J'aime les situations claires et les choses ordinaires, les volontés de fer et avoir les pieds sur terre.
Ce sont nos chers SATELLITES qui chantaient ce vers sur le refrain de leur morceau éponyme, et je dois reconnaître que j’en ai fait mon crédo. Après tout, la simplicité à cet avantage qu’elle ne nécessite point de réflexion ni de compréhension trop complexe. Pourquoi couper les cheveux en quatre ou se perdre en conjectures lorsqu’on peut jeter sur papier quelques idées lumineuses et concises. Tiens par exemple :
L’Allemagne est le pays du Heavy Metal et la patrie du Thrash.
Quelqu’un irait-il jusqu’à me contredire ? Si tel est le cas, je ne m’abaisserai même pas à citer les artistes d’outre-Rhin qui sont rentrés dans la légende depuis des décennies, mais je sortirai de mes placards virtuels le dernier album de LESSON IN VIOLENCE, qui de son baptême rappelle un autre correspondant de guerre américain. LESSON IN VIOLENCE fait partie de cette nouvelle vague de Thrash allemand, celui qui a bien retenu les leçons des ainés, mais qui n’en font quand même qu’à leur tête en louchant de l’autre côté de l’Atlantique.
Et de l’autre côté de l’Atlantique, nous avons un orchestre qui justement souhaitait il y a fort longtemps nous donner une leçon de violence.
Sans aller jusqu’à affirmer que ce quintet (Roland Schäfer - basse/chœurs, Michael Helbig - guitare, Florian Helbig - guitare/chœurs, Florian Negwer - chant et Gareth "Hotte" Lathan - batterie) se contente de recopier les songbooks de Gary Holt sans en changer la moindre note, autant dire que No Need For Death ressemble quand même pas mal à ce qu’EXODUS a pu produire durant sa carrière. Mais pas que. Car le legs national a aussi sa quote-part dans l’affaire, sous la forme de quelques obligations TANKARD et autres portefeuilles DESTRUCTION.
WARFECT s’invite aussi chez le notaire, et finalement, ce deuxième album ressemble comme deux gouttes d’eau à un hommage rendu à un défunt avide de rythmiques en chien de fusil et de riffs saccadés à outrance. Une approche générique, un travail classique, des fondations solides, un manque cruel d’opportunisme et d’ambition, mais un résultat qui se suffit à lui-même, dans un océan de suiveurs qui profitent d’un regain d’intérêt pour se faire une place sur le radeau.
Vous l’aurez compris en lisant ce laïus, l’originalité n’est pas l’obsession des LESSON IN VIOLENCE. Ce que les allemands recherchent, c’est principalement le plan fatal, le balancement groovy, la fluidité mosh, le break qui pèse et le solo à l’aise. Jouer le Thrash comme papa, tonton et même tata, et ne pas aller plus loin que ce qu’on vous a appris. Soit : vitesse mais pas précipitation, musicalité mais sous radiations, et intelligibilité mais de façon très grognon.
No Need For Death est donc l’archétype d’album réussi car fondamentaliste, mais décevant car une fois encore un peu trop dans les clous. Mais pas ceux de Schmier et compagnie, non, ceux que l’on emprunte pour traverser la route qui sépare l’Allemagne des Etats-Unis. Agréable sans être indispensable, ce deuxième album faisant suite au déjà prévisible The Thrashfall of Mankind paru il y a deux ans se laisse plomber par un tempo systématique, et des accélérations trop mesurées. On attend en vain que l’ensemble explose de rage, même si l’on sait se contenter de ces couplets rageurs et frondeurs.
Avec des titres qui n’excèdent jamais les quatre minutes, le quintet allemand a clairement choisi la sécurité d’un Thrash lambda comme on en dévore des kilomètres sur l’autoroute de la violence. Bien loin du radicalisme de son modèle californien, LESSON IN VIOLENCE suit sa feuille de route à la ligne près, et se montre terriblement prévisible.
Tant et si bien que j’aurais bien du mal à vous conseiller une piste plutôt qu’une autre, à part en vous aiguillant vers « Flesh from Bones », au parfum guilleret et subtilement FORBIDDEN, ou en insistant sur l’agressivité enfin débridée de l’infernal « Men Kill Men ».
Comme beaucoup de ses jeunes confrères, LESSON IN VIOLENCE reste en surface, et pense que reproduire des figures déjà dessinées par les icones suffit à faire un bon album. C’est quelque part le cas, mais ce manque de folie plombe cruellement un album qui aurait pu s’envoler vers les paradis de violence au lieu de rester coincé sur le quai de l’insistance.
A se caler entre deux classiques, pour bien mesurer le fossé qui sépare la nouvelle et l’ancienne génération. Le score est terrible, et la rouste sévère. Trop sage les gars, trop sage.
Je n'aime pas avoir l'air de ceux qui s'envoie en l'air, je suis fier d'être clair lorsque je traite une affaire, je me moque de plaire, je préfère avoir du flair.
Un conseil, envoyez-vous en l’air avant d’essayer de le faire avec votre public.
Titres de l’album:
01. Natural Born Thrasher
02. Massive Aggressive
03. The World Is Mine
04. No Need for Death
05. War Against Hypocrisy
06. Flesh from Bones
07. Living Dead
08. Salvation
09. Thrash Is Life
10. Men Kill Men
11. To Die For
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13