Une compilation proposée par un groupe qui n’a même pas sorti d’album, voilà qui promet d’être cocasse. Visiblement, les allemands de TASKFORCE TOXICATOR sont en pleine confiance et en pleine bourre, puisqu’ils s’autorisent un format synthétique alors même que deux EP’s seulement consolident leur discographie. Mais au regard de l’accueil triomphal réservé à Taskforce Toxicator, Reborn in Thrash et Live Oppression, l’idée n’est pas si incongrue que ça, et le résultat au-delà de toute espérance.
Münster, Allemagne, 2017.TASKFORCE TOXICATOR voit la lumière du jour après des mois de gestation, et il ne faudra qu’une petite année supplémentaire pour que cette naissance provoque le chaos attendu. Celui d’un Thrash à l’allemande, et pourtant aussi fluide que celui à l’américaine. Dans le mille Petrozza et Pétronille, les TASKFORCE TOXICATOR s’épanouissent en effet dans un Thrash old-school savoureux, généreux, et éminemment violent.
Voici donc de quoi attirer les nostalgiques des années 80, lorsque le style était en plein boom. Avec une petite trace de METALLICA, de la fluidité suintant d’EXODUS, et quelques réflexes plus modernes à la MUNICIPAL WASTE/ENFORCED, Skull Splitting Force incarne le meilleur du recyclage, et propage ses riffs comme une machine agricole ses pesticides. Tout crame donc à des kilomètres à la ronde, et les douze titres de ce sampler explosent la concurrence avec une franchise qui fait plaisir à entendre.
Ce qu’on n’entend guère par contre, c’est l’air de la nouveauté. Aussi efficace soit l’approche du quintet (Dominik Rothe & Lars Wenning - guitares, Fabian Koch - chant, Lars Gerding - batterie et Hendrik Klahold - basse), elle n’en reste pas moins formelle au dernier degré, à prendre comme un exutoire au classicisme ambiant. Avec deux membres évoluant dans le contexte CEREBRAL INVASION (depuis l’arrivée d’Hendrik Klahold l’année dernière), TASKFORCE TOXICATOR est donc une entité viable et concise, et surtout, adepte de l’église de la brutalité sympathique. Loin d’un VEKTOR ou d’un IRON REAGAN, le quintet s’approprie les codes de l’extrême raisonnable de la période 1987/1990, et restitue une musique haute en énergie, sorte de Disco pour pratiquants de la planche à roulettes sans freins.
Entre un Crossover méchamment efficace et un Thrash à la SLAYER dilué d’une inspiration des cousins d’ASSASSIN, Skull Splitting Force jette toutes ses forces dans la bataille pour fédérer le public le plus concentré possible. Franc mais non dénué de finesse, troussant parfois de véritables hymnes à la débauche entre potes (« Alien Facemelter »), largement plus compétitif que nombre de références du genre, qui se noie d’année en année dans une redite gluante et formatée.
A l’image sonore d’un OVERKILL estampillé 2023, TASKFORCE TOXICATOR rentre dans le lard et groove comme un renard, nous embarquant dans sa folie en mode cyclone imprévisible (« Oppressor »), tout en prenant soin de faire bouger nos baskets puantes de gauche à droite et de haut en bas (« Mindbreaker »).
La fête bat donc son plein, d’autant que les zigues ne rognent pas sur les accélérations fatales. En prenant le coup de vent « Toxicator » en pleine face, on essaie tant bien que mal de ne pas perdre sa moumoutte ou son toupet, tout en réglant le walkman sur 10. De la vitesse, de l’aisance, une facilité déconcertante à pondre des hits, TASKFORCE TOXICATOR a tout compris à la nostalgie, et la joue plein volume.
De fait, les quarante-cinq minutes passent comme dans un rêve en bermuda et stan smith, d’autant que la fin de l’album varie le propos. On tombe alors dans la mare d’un Thrash mature et pur, avec des morceaux qui combinent la force et la persuasion, le tout strié de riffs en filet-mignon. TANK et MOTORHEAD et EXCITER et AT WAR (« Breaking The Walls »), SLAYER au marché pour acheter des légumineuses et cucurbitacées (« Toxic Legion »), un peu de lourdeur collégiale pour décoller les chewing-gums des semelles (« You Shall Hang »), avant le Mosh final dantesque et gargantuesque (« Epidemic Holocaust »).
Sacrée compile que nous offre la bande germaine, et si tonton glouton ouvre la bouche assez grande, il pourra tout avaler d’un coup. Une bonne façon de résumer six ans de pratique, avec un véritable album déguisé en collection de coups de canon. De quoi voir venir, se poser, pour enfin enregistrer ce premier full-lenght largement mérité par les fans les plus dévoués.
Le mot est passé, mes chers amis, à vous de jouer.
Titres de l’album:
01. Mindbreaker
02. Two Stroke Killing Machine
03. Reborn In Thrash
04. Space Maneuver
05. Genetic Failure
06. Alien Facemelter
07. Oppressor
08. Toxicator
09. Breaking The Walls
10. Toxic Legion
11. You Shall Hang
12. Epidemic Holocaust
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