Nous vous en avons déjà parlé, mais le voici enfin : nous sommes fiers d’annoncer notre prochain album intitulé ManiaCult ! Cette bête sortira le 10 septembre via Century Media dans le monde entier et nous ne pourrions être plus fiers des morceaux horribles et des sons dégoûtants que nous avons préparés pour vous. Préparez-vous à du lourd, préparez-vous à des explosions, préparez-vous à l’enfer !
Oui, bon après, on ne s’attend pas à du Ronsard quand les belges d’ABORTED reviennent sur le devant de la scène. Depuis The Purity of Perversion en 1999, à l’aube d’un nouveau millénaire, le combo de Beveren n’a fait que repousser les limites de la violence et de la provocation Death au point de devenir la référence absolue du gore, du morbide, et du mauvais goût.
Et reconnaissons qu’après dix albums studio, la recette est arrivée à maturation depuis longtemps, mais trois ans sans nouvelles de nos bouchers préférés et nous approchions tous d’un état catatonique, en manque de bestialité, et prêt à égorger tout ce qui passait à notre portée. Fort heureusement, 2021 est l’année du comeback des accros aux travers de porc faisandés, et ce ManiaCult à la délicieuse pochette signée Par Olofsson vient nous rassasier de violence crue et de Death barbare et précis comme une feuille de boucher toute neuve.
ABORTED, c’est plus qu’un nom, c’est plus qu’une simple réputation. C’est un gage de qualité, l’assurance de savoir nos oreilles complètement démontées après écoute, d’avoir des acouphènes à foutre la honte aux pires concerts de MOTORHEAD. Et en savourant cette magnifique et oppressante intro qu’est « Verderf », on se sent immédiatement en terrain connu. Arrangements déviants, riff d’entame aussi lourd qu’une enclume du destin qui vous tombe sur le coin de la gueule, production déjà énorme et précise comme une machette, et l’illusion est parfaite : l’humanité n’est plus, et ne subsistent plus que quelques punks avides de sang.
C’est le grand jour, bande de malades !
Voilà, c’est exactement ce que nous sommes : de grands malades. Malades de nous infliger une telle douleur auditive, mais aussi malades d’une dépendance à une musique qu’on connaît déjà par cœur, mais dont les astuces fonctionnent à chaque fois. ABORTED a beau jouer la même chose à fond depuis des années, la batterie de Ken Bedene a beau être compressée au-delà du raisonnable, transformant les passages en double en concert de marteaux-piqueurs à six heures du mat’, on se laisse happer par ce vortex d’extrême comme une conne de mouche sur un bout de bidoche avariée.
Comme s’ils désiraient évacuer la frustration d’une période sombre pour les musiciens, les membres d’ABORTED ont tout poussé aux extrêmes pour éviter des séances couteuses avec un psy. Alors, tout bourre non-stop dans tous les sens, mais les mecs sont malins : ils savent qu’une overdose de brutalité doit s’accompagner de quelques accalmies pour être encore mieux dosée. Ainsi, le roublard « Portal To Vacuity », modèle de construction, nous réserve un pont central en cassure Heavy malsaine, avec mélodies maltraitées, et riffs qui plomberaient l’ambiance d’un enterrement d’assureur détesté de tous.
Rien dans cet album ne vient s’ajouter à la théorie de l’évolution des groupes en place depuis des années. Ici, le statisme est roi, et c’est tant mieux. Car ce qu’on attend d’un groupe pareil, c’est qu’il pilonne intelligemment, qu’il nous écrase les cervicales, et qu’il souille notre ouïe sans aucune pitié. Et avec dans la besace de l’horreur des plans aussi efficaces que ceux du groovy « Dementophobia », aucune crainte à avoir quant à une éventuelle déception : le nouvel ABORTED est LA tuerie qu’on attendait. D’ailleurs, ManiaCult en profite pour poser un concept qui colle admirablement bien avec la bande-son, et pour cause :
L’album raconte l’histoire de la tentative du leader Wayland Thurston d’invoquer des démons lovecraftiens pour déclencher la fin du monde. Cette sombre mission est résumée dans cet album sombre, qui flambe sous un ciel noir.
De fait, certains morceaux sonnent en effet comme le réveil d’une horde de démons qui soudainement, se souviennent qu’on ne bande pas pour rien le matin. La partouze démoniaque se fait donc au débotté, sans lubrifiant, au doux son infect de « A Vulgar Quagmire » ou « Maniacult », tranches de mort qui prouvent s’il en était encore besoin que les ABORTED sont bien les seuls à pouvoir combiner une telle outrance et un sens du swing aigu. Car si la musique des belges est traditionnelle, elle déborde toujours de plans plus catchy que la moyenne, plans inventés par Ian Jekelis, et soutenus par le timbre toujours aussi dément de Sven de Caluwé, l’unique membre d’origine qui depuis vingt-six ans, beugle comme un maniaque dans ce qui lui reste de micro.
Cet exutoire est donc le plus efficace du marché, et ne tolère aucune faute de goût ou approximation. Les titres ont tous été travaillés pour charrier leur lot d’horreurs musicales, mais la précision instrumentale, les syncopes qui découpent à grand régime, et les astuces en mid fonctionnent toujours. La production, immense, l’interprétation, au biseau, et la foi en un Death Metal classique mais joué avec passion font de ce nouvel album un modèle du genre, de ceux que les concurrents/amis auront du mal à surpasser dans les mois qui viennent.
Comme ce bon vieux Jack Burton le dit toujours dans un moment pareil : “Avez-vous payé vos cotisations ? Oui monsieur, le chèque est envoyé !”
Allongez la monnaie. La barbarie de luxe se paie comptant de nos jours.
Titres de l’album:
01. Verderf
02. Maniacult
03. Impetus Odi
04. Portal To Vacuity
05. Dementophobia
06. A Vulgar Quagmire
07. Verbolgen
08. Ceremonial Ineptitude
09. Drag Me To Hell
10. Grotesque
11. I Prediletti: The Folly Of The Gods
Il est grand temps qu'ils arretent les frais
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19