Robbie LaBLANC n’est pas exactement ce que l’on peut appeler un bleu, puisqu’il traine son talent énorme depuis de longues années…et même depuis son enfance avec son frère, lorsqu’il apprenait la musique au son des BEATLES et de…Trini LOPEZ. Chacun ses influences, ce qui n’a pas empêché le musicien de se sevrer à la fontaine Americana des CCR, pour ensuite mener une carrière exemplaire constellé de collaborations fameuses. On retrouve le nom de l’américain aux côtés de ceux de Michael Bolton, Felix Cavaliere des THE RASCALS, mais surtout au générique de plusieurs groupes auxquels il a participé/qu’il a fondés et qui ont laissé une trace durable dans le cœur des amoureux d’une musique clairement mélodique mais énergique. Et c’est aujourd’hui sous son propre nom que le musicien s’en revient à nous, pour nous enchanter de sa vision rétrograde des années Billboard, lorsque le Hard-Rock/Rock mélodique se taillait la part du lion sur les ondes.
Après nous avoir présenté BLANC FACES et EAST TEMPLE AVENUE, après avoir chanté sur trois albums de FIND ME, Robbie s’est dit qu’il était temps de se faire connaitre par lui-même, et a signé un deal avec la référence Escape Music pour concevoir un album totalement sous influences seventies et eighties. En combinant la force du Classic Rock tendance radiophonique des années 70 et la fluidité mélodique romantique de l’AOR des années 80, Robbie signe donc une œuvre dans l’air du temps, jouant la carte old-school avec une sincérité que les NIGHT FLIGHT ORCHESTRA pourraient lui envier, mais à contrario de certains de ses projets, Double Trouble ne s’englue pas dans les claviers sentimentaux et fait la part belle à une énorme énergie, qui irradie de ses rayons ce chant unique que les fans adorent.
Autant l’admettre, ce premier album en solo qui a tout d’une escapade est une réussite totale, pour la simple et bonne raison que Robbie est un véritable orfèvre du genre, et qu’il a su s’entourer de pointures pour mener à bien sa mission. C’est ainsi qu’on retrouve aux côtés du chanteur des cadors comme Tommy Denander (Michael JACKSON, KISS, Alice COOPER, DEEP PURPLE, Anastacia, guitare et claviers, mais surtout auteur/compositeur de génie), et trois autres intervenants (Brian Anthony - basse, Michael Lange - batterie et Steve Overland - chœurs), pour mener à bien une opération simple : nous ramener des décennies en arrière lorsque le son west-coast était la norme d’un succès inévitable.
Sans égrener les influences possibles de ce projet en solitaire, autant dire que des noms comme JOURNEY, ECLIPSE, W.E.T, Michael McDONALD, Joseph Williams et TOTO font partie du vocabulaire musical employé. On constate cette facette plus nuancée et héritée de l’art précieux des STEELY DAN sur le smooth « Pure », qui sonne plus californien de l’orée des années 80 qu’un featuring de Steve Lukather en studio. Mais rassurez-vous, la douceur et la volupté ne sont pas les seules émotions exprimées ici, puisque le chanteur américain a pris soin d’élaborer un répertoire suffisamment varié pour concerner les amateurs de Hard mélodique, de Hard FM et de Rock plus accessible. Loin de ses interventions les plus MOR, Double Trouble présente le visage le plus agressif de Robbie LaBLANC, dont le costume Richard MARX taillé sur Rush Street va à merveille. Il est clair que l’association avec Tommy Denander fonctionne à merveille sur cet album immaculé, mais transpercé de fulgurances Hard tranchantes, comme le démontre le très SURVIVOR/FOREIGNER de début de carrière « Only Human ». De tout pour tous, tel est le leitmotiv de cet album, qui ne bouffe toutefois pas à tous les râteliers. L’inspiration est clairement californienne, autant qu’une roller-skateuse en bikini rose fluo, et « Start The Motor Running » ose même quelques allusions à la vague du Sunset, avec ses chœurs Pop et son ambiance légèrement Glam Rock sur les bords. Tout est taillé dans le Rock, mais un Rock consensuel de qualité, avec des refrains qui s’incrustent dans le crane comme des hits de DEF LEPPARD ou JOURNEY, et si les parties de guitare de Tommy sont évidemment extraordinaires, c’est bien le timbre de voix magique de Robbie qui marque les esprits, l’homme étant capable de suggérer toutes les émotions possibles.
Plus qu’un simple album, Double Trouble est un genre de catalogue, une de ces compilations des années 80 qu’on peut trouver sur Youtube, et qui exhume des pépites du passé que beaucoup ont oublié, et des inédits qui n’auraient pas dû l’être. Robbie sait se montrer allusif à tous les acteurs de l’époque, se souvenant même du talent hors-norme d’un Huey LEWIS sur le bondissant « Never Let a Good Thing Go ».
Alors, ça déroule, ça roule, ça déboule, et l’atmosphère est décidément très cool, comme un après-midi passé sur la cote, avec en fond sonore le best-of radiophonique des années 82/83, le tout traité d’un son plus moderne et conséquent. On craque complètement pour la facilité de « Voodoo Woman », qui nous envoute des aiguilles de son refrain, ou pour la rigueur d’époque de « Temptation », plaisir coupable que rien ne viendra punir. Les chœurs, les chorus, les soli, tout est en place, tout est parfait, mais garde cette spontanéité dont les albums d’époque étaient le témoignage. Album tout sourire, Double Trouble ne déchaine pas le chaos, mais propose une fête en l’honneur du Rock Us le plus typique, avec ses claviers catchy et ses couplets de velours (« My Lips Are Sealed »), sans jamais perdre de vue l’efficacité d’une complémentarité entre synthés et guitare (« Better Man »).
Escape Music à fait une sacrée affaire en signant Robbie LaBLANC qui signe là l’œuvre la plus probante de sa longue carrière. Entre nostalgie synthétique à rendre accro un fan de Hardcore (« The Sound Of The City »), Up Tempo bouncy à la Footloose qui rend les baskets maboules (« Play The Game »), Pop revue et corrigée (« Just Say The Word »), le répertoire est sublime, et la sensation délicieuse. Alors évidemment, rien de neuf, mais du vieux remis à la sauce électrique, des mélodies imparables, et une attitude très humble face à l’histoire. On pourrait même faire de nouveau la fête à HALL & OATES en écoutant « Here Today, Gone Tomorrow », pour séduire cette belle blonde et ses patins à roulettes en bikini rose fluo.
Titres de l’album:
01. Only Human
02. Start The Motor Running
03. Never Let a Good Thing Go
04. Voodoo Woman
05. Pure
06. Temptation
07. My Lips Are Sealed
08. Better Man
09. The Sound Of The City
10. Play The Game
11. Just Say The Word
12. Here Today, Gone Tomorrow
13. Don't Do Love
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00