Il y a déjà quatre ans, je faisais la connaissance des lyonnais de ÇA, via leur deuxième EP 378, et j’étais de fait introduit à la scène chaotique lyonnaise (et aux activités du label Atypeek Music, sans le savoir). Aujourd’hui, j’ai rencontré de nouveau un de ses membres, via un projet parallèle issu de la même ville, VERTEX. Du Progressive Mathcore au Hardcore chaotique, il n’y a qu’un seul pas que j’ai donc franchi, et ce quatuor aux dents longues et à la puissance hors norme m’a rappelé justement ce jour d’octobre 2015 lorsque les effluves bruitistes de ÇA m’avaient caressé les oreilles. En effet, outre des instrumentistes communs, les deux combos partagent le même goût d’un Metal non édulcoré, et une sacré tendance à faire un maximum de bruit via des riffs sans compromis, des rythmiques heurtées et un chant méchamment exhorté. A la différence près que VERTEX est légèrement moins fou que son pendant local, et que sa musique se rapproche plus des standards du Hardcore de la fin des années 90/début des années 2000, et que ce Scalable, sous des atours cacophoniques, se veut légèrement plus classique. Line-up en quatuor (Philippe Nore : chant, Maxence Griffond : guitare, Quentin Mascarino : basse et Pierre Rettien : batterie), pour des horizons d’origine diverses (BOTTLE NEXT (Hard Folk), ÇA (Math Rock), SHELTER (Fusion Radioactive) ou NP SNOW (Techno)), et un premier jet qui en quatre morceaux et moins de vingt minutes, affirme la prise de position lyonnaise sur le Hardcore contemporain. Une fois encore, c’est dans les rangs d’Atypeek Music que nous remarquons les VERTEX, qui avec Scalable proposent une entrée en matière d’une puissance assourdissante, et d’un professionnalisme remarquable.
Une fois n’est pas coutume mais à tendance à le devenir, cette chronique se voudra synthétique. Car avec dix-neuf minutes de musique au compteur, ce premier EP n’aspire pas à une analyse en profondeur. On pourrait presque s’arrêter à un constat d’appartenance (à la scène Chaotic Core US mais aussi au Mathcore le plus traditionnel), à l’énoncé de quelques influences assumées (MESHUGGAH, THE DILLINGER ESCAPE PLAN ou FEAR FACTORY), auxquelles on pourrait en ajouter une ou deux (CANDIRIA, CULT LEADER, LEATHER CHALICE, et puis pourquoi pas les TRAP THEM), et surtout, à une assertion de qualité, qui permet à Scalable de s’imposer non comme produit novateur, mais comme carte de visite tout à fait crédible d’une violence urbaine acceptée, et transcendée. Visiblement, Lyon n’est pas cette ville tranquille que l’on se plaît à imaginer, et cache dans ses caves des groupes qui ne conçoivent que la violence artistique et musicale comme exutoire, nous offrant des plans au cordeau, des riffs au biseau, et des nappes vocales en chaos. Adeptes de la théorie « less is more, but sometimes, more is more », les VERTEX nous bousculent, parviennent à fondre dans une même inspiration la précision rythmique de MESHUGGAH et la folie instrumentale brutale des DILLINGER ESPACE PLAN, épiçant le tout d’une attitude franchement Hardcore et débridée qui ne pourra que plaire aux amateurs de la scène Math de l’agonie des 90’s. S’il n’y avait cette envie concrète de sonner plus Metal que les pantoufles de Rob Halford, on pourrait même évoquer le cas des CONVERGE, mais c’est bien celui de CANDIRIA qui semble le plus à propos, sans doute à cause de la voix très sèche de Philippe Nore, qui s’époumone sans s’asphyxier, et eut égard à la sévérité d’une guitare qui se rapproche des rêves les moins recommandables d’UNSANE, la rage froide new-yorkaise en moins.
Intelligents, les musiciens de VERTEX ont très tôt compris que la violence pouvait revêtir des costumes différents. Celui en haillons de « Nextage », précis de rythmique imparable dans son approche et impitoyable dans son attaque, mais aussi celui plus épais de « Social Unboard », qui entame Sludgecore avant de se barrer en couille Hardcore, avec mid tempo écrasé et symétrique dans la plus pure veine du tandem Fredrik Thordendal/Tomas Haake. « Escape Organic » joue les mouches du coche, et nous trompe d’une mélodie amère en intro, sur quelques notes, en son clair, mais rien n’est tout à fait clair ici, et la progression, très finement amenée, nous ramène sur les rivages d’un Hardcore chaotique mais mathématique, viscéral, mais subtilement froid sur les bords. Son ad hoc, qui poussé à un niveau déraisonnable garde sa dynamique, attitude, honnêteté dans la démarche, et un EP qui marque les esprits, plaçant le groupe sur l’échiquier local, en attendant des prétentions plus nationales. Moins barré et plus abordable que ÇA, ce nouveau quatuor aux pièces rapportées n’est pas dupe de son art sous influence, mais ne souhaite qu’une chose, se et vous recentrer sur le Metal, en le traitant façon Hardcore sans trahison. Une adaptation des canons en vogue aux Etats-Unis, mais une réelle envie, et des moyens. Attendons la suite, mais qu’elle ne tarde pas trop. A Lyon comme ailleurs, il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Et celui-ci est plutôt du genre bouillant.
Titres de l’album :
1.Nextage
2.Social Unboard
3.Escape Organic
4.Scalable
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54