Discrètement, mais surement, les canadiens de TYMO font leur chemin, et nous proposent donc en 2022 leur si attendu troisième album. D’autant que le dernier en date accusait déjà cinq ans d’âge, ce qui rendait l’attente encore plus insupportable. Fondé en 2014 du côté d’Edmonton, par le guitariste/chanteur Tim Tymo qui a donné son nom au groupe, TYMO est donc une force vive de la scène Thrash canadienne, et l’un des plus crédibles sur le plan technique.
Sans se frotter au cactus Techno-Thrash qui pique, TYMO a toujours eu des prétentions plus élevées que la moyenne, en profitant du niveau impressionnant de son leader, qui nous en donne d’ailleurs un aperçu sur le très bien nommé « Tymonicide ». Instrumental en forme de déluge, suintant de sextolets et ébouriffant d’énergie, ce premier morceau fait la part belle à la puissance et la démonstration, et emballe immédiatement les débats. Et cinq ans après le déjà très recommandable Purge & Reset, TYMO prouve qu’il n’a rien perdu de sa rage de jouer un Thrash certes d’obédience classique, mais suffisamment furieux pour sublimer ce formalisme.
Toujours accompagné de ses fidèles lieutenants Harlen Jacobs (basse), Marc Durie (batterie) et Nick Schwartz (guitare), Tim Tymo nous en donne donc pour notre sueur via un nouveau lot de chansons débridées, mais gardant une vitesse de croisière raisonnable. Pas question de sombrer dans la gaudriole, mais pas question non plus de se contenter d’un étalage de capacités. Si la musique du quatuor est huppée techniquement, elle n’en garde pas moins prise avec cette réalité de violence que le genre à mise en avant dans les années 80.
Rétrograde sans vraiment l’être, The Art of a Maniac est à l’image de sa pochette, traditionaliste, mais créatif. Ce petit personnage ressemblant à un cousin canadien de Jean Schultheis qui transforme un paysage désolé en petite scène bucolique est très figuratif de l’art des TYMO pour transformer un simple recyclage en création personnelle, et si les thèmes développés sont ancrés dans l’art séculaire de la Bay-Area, ils n’en demeurent pas moins plus intimes que la moyenne.
Ceci, grâce à de petites idées et arrangements qui épicent l’album. Des chœurs impromptus et moins prévisibles, une section rythmique ludique à l’abattage conséquent, et évidemment, un soliste qui fait feu de tout bois, et qui renvoie la concurrence dans les cordes. Tout se met rapidement en place via « Sanity Clause », qui expose peu ou prou l’argumentaire de vente. BPM raisonnables, saccades reines, chant acide en léger retrait, phrasé précis et syncopes au millimètre, pour un passage en revue de la fluidité US confrontée à une épaisseur typiquement allemande, le tout revu et corrigé canadien. Loin d’EXCITER ou RAZOR, et encore plus de VOÏVOD, les références nationales, TYMO prône une sorte d’entre-deux, refusant les extrêmes de l’imagination et de la brutalité, ce qui ne les empêche pas de signer un album diablement efficace, et osons le paradoxe, empreint d’une certaine folie tranquille.
Les titres sont évidemment construits sur un schéma unique, répètent les mêmes formules en les modulant quelque peu, mais il est impossible de ne pas se laisser séduire par ce festival de riffs tous plus tranchants et virevoltant les uns que le autres. Cette folie dont je parlais se manifeste d’ailleurs plus ouvertement sur la fermeture « Alcoholocaust », qui accentue enfin les côtés les plus virils du groupe, via une succession de plans qui se percutent à grande vitesse, et un chant qui ne connaît pas le sens du mot « respiration ».
Quelques petites fantaisies acrobatiques (« War Beneath The Skull »), qui rappellent de loin le TOXIK de Think This, une forme olympique, des certitudes, pour un troisième album qui tient largement son rang. Certes, plus de variété eut été appréciée, mais globalement, The Art of a Maniac se montre audacieux quand il le faut, solide la plupart du temps, et symptomatique d’une envie de redonner ses lettres de noblesse au rétro-Thrash le moins convenu.
Titres de l’album:
01. Tymonicide
02. Sanity Clause
03. Mars Attacks
04. Estrogenocide
05. Age Of Deception
06. The Roy Parson Project
07. War Beneath The Skull
08. The Art Of A Maniac
09. Alcoholocaust
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52