Prolifique.
C’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsqu’on parle de LANA LANE. Depuis Love Is an Illusion, son premier album paru dans les années 90, la chanteuse américaine a empilé les disques, les projets solo, les collaborations avec son mari Erik Norlander, AYREON et les ROCKET SCIENTISTS, a chanté Macbeth, et a donc occupé le terrain avec une fermeté qui laisse admiratif. Sans autre armes que sa voix et le talent de son mari pour développer des ambiances idoines, la vocaliste s’est construit un univers à part, et s’est réservé une bonne place au panthéon des artistes Metal les plus crédibles de la scène.
Aujourd’hui, Lana revient une fois encore, avec un nouvel album en duo avec Erik, chacun à son poste, mais bien entourés par des musiciens au background solide. Nous retrouvons donc au générique de cette nouvelle production Frontiers la crème de la crème, avec un line-up constitué de Jeff Kollman (guitare), Mark McCrite (guitare/basse/chœurs), Don Schiff (NS Stick), Greg Ellis (batterie) et John Payne (chant), pour une nouvelle ballade dans le monde si particulier de cette chanteuse unique, au timbre pur loin des Castafiore de supermarché qui nous les brisent de leurs vocalises opératiques en plastique.
Neptune Blue de fait, ne diffère pas vraiment du reste du répertoire de LANA LANE. Assez rare sous son propre nom ces dernières années, Lana se montre sous un jour particulièrement flatteur, sans provoquer la révolution que personne n’attend de sa part. Ainsi, cet énième album développe de beaux arguments classiques, de magnifiques mélodies à plusieurs couches de voix, et présente un assortiment de chansons qui en sont vraiment et qui ne reposent pas sur la sempiternelle alternance couplet dur/refrain soft.
La tradition est donc respectée, et les fans seront ravis de retrouver leur héroïne après neuf ans de silence, et son dernier témoignage musical El Dorado, lâché en 2012. Neuf ans, c’est beaucoup, ça peut laisser place à des doutes, des errances et des erreurs d’appréciation, mais dès « Remember Me », les pendules sont remises à l’heure de la qualité, et la production ample mais précise permet d’apprécier une fois encore la voix superbe de Lana dans d’excellentes conditions.
On sait la chanteuse versatile, et capable de passer d’un Progressif pur et dur (Secrets of Astrology, Lady Macbeth), à de l’intimisme jazzy plus ciblé et tamisé (Ballad Collections, Winter Sessions), mais ce Neptune Blue la découvre parée de ses atours les plus classiques, entre Rock mélodique et Hard-Rock trapu, avec toujours ces moments d’émotion à fleur de peau que l’on aime tant (« Come Lift Me Up »).
La complicité du couple est donc toujours aussi tangible, avec un passage en revue de toutes les nuances d’un Rock musclé radiophonique, qui rappelle parfois le Richard Marx le plus moderne (« Bring It On Home »). Pas vraiment l’album le plus dur de la chanteuse, qui se permet d ‘ailleurs pas mal de citations radiophoniques dans le texte, et une souplesse que les plus endurcis auront du mal à appréhender (« Don’t Disturb The Occupants », quasiment Pop, mais tenant plus de la haute couture que du prêt-à-écouter).
Les démonstrations techniques réminiscences du passé Progressif de Lana n’en sont pas pour autant absentes, mais appliquée à des préceptes plus rythmiques, à l’image du boogie qui démange « Lady Mondegreen (She’s So Misunderstood) », qu’un HEART des années 90 aurait pu interpréter avec bonheur.
De tout, pour tout le monde, du Rock, souple, du Hard, modéré, beaucoup d’harmonies et de nappes de chant, des instrumentistes orfèvres qui jouent la moindre note avec application, pour un disque qui sent le plaisir de revenir au premier plan avec une musique simple, mais vraiment soignée. Pas le meilleur de son interprète, loin de là, et loin aussi de l’énergie d’une jeunesse qui accuse aujourd’hui quelques décennies sans manquer de respect. Lana a atteint la maturité artistique depuis longtemps, et ne cherche plus à impressionner tant son CV musical parle de lui-même, et nous sert de jolies pièces comme ce subtil « Someone Like You », tout en s’épanchant en longueur sur un final progressif et évolutif en diable, faisant la part belle à la complémentarité d’instruments, solidifiée par un chant toujours aussi incroyable (« Neptune Blue »).
Loin des produits les plus manufacturés de l’écurie Frontiers, LANA LANE nous offre une pause agréable, qui manque certes d’un peu de piquant, mais qui sent l’authenticité et la volonté de satisfaire des fans sans leur servir la soupe directement dans la bouche.
Neptune Blue est donc un voyage tranquille dans la galaxie LANA LANE, à admirer l’éclat d’une étoile qui n’est pas prête de s’arrêter de briller.
Titres de l’album:
01. Remember Me
02. Under The Big Sky
03. Really Actually
04. Come Lift Me Up
05. Bring It On Home
06. Don’t Disturb The Occupants
07. Lady Mondegreen (She’s So Misunderstood)
08. Miss California
09. Someone Like You (Psych Version)
10. Far From Home
11. Neptune Blue
Voyage au centre de la scène : interview de Jasper Ruijtenbeek (The Ritual Productions)
Jus de cadavre 07/05/2023
Élue pochette de l'année. Et musicalement c'est pas dégueu. Faut que j'écoute ça attentivement.
29/05/2023, 16:54
Ça sentirait pas un peu la pochette faite par IA ça ?. Midjourney sera bientôt le "cover artist" le plus productif sur Metal archives...
26/05/2023, 20:56
Le premier album a énormément tourné chez moi, gros Hardcore à bagarre avec riffs à la Slayer mais toujours avec une ambiance... jouasse ! Genre, du HxC en chemise Hawaïenne.Mais là je dois dire que le titre Good Good Things m'a fait dr&o(...)
25/05/2023, 18:25
RIPC'est quand même le second du line originel qui passe l'arme à gauche....
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Grosse perte, voilà un Monsieur dont la contribution à la scène Rock en général est largement inconnue.Un grand merci pour avoir permi tant de chose et montrer non pas une mais plusieurs voies possibles pour s'exprimer dans la musique.
25/05/2023, 08:37
MARDUK a communiqué depuis en disant que ce n'était là que l'une des nombreuses fois où il est apparu totalement ivre sur scène (il aurait par exemple fait un streap tease sur scène...) et que c'était une condition de départ p(...)
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Du calme les excités antitout, vous disiez pareil de slayer, jouer avec l'interdit c'est tout à fait l'esprit adolescent du metal
24/05/2023, 21:49
Le clip - aussi moche soit il - est déjà bien plus intéressant que 99% des clips métal réalisé en usine désaffecté avec ces sicos mode playback.
24/05/2023, 16:39
L'intelligence artificielle n'est pas - par définition - l'intelligence. Un bon monde d'assistés qui se prépare.Le clip n'est pas si mal malgré tout.
24/05/2023, 15:10
Juste au moment où je me mets à apprécier de nouveau pleinement Type-O après une parenthèse de presque vingt-cinq ans... Comme quoi il reste toujours un public pour les grands groupes même après leur disparition active.
24/05/2023, 13:44