Prisoner to Seven Demons

Lotus Eater Machine

17/02/2023

Autoproduction

Twix s’appelait Raider, GEISTERFAHRER s’appelle désormais LOTUS EATER MACHINE. Ainsi va la vie, et il est bon parfois de changer les draps et d’aérer la pièce pour ne pas que la moisissure s’installe. Pour ceux n’ayant pas suivi l’affaire, GEISTERFAHRER était un groupe de Mathcore/Deathgrind de Boston dans le Massachusetts, alors que LOTUS EATER MACHINE serait plutôt un groupe de Mathcore/Deathgrind de Boston dans le Massachusetts. La différence est donc flagrante, et la sauce prend toujours. Et vu comme les américains la balancent, vous risquez de prendre la purée en pleine face.

Cette nouvelle éjaculation faciale auditive offre un second souffle à un groupe qui n’avait guère eu le temps de publier autre chose qu’un album aux proportions d’EP (Demolition Fetish, Pattern Recognition Records, cassette, 2019), et Prisoner to Seven Demons est donc le postulat de départ d’une horde très bruyante, entre Mathcore et Death Grind, comme si CATTLE DECAPTITATION et un CANDIRIA très agacé prenaient la route ensemble avec Pierre Palmade.

Le mélange est certes rafraîchissant, mais on en connaît les effets. Des passages lunaires en vitesse absolue contrebalancés par des figures de style acrobatiques dans la plus pure tradition des enfants du DEP boom de la fin des années 90. Un tir de barrage ininterrompu donc, qui donne des suées, une légère envie de tout dézinguer, mais surtout, une énergie incroyable et une fertilité notable.

 

Avec sa production hautement compétitive, Prisoner to Seven Demons se propose de laisser parler le démon qui est en vous, et donc, les sept milliards et quelques de démons de cette planète. Le barouf est évidemment assourdissant, en mode AG de la CGT dans les années 80, mais l’exorcisme est fameux, d’autant qu’il laisse le démon en liberté et met l’esprit en prison. Un truc inversé donc, qui se veut sale, ultrarapide, ultra puissant, méga écrasant, et viscéralement bordélique. La précision instrumentale permet aux musiciens de ne rater aucune demi-croche, et le chant, partagé évidemment entre Babe le cochon et la sorcière de Kirikou fait admirablement bien le job dans une dimension schizophrénique assez flippante.

Du consistant donc, et de quoi se faire souffler dans la gomme sans arpenter les parkings de boîte de nuit à deux heures du matin. La poussée est fiévreuse, le résultat aux proportions énormes et ce premier album, incroyable de maîtrise et parfois à la frontière d’un Death/Math Indus redondant et hypnotique, et donc surprenant par alternance. En mettant la basse en avant dans un jeu concentrique addictif, LOTUS EATER MACHINE a fait une bonne opération, et les choix posés semblent aussi couler de source. Alors, évidemment, le feedback, les stridences, les blasts qui sont bath et les riffs en prétexte millimétré pour un cours de SVT sont classiques, mais parfois détournés de leur signification principale pour produire une symphonie en l’honneur de l’horreur.

Impossible de vous recommander une face par laquelle aborder ce monolithe de savoir et de malséance. Tous les morceaux sont essentiels, et il est chaudement recommandé de se passer l’album en entier, et plusieurs fois, à un volume déraisonnable s’entend.  

   

Car de temps à autres les sagouins ralentissent la machine pour nous les secouer sous le prunier Death (« Machine Hell »), histoire de voir si les BRUTAL TRUTH en mettent plus dans leur panier que les autres. Mais même avec quelques minutes en rab’, les flingués poussent le bouchon, et nous perturbent de leurs assauts sans pitié, piétinant les plates-bandes du Hardcore pour aller couler un bronze sur la tombe du Death/Grind. « Burning Skin Chandelier » est atomique, hystérique, « Plague Sermon » ludique mais bien gras sur la trique, « Eating Angels to Extinction » ose même trahir le priapisme en échange d’une mélodie simple mais remarquée, et la fin de l’album nous réserve même un savoureux « Scrapmetal Dermatologist » complètement halluciné de la caisse claire et des riffs éclairs.

Un disque comme ça fait du bien, et devrait même être remboursé par la sécurité sociale. Avec un art consommé du coup de boutoir, les LOTUS EATER MACHINE abandonnent la position du même nom pour regarder le monde à l’envers. Leur façon de le décrire n’est certes pas engageante, mais elle a l’honnêteté de ne pas en édulcorer la violence.

Vous pouvez tous braire, mais vos pis sont entre de bonnes mains.  

  

  

Titres de l’album:

01. Cyber Spells

02. Cathedral of Carnality

03. Bullwork

04. Sanguine Circus

05. 401-Karoshi

06. Hollow Dog

07. Voluntary Lobotomy

08. Machine Hell

09. Burning Skin Chandelier

10. Plague Sermon

11. Eating Angels to Extinction

12. Scrapmetal Dermatologist

13. Landmines in Heaven


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par mortne2001 le 18/06/2023 à 17:51
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