’Oshawa, Ontario, ces quatre enragés de la rythmique envolée (Kyra - chant, Cody - guitare, Bristow - basse et Zach - batterie) n’en sont pas à leur coup d’essai, et peuvent se targuer d’avoir déjà proposé un EP en 2016, éponyme, qui mit les choses au point et aux poings. Pas de duperie ici, mais beaucoup de délire, de puissance et de vitesse, pour un premier longue-durée qui ne la joue pas et qui préfère frapper vite et fort. Ainsi, Kill For Beer annonce la couleur et l’amertume, bien qu’il ne la déclenche pas vraiment en proposant de petits hymnes troussés à la gloire de la débauche et du Fastcore qui embauche. Reposant sur une trame rythmique multiple, et ne sombrant jamais dans les excès, ce premier LP est d’une haute teneur en Thrash dilué Hardcore, qui évoque tout aussi bien la décennie des CRYPTIC SLAUGHTER que celle des LACK OF INTEREST et qui se cale donc sur une ligne presque droite, qui profite d’un état d’ébriété Punk avancé pour oser des pas de côté, et se répandre en euphorie Hardcore contagieuse.
Profitant de la voix gouailleuse et revancharde de Kyra, WHISKER BISCUIT n’hésite pas et fonce dans le tas, la production épaisse mais équilibrée assurant les arrières. Nous nous retrouvons donc face à quatorze morceaux évidemment assez brefs, mais suffisamment longs pour que l’on appréhende le potentiel de ces canadiens, signés sur le label historique Give Praise Records. Et la structure ne s’y est pas trompée, puisqu’en un seul et premier jet, le quatuor signe un disque très rafraîchissant, au moins autant que le breuvage dont ils se font les représentants. Tout ceci n’est donc pas à prendre au premier degré, mais bien au douzième, suggérant des accointances alcooliques dans la plus grande tradition de brassage des TANKARD, qui auraient cédé à la mode Fastcore via leur alter-ego TANKWART. Mais qui dit fun n’occulte pas le sérieux de l’entreprise, et cette musique aussi affolante et désarmante soit-elle a été abordée et enregistrée avec le plus grand des sérieux, comme en témoigne « Tit Pit », le premier téton de l’album qui t’étonne de son tempo qui tonne. Cadence soutenue mais compréhensible qui cède soudain sous des assauts Thrashcore, pour une entame pleine de violence et de passages Mosh irrésistibles, t’appelant dans le pit aussi efficacement qu’une paire de seins attire les mains. C’est une apocalypse selon saint Thrash à laquelle les WHISKER BISCUIT nous convient, sur fond de lyrics fédérateurs, et souvent farceurs.
Techniquement largement assez bons pour tenir le niveau, les quatre canadiens ne se privent donc pas pour agrémenter leurs morceaux de passages en chausse-pied, tout en conservant la précision nécessaire pour ne pas que les passages les plus irradiés ne nous contaminent de leurs approximations. Aussi à l’aise dans l’hérésie Thrashcore que dans le Thrash qui en veut encore (« Puck Hucking Canucks »), les malandrins célèbrent une certaine exubérance dans la démence, et sans citer d’influences un peu trop flagrantes assument les leurs. Régulièrement interrompus par des inserts repus, les titres n’en gardent pas moins une dynamique d’enfer, de l’hymne Punk Crust à l’ossature solide (« BloodMoneyBeer », tout est dit) qui cède sous les coups de boutoir Thrashcore, à la ruade Thrash pur-jus qui permettrait presque de les affilier aux ACROPHET et autres ASSASSIN (« Grab Em By The Pussy »), en passant par les attaques plus vicieuses et alambiquées qui nous retournent sur le dos pour nous mettre une bonne raclée, sous l’œil hagard du serveur/batteur qui sert large mais évite les faux-cols (« Nuclear Vomit »). Difficile de résister à l’entrain d’un quatuor qui maîtrise son sujet, et qui préfère la bonne humeur à la tristesse d’un style qui s’accorde assez mal de la demi-mesure. Ainsi, entre quelques soli torchés comme à la grande époque de Kerry King, des breaks futés, quelques arrangements bien tassés et un élan vocal collégial prononcé, ce premier album est une réussite totale qui prouve qu’on peut prôner la violence en toute décontraction, et qu’on peut flirter avec les limites de vitesse sans finir dans le fossé. WHISKER BISCUIT, un groupe qui doit prendre toute sa dimension live (« Global Prison »), tant ce Kill For Beer regorge de petites perles en hommage au bonheur de partager un plaisir décibellique, mais aussi terriblement houblonné.
Titres de l'album :
1.Tit Pit
2.Alcoholics Unanimous
3.Puck Hucking Canucks
4.BloodMoneyBeer
5.Sloth
6.Nuclear Vomit
7.Global Prison
8.Insects
9.Fully Baked
10.From The Start
11.Riot Squad
12.Violence Initiated
13.Grab Em By The Pussy
14.Kill For Beer
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13