"RAZOR BUTCHERS est un groupe de Thrash / Crossover basé à Thionville dans le Nord Est de la France, fondé en 2016. Composé de 5 membres avec des styles et des influences différentes, ça donne ça !!"
Mais ça donne quoi au juste ? Parce que le Thrash/Crossover, comme les autres styles, c’est assez précis dans le fond, mais moins dans la forme, d’autant plus que la scène est saturée depuis quelques années de produits tous plus nostalgiques les uns que les autres. A ce niveau-là, le groupe n’est pas plus vague dans le reste de sa bio :
"Des riffs rapides, puissants, violents et inspirés du Thrash Metal efficace des années 80 jusqu'à maintenant vous feront enfiler vos vieilles vestes à patch et headbanger. Leurs compositions sont fortement influencées par des groupes de Thrash Metal tel que POWER TRIP, SLAYER, MUNICIPAL WASTE, INSANITY ALERT, VIOLATOR, EXODUS, HARLOTT, CRISIX ou encore les premiers albums de SEPULTURA, MEGADETH, ANTHRAX et METALLICA..."
A partir de là, les choses deviennent plus claires. Sauf qu’une fois encore, les musiciens mâtinent leurs précisions de quelques nuances :
"Mais aussi avec quelques influences de la scène Hardcore comme HATEBREED, BROKEN TEETH, JUDICIARY, SOS, TERROR, MADBALL, ou encore des touches de Death Metal tel que DEICIDE, MORBID ANGEL, CANNIBAL CORPSE"
Tout ça laisse songeur quant au résultat final, mais après avoir avalé quelques pilules sous formes de morceaux méchamment bien enchaînés, on commence à piger le truc. Les RAZOR BUTCHERS sont vraiment un gros groupe de Crossover, dans le sens le plus large du terme. Et finalement, on peut résoudre l’équation de façon assez simple. Avec une assise Thrash très solide basée sur des riffs saccadés, des breaks classiques, et des enchaînements fluides, le groupe se repose donc sur la versatilité d’un chanteur qui effectivement, syncope Thrash, harangue Hardcore et vitupère Death, ce qui nous offre un beau mélange très concret dès « Larry ». Pour info, Slaughter n’est pas vraiment une nouveauté. Lâché par M&O Music en avril, il a d’abord été proposé en version digitale par le groupe quelques mois plus tôt. Mais avec une distribution honnête, ce premier jet à largement de quoi tailler sa route à coups de machette dans la jungle des sorties old-school de l’année, puisqu’il possède ce petit supplément d’âme si joliment chanté par France Gall. Ici, c’est plutôt la gale que vous risquez de choper, puisque les composions de ce premier long grattent méchamment et laissent des cicatrices. En s’inspirant de tout ce que l’extrême comptait de dignes représentants dans les années 80, Slaughter cite les NO RETURN, LOUDBLAST, AGRESSOR, la scène allemande de KREATOR, les débuts de la vague Death de Floride, mais aussi le Hardcore le plus coulé de Venice, avec des références à EXCEL ou SUICIDAL (légères, rassurez-vous, on est quand même ici pour faire du bruit). Sans vraiment jouer sur la corde sensible de l’originalité la plus flagrante, le quintet (Dylan Stephan - chant, Gerard Lopez - guitare solo, Corentin Henrion - guitare rythmique, Julien Lafontaine - basse et Jordan Lange - batterie) osent quand même mettre ses personnalités en avant, en proposant des plans qui sentent moins le réchauffé que ceux de nombre de leurs homologues. Ainsi, « Whispers », après une entame méchamment Core lâche les chiens, et se frotte à une sorte de Thrash teinté de BM, mais pas le Blackened Thrash paillard et gouailleur si prisé par les italiens et les sud-américains. Non, un Thrash de facture classique, endurci de quelques idées plus noires, et le tout corsé d’un chant vraiment grave et glauque, limite Death et pas que limite d’ailleurs, entraînant les riffs dans une sarabande à la norvégienne pas inintéressante du tout. A la limite parfois, on se prend même à rêver d’une incursion de MORBID ANGEL en terrain Thrash, sans complaisance, mais avec une réelle envie de se faire les dents sur le genre. Et cette sensation est assez agréable.
En agrémentant leur périple de jolies intros travaillées, le groupe a peaufiné son approche. On appréhende donc Slaughter comme une véritable première œuvre, dont chaque parti-pris est assumé, et non comme une démo gonflée aux entournures et dopée aux stéroïdes. Alternant les tempi, jouant des qualités intrinsèques de sa rythmique, solide et puissante, RAZOR BUTCHERS se lâche donc sur des inserts qui tiennent autant du Thrash que du Death, avec toujours en filigrane cette patine BM que le groupe ne revendique pas forcément mais qui saute aux oreilles. C’est flagrant la plupart du temps, parfois plus à certaines occasions (« Doogie »), mais heureusement pour les puristes de la cause, le quintet sait aussi respecter la tradition, et muscler la philosophie de MEGADETH pour nous offrir des morceaux plus immédiats et mesurés sans perdre de sa rage (« Killed by a Bitch »). Profitant d’une production bien épaisse qui n’a pas oublié les eighties au moment de mixer les guitares (« Razor Butchers »), ce premier LP fait montre de bien des qualités, mais n’a pas non plus oublié que pour séduire, il faut offrir à l’auditeur ce qu’il attend : de la puissance et de la vitesse. Ainsi, malgré des ambitions clairement affichées, et des titres plus amples que la moyenne (« Hammer's Rage »), Slaughter lâche les watts et s’offre une saillie d’ultraviolence sur l’impitoyable « Taulard », rappelant les meilleurs moments du AGRESSOR le plus précoce.
Avec en cadeau bonus une pochette aux tons verdâtres du plus bel effet, une sincérité dans la composition, et l’intelligence nécessaire pour ne pas se contenter d’un sous-produit de démarcage, RAZOR BUTCHERS nous propose donc une carte de visité professionnelle, qui leur permettra de démarcher un public nombreux. De la nostalgie donc, mais surtout de l’efficacité, de la crudité précise, et une envie de mélanger les extrêmes pour produire une musique plus…extrême. Avec un peu d ‘imagination, on se croirait replongé dans les affres de la naissance du Thrash/Death français de la fin des années 80, ce qui n’est pas la sensation la plus désagréable.
Titres de l’album :
01.Intro
02.Larry
03.Judgment Day
04.Whispers
05.Doogie
06.Purgatory
07.Razor Butchers
08.Killed by a Bitch
09.One Night in Hell
10.Hammer's Rage
11.Taulard
12.Outro
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31