Tout le monde connaît bien sûr METALLICA. Un nom qui a marqué des générations, un parcours hors-normes pour un groupe de METAL dont la foi s’affiche dès le patronyme. Mais nous sommes beaucoup moins nombreux à connaître SPEEDICA. Malgré un baptême qui se ressemble beaucoup, les deux orchestres ont connu des fortunes diverses, SPEEDICA n’ayant guère eu l’occasion de s’exprimer pleinement de son vivant. Deux démos, un split et puis s’en vont, les bataves n’ont donc rien gravé pour la postérité, et ont même cumulé les handicaps. A la manière d’un SATAN qui a poursuivi sa carrière en se rebaptisant sans cesse (BLIND FURY, PARIAH), ce quintet de Weert est né sur les cendres d’ANGER, avant de se métamorphoser en FORM, de quoi brouiller les pistes et donner des céphalées.
Mais alors me direz-vous, quel intérêt de parler d’un groupe mort et enterré ? Tout simplement parce qu’une nouvelle compilation vient de voir le jour, à l’initiative des passionnés de Vic Records, label national très attaché aux racines. Une compilation qui regroupe les deux seules démos enregistrées par SPEEDICA, et qui sont encore à ce jour l’unique matériau disponible.
Bien que n’ayant jamais dépassé le stade de la découverte enthousiaste, SPEEDICA s’est quand même vu coller l’étiquette un peu encombrante de FLOTSAM & JETSAM néerlandais. Est-ce pour autant que les deux groupes partageaient le même point de vue ? Et en ce cas, n’est-il pas possible de parler de HEATHEN ? La réponse vous appartient, mais il est certain que Voyage into the Fifth Dimension et Shadows of Tomorrow ont poussé à l’ombre de Doomsday For The Deceiver, dont elles empruntaient pas mal d’idées et de plans, et même un concept général : la modération dans l’agression.
Ne comptez donc pas sur les quatre musiciens (Raymond Heydendael - basse, Pierre Heydendael - batterie, Hans Reinders - chant et Marcel Coenen - guitare) pour piétiner les limites de vitesse ou titiller le chaos du haut de la falaise. Le Speed/Thrash de ces garçons est poli, net, pugnace mais efficace, et surtout, évolutif et construit. On pense à la scène suédoise de l’époque, mais aussi à quelques OS américains de liste B, soit la quintessence de l’underground des années 1987/1990. Arrivé sans doute un peu tard, alors que le Death commençait à faire beaucoup de victimes, SPEEDICA peut prétendre laver son honneur via la qualité palpable de cette compilation qui n’a en aucun cas dénaturé le son d’origine.
Le tout est très sec, sans écho, sans effet inutile, et repose sur l’efficacité et l’imagination d’une guitare maniée avec passion. Soulignons le rôle essentiel de Marcel Coenen dans la formation, qui a permis à l’instrumental de s’envoler avec classe. Le guitariste affiche d’ailleurs un CV impressionnant, listant GODSCUM, MARCEL COENEN, DUNGEON, HUBI MEISEL, LEMUR VOICE, SUN CAGED, AURA, FIFTH, FORM, SANCTUS SPIRITUS, CARTHAGODS, CHANNEL ZERO (live), SYMMETRY (live), BLACK WIDOW, APOGEE, et STREETHAWK pour rappeler au passage que son talent s’est épanoui dans de nombreuses formations.
Shadows of Tomorrow, qui aurait gagné à s’appeler Shadows of Yesterday nous livre donc telles quelles ces deux démos de trente-cinq ans d’âge, pour le plus grand plaisir des nostalgiques de l’ombre qui traquent toujours les artistes passés sous silence par l’histoire et les magazines. Bien que sympathiques, ces deux maquettes n’en sont pas pour autant transcendantes, et dévoilent un caractère formaliste très en phase avec notre époque nostalgique. Agréables en oreilles, ces huit titres studio sont à l’honneur d’un groupe qui tenait au sien, et qui n’a fait qu’explorer la face la plus raisonnable de l’extrême des années 80.
Très loin d’un PESTILENCE, SPEEDICA piochait plutôt ses astuces dans le sac à malice de MORTAL SIN et dans la besace de HOLY TERROR, en gardant toujours la main sur le contrôle absolu d’une formule éprouvée, mais peaufinée. Sauvage aussi, puisque le Thrash s’en sortait toujours grandi, et en découvrant « Bridge To The End / Laws Of Metal », on ne peut s’empêcher de regretter que les hollandais n’aient pas eu l’occasion d’investir un studio pour y enregistrer un produit professionnel à mettre sur le marché.
Toutefois, le groupe venant de se reformer, il est tout à fait raisonnable d’espérer un nouveau départ, cette fois-ci marqué par un longue-durée en bonne et due forme. SPEEDICA nous offrira peut-être une suite au démentiel et radical « Fuckin’ For Pleasure », qui marquait déjà une envie d’emballer le tempo pour se montrer moins pondéré et raisonnable.
Les deux démos sont complétées par quelques titres live, captés dans différents villes, et recommandables dans un registre de bootleg faisant des efforts de précision. Une manière d’apprécier le talent du combo dans des circonstances sans filet, mais aussi un autre éclairage, plus rapide et dense sur une optique Thrash qui préfère la danse à la décadence.
SPEEDICA et METALLICA jouent de l’harmonica en Armorique. Lequel des deux nous colle la trique ?
Titres de l’album:
01. Torture
02. Haunted House
03. Expulsion Of Evil
04. Souls Of Despair
05. Bridge To The End / Laws Of Metal
06. Radiation Wastelands
07. Lady Obsession
08. Fuckin’ For Pleasure
09. Radiation Wastelands (Live – Noorderligt Tilburg 23-12-1989)
10. Mind Liberty (Live – Boerderij Geleen 05-11-1989)
11. Haunted House (Live – Dn Aanloop Asten 31-03-1990)
Excellente compile. Chouette papier. Merci
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36