Je rêve souvent de petits animaux et de jeunes filles en fleur. Au milieu d’un pré très coloré, je m’amuse avec des chatons, des chiots, des porcelets, sous le regard plein d’étoiles de personnages de bande-dessinée aux yeux plus grands que le cœur. La douceur et la bienveillance règnent, et puis tout à coup, alors que le soleil se cache, débarque un marsouin armé d’une machette, d’une tronçonneuse ou d’un rouleau à pâtisserie. Et le voilà qui dézingue mes petits amis dans un éclat de rire tonitruant et dans un jet de sang impressionnant.
C’est assez marrant, mais en même temps, ça me prive de mon havre de paix et de tranquillité jusque dans mon sommeil. Sagouins.
HOUKAGO GRIND TIME combien justement ces deux éléments. La mignonnitude et la violence, les fleurs et la bidoche, les petits oiseaux et les organes qui traînent par terre. Originaire de San Jose, Californie, ce concept cru et cruel donne de ses nouvelles en 2024 après avoir lâché deux longue-durée, qui évidemment ne l’étaient pas vraiment. Andrew Lee, seul aux commandes de son fantasme, est le genre de musicien qui s’ennuie s’il ne monte pas un groupe par semaine. Son CV est encore raisonnable (ANDREW LEE'S HEAVY METAL SHRAPNEL, ARCHAGANINI, AZATH, DRAGHKAR, EMPHYSEMATOUS EXCRETION OF GANGRENOUS DEBRIDEMENT, REAVER, RIPPED TO SHREDS, SKULLSMASHER, EXTREMELY BRUTAL (live), ex-GHUL, CHASING ELVIN JONES, ex-SERPENT RIDER, ex-DISINCARNATION, quand même), mais sa soif de brutalité est exponentielle. En témoigne ce fulgurant Koncertos Of Kawaiiness: Stealing Jon Chang’s Ideas, A Book By Andrew Lee, qui s’écoute comme on lit un manga coquin et déviant.
Au sommaire de ce nouveau recueil de nouvelles, du bruit, du chaos, quelques inserts plus jolis, mais surtout, une façon de jouer le Grind tel qu’il devrait toujours être joué. Avec passion et un minimum de créativité, loin des facilités d’usage du Goregrind qui patauge souvent dans la semoule de son propre vomi.
Ici, le style est propre, carré, évidemment dominé par une rythmique électronique mais strié de bonnes idées et d’arrangements fun. On imagine très bien ce décor multicolore soudainement maculé d’hémoglobine par un serial killer détestant le Kawaii, et désireux de renvoyer le genre dans les enfers qu’il mérite amplement. En gros, tout sauf n’importe quoi, et beaucoup de plaisir durant ces vingt minutes qui passent bien trop vite.
Andrew Lee est investi d’une mission. Confronter la culture japonaise à celle plus américaine qui n’aime rien tant que souiller tout ce qui est pur et attendrissant. Ce qui nous donne un tableau assez réjouissant, dépeignant une petite créature rose et bleue pulvérisée par un attendrisseur à viande, avant d’être donnée à bouffer à des bestioles pleines de tentacules.
Mais l’homme a du goût, sait se débrouiller pour louvoyer entre Death Grind, Grind pur et Goregrind, le tout sous couvert d’une production de très bonne facture. Celle d’électricité risque d’ailleurs d’être énorme vu la puissance du machin qui rappelle l’Algérie et sa gégène chérie.
Avec évidemment des titres racoleurs, une voix doublée, triplée, mais des riffs épais et convaincants, et des inserts trop choupinous pour rappeler l’inspiration. Inutile dès lors de rentrer dans le détail de dix-huit morceaux qui se ressemblent beaucoup, mais qui font la part belle au feedback, à la gravité, au saccades et aux sifflantes malicieuses.
On se prend d’affection pour ce produit fait maison, qui rappelle à quel point le Grind peut être ludique entre des mains concernées et affairées. Avec en bonus quelques soli très capables, et une ambiance de folie surchauffée à la sueur, HOUKAGO GRIND TIME nous pond un album plein de heurts, mais susceptible de séduire un public de frappés et autres arrachés du bulbe.
Grawaii ?
J’aime assez cette appellation.
Titres de l’album:
01. HGT Live at the Budokan
02. Starling Inferno
03. You Broke My Nutbladder
04. Nico Nico No!!
05. Some More Moe
06. Disgrace to the Corpse of Watsuki
07. Extremely Bad Gacha Decision
08. Comiket Alienation
09. Miyajima Reiji Can’t Keep Getting Away With It
10. I Like Dubs over Subs
11. Kirara Chainsaw
12. Get on the Stage Bocchi
13. Houkago Grind Time Still Cares
14. Evolved into Weebery
15. I Love Jelly Filled Donuts
16. Cruel Grinder’s Thesis
17. Yuru Yu-Rot
18. Why Do You Post?
Album jouissif ! Le pied du début à la fin !
J'avais vu Carcariass en live deux fois il y a fort longtemps, pendant la première époque et donc à l'époque où je lisais plutôt des magazines que d'aller m'aventurer sur l'internet Metal encore balbutiant. C'est un bon souven(...)
09/12/2024, 12:15
Grotesque décision. La réaction du fest est saine et équilibrée, et remet les choses à leur juste place. Provoquer n'est pas prôner, et la provocation a souvent pour but de faire réagir, ce que les bien-pensants ne comprennent pas et ne compren(...)
09/12/2024, 10:26
Si j'ai bien compris il sera encore à pied d'oeuvre en studio.Et c'est le batteur de British Lion qui prend sa place en Live. C'est pas foufou comme annonce.
08/12/2024, 16:04
Il reste officiellement membre du groupe pour les albums etc ou c'est un départ officiel et définitif ?
08/12/2024, 15:12
À plus de 70 balais c’est compréhensible. C’est déjà incroyable cette longévité et ils peuvent arrêter maintenant ça ne choquera personne. Merci et bon vent
07/12/2024, 20:27
La vache ! Très curieux de savoir qui prendra son tabouret. En tout cas, pour avoir rencontr&eac(...)
07/12/2024, 17:46
Hey !! Mais merci pour cette super chronique !!On aurait pas fait mieux !!!
07/12/2024, 16:52
Couillu de sortir ça en France, je compte les jours avant un strike d'une assoc' ou d'un justicier des RS pour "isme", "apologie de", ou tout autre joyeuseté de la sorte.
05/12/2024, 08:36
ça m'a rappelé un film qui aurait apparaitre ici : get him to the greek ;)
04/12/2024, 09:46
Tourista, bien vu :-) Moi je dirais que c'est une décision avisée cela dit, d'autant plus que musicalement, et ça me coûte de le dire, étant un ENORME fan de Venom, mais du Vrai Venom ( Cronos, Mantas, Abaddon), Venom Inc ne propose pas grand chose d&ap(...)
03/12/2024, 13:55
Bravo pour remettre en lumière un groupe à part et spécialement la partie la plus ancienne de l'histoire de Stille Volk, largement méconnue (j'ai appris des choses). C'est en partie à cause du faible nombre d'interviews qu'ils ont pu fai(...)
02/12/2024, 20:13
"Le metalleux ne se fait pas au sans-gêne si fréquent partout ailleurs des papotages interminables aux premiers rangs"Tu m'étonnes John !!!C'est non seulement insupportable pour le public attentif, mais c'est surtout un manque de respect (...)
02/12/2024, 09:14