Nouvelle sortie, nouveau groupe, ou plutôt, nouveau concept. Car derrière le nom d’UT INTERFICIAS INANIS se cache celui de Voiicide, multi-instrumentiste, compositeur, auteur et mystère vivant, puisque son groupe ne possède même pas de page officielle. Mais en parcourant le Bandcamp du label, on apprend que ce projet né en 2020 a changé d’optique entre temps, passant d’un Black mélodique aux teintes Folk, à un Black atmosphérique et progressif. Ce changement de direction trouve donc aujourd’hui son illustration via ce premier album, aux proportions d’un EP, puisque moins de trente minutes nous sont proposées. Mais la durée n’empêche pas la qualité, et c’est avec surprise que j’ai découvert une œuvre riche, personnelle, et à la croisée des chemins.
Imaginez un instant une percussion genre électrons libres entre FEAR FACTORY, DISSECTION et OPHTALAMIA. C’est certes assez difficile à concrétiser mentalement, mais c’est pourtant ce qui se rapproche le plus de ce disque unique, à la patine épaisse et à l’approche personnelle. Entre mélodies à la norvégienne, âpreté à la canadienne et faux-fuyants rythmiques nineties, UT INTERFICIAS INANIS s’éloigne des canons actuels du BM, et ose quelque chose de plus ouvert qui échappe à l’avant-garde et à la prétention évolutive.
Pourtant, cette musique est progressive. On s’en rend facilement compte sur les morceaux les plus développés qui contiennent leur lot d’idées et de déviations. La voix infecte permet de rattacher le tout à une violence sourde et sombre, mais l’instrumental, souvent truffé d’harmonies laisse les morceaux s’envoler pour nous offrir une vue d’ensemble.
Peu de titres, mais peu de similitudes entre eux. Ainsi l’écart qui sépare « Ritualistic Warfare » de « Vessels » est au moins aussi grand que celui qui éloigne « The Ancient Waters » de « Celestia », mais le tout, habilement agencé et normalisé par la voix de Voiicide, témoigne d’une cohérence indiscutable.
On se prend alors de passion pour ces riffs changeants, pour cette humeur exécrable atténuée par des mélodies prépondérantes, et on savoure un album qui ose l’écart de la masse. Tout à fait capable de rendre un plan brutal totalement accrocheur, Voiicide fait montre d’énormes qualités de composition, mais aussi d’interprétation. Il est difficile de croire que Perception & Transcendence a été enregistré par un seul homme, tant tous les instruments fonctionnent à plein régime. Mais après tout, le BM étant l’écrin parfait pour misanthropes créatifs, on accepte cette solitude qui rend les morceaux encore plus précieux.
Si la durée est évidemment un avantage, l’intérêt est tout de même maintenu jusqu’à la dernière note Ambient de « The Eternal Waters », réminiscent des jours Folk du début de l’année 2020. Des synthés bien placés, des changements de braquet, un intermède vibrant (« Dreams Within Darkness »), pour un voyage dans la psyché d’un musicien très capable, qui annonce sans ambages que ce premier album sera le seul sur lequel il officiera…seul.
Sans savoir ou pouvoir prédire l’avenir d’UT INTERFICIAS INANIS, Perception & Transcendence annonce des jours de colère, et une option radicale pour le BM underground. Entre classicisme revendiqué et tambouille maison esthétiquement délicieuse, Voiicide se taille une place à part à la table du banquet BM de 2022, année pas vraiment avare en sorties d’importance. Espérons que le prochain repas sera aussi riche, et peut-être un peu plus long. Il n’y a pas de mal à vouloir rester en bonne compagnie pendant une heure, ou plus.
Titres de l’album :
01. Ritualistic Warfare
02. The Ancient Waters
03. Vessels
04. Fractals Within Shadows
05. Dreams Within Darkness
06. Celestia
07. The Eternal Waters
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00