Matinée Punk Hardcore, parce que l’underground, j’en veux encore. Alors autant commencer son dimanche du bon pied en se sevrant d’une bonne dose de Hardcore’n’roll dans la plus grande tradition du style, avec un groupe qui n’a pas les 80’s dans sa poche.
En écoutant ce Macho Boys des… MACHO BOYS, le trip nostalgique est à portée de tape, et on imagine bien les étagères de ces défenseurs de la crudité instrumentale remplies d’albums cultes, en version vinyle ou en cassettes enregistrées en réenregistrées jusqu'à plus soif, décorées de graphismes homemade et autres annotations bien vintage.
Mais malgré ce que leur nom semble indiquer, ces mecs machos n’en sont pas totalement, puisqu’on retrouve au sein du line-up de ce quatuor deux musiciennes, Tekiah Elzey au chant et Samantha Gladu à la basse. Elles sont accompagnées de Chris Mason à la guitare et Sam George au kit, ce qui transforme le quatuor en band équilibré, mais pas sûr que le genre même de leur combinaison les intéresse vraiment. Disons que les choses se sont passées de cette façon, et que le hasard fait très bien les choses.
Venant de Portland, Oregon, les MACHO BOYS ont déjà proposé une démo en début d’année 2016, ce qui avait mis la puce à l’oreille de tous les guetteurs de supergroupes, puisqu’ils en sont un quelque part. Venant conjointement des LOW CULTURE et de PISS TEST, ces quatre esthètes d’un Hardcore à grosse tendance Punk ne jouent pas les finauds, et assument l’héritage de la culture des eighties, nous ramenant directement dans le giron temporel de labels légendaires comme SST ou Dischord, avec ce je-ne-sais-quoi de plus les rendant aussi frais qu’un EP inédit des DESCENDENTS découvert dans la cave d’un vieux Punk à la retraite.
Caution crédibilité, agression spontanée, tels sont les ingrédients de ce premier EP qui ne fait pas les choses à moitié, et qui partage son tempo entre furies accélérées et mid tempo assénés, ce qui nous permet de sauter du pogo au slam sans avoir à bousiller notre pantalon déjà salement usé.
Son très cru, médiums qui grésillent, graves en retrait mais pas gommés pour qu’on puisse saisir la pulsation d’une grosse caisse et d’une basse à l’unisson, Macho Boys est l’archétype même de réalisation qui ne révolutionne pas le petit monde du Punk Hardcore, mais qui le fait respirer encore, haleter plus fort, pour proposer une grosse louche de morceaux in your face, qui érigent le Rock’n’Punk au rang de dogme absolu.
On pense évidemment au séminal Milo Goes To College d’Aukerman & co, mais aussi aux NEGATIVE APPROACH, à BLACK FLAG, à la scène de Boston, mais aussi à celle de New-York, lorsque le rythme se stabilise et que Tekiah hurle comme une damnée qui fend la bise. Une petite touche à la NEIGHBORHOOD BRATS, des allusions aux X-RAY SPEX (et pas seulement à cause du chant féminin, rassurez-vous), mais surtout, une énergie incroyable qui fait aussitôt regretter le fait qu’on ne pourra certainement jamais les apercevoir en concert. Ceux-ci doivent être résolument incendiaires eut égard à l’intensité de ce EP, qui ne ménage ni les gros riffs Hardcore propulsés par une rythmique qui ne faiblit jamais, ni les barrés qui maintiennent les BPM à un niveau raisonné.
En gros, une synthèse de tout ce que la scène Hardcore d’il y a trente ans proposait, remis au goût du jour sans dénaturer le son d’origine des pionniers.
Alors si vous aimez les grattes qui n’ont pas oublié de salir leur distorsion, le couplage basse/batterie collé comme un chewing-gum sous un paillasson, et les invectives d’une chanteuse qui se sort les tripes pour de bon, jetez-vous sur ce Macho Boys qui vous arrachera les tétons.
Tout ça respire l’urgence à plein nez, le truc qu’il faut choper sur le moment avant qu’il ne refroidisse, et des morceaux comme l’ouverture « Victim To Blame » donne le ton, qui ne baissera jamais en intensité tout du long. Chris Mason et sa six-cordes s’ingénient à combiner l’instantanéité sournoise de Greg Ginn et l’attaque ludique et coulée de Stephen Egerton, tandis que le duo Samantha/Sam usine et turbine en arrière-plan sans manquer de jus, pour une osmose générale de battue organisée en pleine forêt de la nostalgie d’une scène qui depuis la fin des années 70 n’en peut plus de revivre à travers la passion de la jeune génération.
Tout ceci sonne comme un cri de révolte adolescent en prise aux affres d’un désespoir de rejet, celui d’une société qui parque ses parias dans un coin oublié, pour que personne ne puisse les entendre ou les retrouver. Cette image s’incarne à merveille dans le format « long » de « Dark Places » qui nous éclabousse d’une atmosphère sombre et glauque à la FLAG/DISCHARGE, mais sait aussi trouer le silence sur quelques fulgurances (« Papa Don’t Preach Pt.2 », pas sûr que Madonna y renouvelle ses vœux, « Pig Sweat », cochon qui couine en contretemps, « Liar », que Rollins ferait bien de croire sur parole).
Mais les mecs ont au moins l’honnêteté d’assumer leur morgue indépendante effrontée, comme le démontre le tonitruant et vilipendant « We Don’t Owe You Anything », crédo Punk par excellence qui refuse les parrainages et autres reconnaissances de paternité, sans toutefois rejeter les enseignements de ses aînés sur un « Class Of 1984 », au moins aussi revêche que le film homonyme.
Des enchaînements pur classe américaine (« Stone Cold », avec une Tekiah qui vous chante dans les yeux et vous regarde dans le micro sans sourciller ni postillonner, « Cockroach » qui court après les cafards, pied au plancher et en brandissant le balai), et final accrocheur qui vous conseille de monter sur scène pour tenter le triple salto arrière en piqué (« Slam », ou comment réconcilier les DESTROY ALL MONSTERS et les STIMULATORS), et voilà donc un premier EP impeccablement troussé qui vous donnera l’impulsion pour vous projeter quelques décennies en arrière histoire de vous rappeler comment tout ça a commencé.
Retenez bien ce nom, les MACHO BOYS. Girls and boys unis dans le même élan de pureté, crachant un Punk Hardcore sans trop d’effet, mais concentré sur l’essentiel, riffs, rythmique, chant qui dans la colère nous émerveille, pour un trip back to reality sans pareil.
Et pas la peine de jouer les gros costauds de coin de ruelle. Avec une équipe pareille, c’est direct dans les burnes à la truelle.
Titres de l'album:
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39