Un nouvel album d’ACOD ? Ne rêvez pas les fans, les marseillais n’allaient pas déjà nous rétamer quelques mois après la sortie de leur cinquième longue-durée, le majestueusement brutal Fourth Reign over Opacities and Beyond.
Cryptic Curse n’est en effet qu’un EP, que l’on aurait désigné comme maxi 45 tours il y a quelques années, avec ses trois morceaux et ses dix-sept minutes de durée. Petit par la taille, mais grand par la puissance, l’impact de Fourth Reign over Opacities and Beyond trouvant encore écho dans ces trois chansons aussi implacables que féroces.
ACOD depuis presque vingt ans est devenu un leader de la scène Black/Death internationale, ses productions rivalisant sans peine avec les blockbusters internationaux. Raph (batterie), Jérome (basse/guitare/composition) et Fred (chant) nous proposent donc de patienter en chaos, et nous livrent comme à leur habitude une prestation de haut vol, avec trois titres dépassant les cinq minutes. Rien de fondamentalement inédit, mais de quoi de sustenter et atteindre la satiété brutale, comme le démontre l’entame dantesque de « The Hourglass Slave », au sablier laissant violemment couler ses grains pour nous rapprocher d’un KO technique par uppercut de front.
Mixage par Linus Corneliusson, mastering par Tony Lindgren aux Fascination Street Studios, pochette signée Erskine Designs, le produit est luxueux et évidemment promu par Les Acteurs de l’Ombre, trop heureux de déjà lâcher sur le marché une mini-suite digne de ce nom. Mais pour autant, avait-on besoin d’un nouvel ACOD alors que les spécialistes n’ont pas encore disséqué l’œuvre précédente, si riche qu’elle nécessite des mois d’écoute studieuse pour révéler tous ses secrets ?
La réponse est simple : peu importe. De nouveaux morceaux sont toujours agréables à découvrir, d’autant que le trio a appuyé sur le côté emphatique de sa musique, se rapprochant parfois d’un Black symphonique grandiloquent et étouffant.
Les riffs sont une fois de plus très travaillés dans la gravité, les arrangements occupent une place centrale, et le terme « progressif » n’est une fois encore pas galvaudé. Loin d’un simple jet de vitriol en pleine face, Cryptic Curse est une séance de torture auditive malsaine et lente, et nos tympans sont mis à rude épreuve. « The Mask of Fate », assez proche d’un MORBID ANGEL en rupture de bans sataniques, égrène ses mélodies acides comme les pluies du même nom leurs gouttes corrosives, et nous galvanise de sa cruauté rythmique. Véritable monstre Black/Death aux dents acérées, ce morceau est en quelque sorte la quintessence de l’art des marseillais, qui préfèrent de loin passer leurs vacances au purgatoire que sur la Canebière.
Féroces, musclés, intraitables, impressionnants, effrayants, les qualificatifs ne manquent pas, et Cryptic Curse se veut suite logique de son chapitre précédent, en version condensée mais pas moins efficace pour autant. Trois titres, trois hits violents, pour un gros quart d’heure de maîtrise et de majesté, entre les enfers de Dante et les peintures de Bosch.
Il est donc inutile de forcer le clavier à faire des heures supplémentaires, puisque cet EP se déguste sur le pouce avec un maximum d’appétit. On se dit quand même que si le groupe est capable d’une telle créativité, on peut s’attendre à une énorme surprise en guise de sixième longue-durée, qui devrait voir le jour dans les mois qui viennent, ou en 2024 dans le pire des cas.
ACOD prolonge donc son règne sans forcer, et contente ses admirateurs d’un reflet trouble de visages grimaçant une douleur musicale palpable. Et en terminant sur le morceau éponyme truffé de bidouillages sonores luxuriants, le trio nous laisse sur une impression de grandeur, garantissant la fidélité d’une fanbase entièrement dévouée au culte d’un Black Metal d’obédience classique, mais très fertile.
Peu de groupes ont les moyens de rendre un format court indispensable. Les ACOD en font partie, mais nous font tout de même regretter un timing trop resserré. La prochaine fois, merci d’encaisser quelques minutes supplémentaires, pourquoi pas sous la forme d’une reprise.
Mais ceci n’est qu’un reproche mineur, s’entend.
Titres de l’album :
01. The Hourglass Slave
02. The Mask of Fate
03. Cryptic Curse
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04