En même temps, il ne faut pas s’étonner. Quand vous accouplez deux familles de cinglés, la consanguinité frappe au coin du bon sens. Le mioche sort hideux de la matrice déformée d’une mère épuisée d’avoir mis bas un machin d’au moins dix kilos. Vous imaginez le tableau ? Les jambes en l’air, sur un lit souillé, la moumoune dilatée comme l’anus de Frédéric Mitterrand après une bonne soirée, et encore obligée de regarder dans les yeux cette créature immonde qui va vous en faire voir de toutes les non-couleurs. Bof, pas terrible comme destin, mais telle est la vie dans les bas-fonds, là où les glandeurs, les psychopathes, les sociopathes, les chômeurs et les alcooliques impénitents nagent à contre-courant dans des eaux boueuses. Et bouseuses.
Il me faut un verre.
FULL OF HELL, tout le monde connait, on ne va pas en poser une main courante. Andrew NOLAN un peu moins, même si le bonhomme est très respecté sur la scène Indus/EBM/Dub/Electro. Les deux ensemble évidemment, ça donne quelque chose de vraiment moche, d’abrasif, comme un derrière essuyé au papier de verre entre deux tétées. Les américains, au nombre de quatre sur cette collaboration (Dylan Walker, Sam Digristine, Dave Bland et Spencer Hazard), ont enregistré leurs parties entre 2019 et 2023 aux studios Developing Nations et Machines with Magnets. Nolan quant à lui s’est agité pendant quatre ans pour mettre tout ça en forme. Les USA, le Canada, l’association logique et ludique entre deux concepts pas si différents sur le papier, encore moins dans la forme.
Après tout, les FOH n’en sont pas à leur première collab’, loin de là. MERZBOW, WHITE HELL, THE BODY, HEALTH, PRIMITIVE MAN, NOTHING, sans compter un nombre conséquent de splits, le quintet ici quatuor connaît le principe de fusion entre deux optiques, et profite toujours de l’expérience de ses partenaires pour avancer encore un peu plus sur le champ de bataille de l’extrême. Avec NOLAN, tout s’est passé sans encombre. Andrew a dessiné des strates et des sous-couches qui s’accommodent parfaitement des hurlements stridents de ses collègues, et les FOH ont comblé les trous par des riffs immondes, des cassures pas si nettes, et des embardées comme ils ont le secret.
Le résultat est donc hautement perturbant, un peu glauque sur les bords, mais surtout, viable, malgré l’ADN partagé entre le père, la mère, les enfants, les oncles, nièces et autres cousins au deuxième degré. La bestiole, visiblement peu enjouée braille comme une damnée, et met à mal notre audition en se référant aux tentatives les plus culotées des années 90. MEATHOOK SEED, GODFLESH, MINISTRY, mais en version encore plus tâchée, ça donne envie, mais ça donne aussi des suées. Et si « Gradual Timeslip » reste cool du slip, pour ne pas faire partir les badauds trop tôt, « Heat Death from the Pyre » crame tout façon lance-flammes échappé de la deuxième guerre mondiale, le réservoir encore plein. Mais toutefois, et pour être honnête, Scraping The Divine est loin d’être le travail le plus abstrait et éprouvant de FULL OF HELL. Leur boulot avec MERZBOW est bien plus sensible et difficile, et l’œuvre signée avec PRIMITIVE MAN assourdissante et endurante. On ne va pas s’en plaindre, puisque ça implique une adaptation aux conditions, et c’est donc la preuve que le groupe d’Ocean City ne se repose pas sur ses barbelés.
Musicalement parlant, c’est un gros bordel. Nous avons même droit à des attaques en Harsh Noise, des délires Power Electronics, et une abomination baptisée « Approaching the Monolith » que David Lynch lui-même n’aurait pas osé cauchemarder. Vautré dans le chaos comme un goret dans sa soue, Scraping The Divine empeste le malveillant, sue le crasseux, et se peigne comme un ermite hirsute au moment de sortir définitivement de sa grotte…avant d’y retourner en courant. Sorte d’allégorie de la caverne inversée, cet album ne sous-estime pas le danger, et à même tendance à le minimiser, alors qu’il est immense. Perdre sa santé mentale, questionner son affection pour l’underground, se demander si demain en vaut vraiment la peine.
La seule façon de le savoir étant d’écouter ça tous les jours, sans se poser de questions inutiles. Auxquelles il n’existe aucune réponse. Ou plutôt si, « Extinguished Glow ». Mais ça ne va pas vous plaire.
A l’image de ces camions qui passaient dans les villes pour vendre leur bric-à-brac, ou de ces bazars du centre qui refourguaient hors de prix des ballons de plage ou des filets de pêche, Scraping The Divine gratte et irrite comme un membre arraché par un explosion, et qui s’obstine à obstruer le cerveau pour faire oublier sa perte irréversible. « Common Miracles » est une jambe de bois, portée par Justin Broadrick, qui chancèle, qui vrille, qui pourrit, et qui vous fait claudiquer comme un vétéran.
Oui.
Tout ça laisse des traces indélébiles. Comme tout ce que FULL OF HELL a pu proposer depuis son émergence. De l’acouphène inoffensif jusqu’au trauma nécessitant des années de thérapie, Scraping The Divine déclenche des sévices variés, mais toujours sadiques. N’est-ce pas ce qu’on attend après tout ? Sinon, à quoi bon décider de pénétrer leur univers pour s’en plaindre après ?
La claustrophobie horrifique en prend pour son grade, et la perdition monte d’un cran. On arrache les jacks, on bourre la batterie et les samplers, et on se casse sans rien dire. Du travail de voyous qui s’entendent comme larrons en foire. Va essayer d’attraper la queue du Mickey après ça.
Titres de l’album:
01. Gradual Timeslip
02. Heat Death from the Pyre
03. Burdened By Solar Mass
04. Sphere of Saturn
05. Hemlock Gnosis
06. Blessed Anathema
07. Facing the Divide
08. Approaching the Monolith
09. Extinguished Glow
10. Common Miracles
11. Irradiated Sands
12. Paralytic Lineage
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
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