Radical Absolution

Crawling Manifest

14/05/2021

Autoproduction

Fondé en 2014 dans l’est du Maryland, CRAWLING MANIFEST a connu quelques problèmes de line-up, ce qui ne l’a pas empêché de jouer aux côtés de pointures de l’envergure de FLESHGOD APOCALYPSE, SOULFLY, SOILWORK, SHATTERED SUN, BATTLECROSS, GOATWHORE, STARKILL, RIVERS OF NIHIL, BLACK FAST, VICIOUS RUMORS, CARACH ANGREN, ou KATAKLYSM. Ni de publier sa musique sous divers formats, offrant à son public deux EP’s et un longue-durée, Battlegrounds, lâché en 2018. Mais le destin s’acharnant parfois sur les plus méritants, les deux têtes pensantes du combo se sont retrouvées seules, se voyant obligées de continuer leur route en duo. Alors, une seule solution, se remettre à composer, se rapprocher des racines et influences, et pondre le meilleur album qui soit.     

Aujourd’hui, CRAWLING MANIFEST se résume à deux musiciens, Andrew Gladu (guitare) et Trevor Layton (chant), soutenus par une boîte à rythme et par une envie d’en découdre assez féroce. Le Metal des deux américains est velu, pluriel, parfois Groove, très souvent Thrash, proche d’un PANTERA amateur et synthétique, mais aussi réminiscent des références que leur agence de promo égrène en préambule de leur courte bio. Selon l’infatigable Jon Asher, cet album s’adresserait aux fans indécrottables de LAMB OF GOD, MEGADETH, POWER TRIP, TESTAMENT, et EXODUS, mais si aucun des noms pris individuellement n’est capable de situer la démarche artistique des deux compères, un mélange global vous permettra d’entrevoir les possibilités développées sur Radical Absolution.

Très politisé, le duo dénonce donc les travers de sa société, les inégalités, et se reconnaît dans la lutte du peuple, qui chaque jour doit affronter un combat différent pour exister. Evidemment une telle thématique ne saurait être soulignée par une musique timorée, et les deux amis ont donc prôné des valeurs de brutalité, celles-là même que Phil et les siens défendaient sur un album comme The Great Southern Trendkill, sans que Radical Absolution n’en atteignent l’intensité diabolique. Ce qui n’empêche pas le moteur CRAWLING MANIFEST de monter dans les tours, et de frôler la surchauffe d’un PESTILENCE/COMECON, ce qui en dit long sur la soif de revanche Death de ces deux-là.

Points forts de cette seconde réalisation longue : le catalogue impressionnant de riffs, et la voix ferme et rauque de Trevor, qui se rapproche du timbre impitoyable du grand batave Martin Van Drunen. La variété de ton est aussi appréciable, avec des passages beaucoup plus nuancés soulignés d’un chant clair très probant (« Radical Absolution », évolutif, mélodique et bien méchant, tout ce qu’on aime), et évidemment, l’investissement musical total qui permet de laisser passer quelques facilités excusables. Point faible : il crève les oreilles, et s’incarne dans la programmation rythmique, insupportable dans les passages les plus intenses. On regrette vraiment qu’un batteur de session n’ait pas pris en charge les parties, tant certains morceaux pâtissent de ce son trop électronique qui gâche la puissance et le plaisir. Heureusement pour nous, ce point noir est bien le seul, même si un certain formalisme dans la composition se fait parfois trop sentir. Mais le Groove Metal fluide de « Blood Born » relance la machine juste au bon moment, et malgré ses quarante minutes à peine atteintes, Radical Absolution touche au but tout en restant un plaisir mineur.         

Il n’en reste pas moins qu’une grosse poignée de titres se montrent d’une efficacité redoutable, à l’image de l’entame franche de « World War III », thrashy en diable, et fortement influencée par FORBIDDEN et son mythique « Chalice of Blood ». On sent parfois des émanations SACRED REICH, un peu de TANK, du LAMB OF GOD en plus digeste, mais surtout de l’envie, de l’énergie, un petit brin de folie, et une tendance à fondre le Thrash et le Death dans la même marmite. La tambouille est donc loin d‘être uniforme et agglomérée, et une charge aussi virulente que « Nothing to Lose » montre que les gus n‘ont pas grand-chose à perdre en effet, et que leur appel à la révolte ne restera pas lettre morte. Il reste encore des progrès à faire, des comparses pour étoffer le line-up, mais la version 2021 de CRAWLING MANIFEST est tout à fait crédible. L’album se termine même par une bourrasque histoire de nous laisser décoiffé, et « Onslaught » de mettre en pratique le massacre annoncé. Groupe engagé, musique enragée, si tout n’est pas bon, l’ensemble est loin d’être mauvais.   

                                                                                                                                                                    

                                    

Titres de l’album:

01. Land of the Free

02. World War III

03. Nothing to Lose

04. Right to Refrain Silence

05. Radical Absolution

06. Blood Born

07. Revolution

08. Onslaught


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 24/08/2022 à 18:16
75 %    373

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Midnight + Cyclone + High Command // Paris

Mold_Putrefaction 24/04/2024

Live Report

DIONYSIAQUE + JADE @La Chaouée

Simony 23/04/2024

Live Report

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Humungus

Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !

25/04/2024, 13:28

Tut tut!

25/04/2024, 12:44

Gargan

ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !

25/04/2024, 10:28

DPD

Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.

24/04/2024, 14:26

RBD

Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live 

23/04/2024, 09:55

LeMoustre

Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique

22/04/2024, 18:04

Arioch91

Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.

21/04/2024, 19:52

Poderosos/Magnificencia/Técnica Suprema

Los Maestros del BRUTAL DEATH GRIND

21/04/2024, 19:50

Pomah

+1 Gargan, influence Mgla je trouve par moment. 

21/04/2024, 09:20

Jus de cadavre

Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)

20/04/2024, 23:36

Tourista

Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)

20/04/2024, 20:06

Tourista

Devinez où il se Lemmy. (ne me raccompagnez pas, je sors tout seul)

20/04/2024, 19:58

Grosse pute

Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)

20/04/2024, 06:26

Tourista

Désolé pour les coquilles monstrueuses.  Merci la saisie automatique.

19/04/2024, 20:51

Tourista

Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler !   Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.

19/04/2024, 18:08

Humungus

@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...

19/04/2024, 15:54

grosse pute

Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.

19/04/2024, 15:20

Humungus

Ouhlala miam miam !!! !!!! !!!

19/04/2024, 10:35

Tourista

Désolé, c'est bien SODOM et non....   Putain de correcteur !  

19/04/2024, 07:52

Tourista

On s'en cogne.   Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)

19/04/2024, 07:52