Andy Whale (batterie, MEMORIAM, ex-BOLT THROWER), Gord Olson (chant, YE GOAT-HERD GODS / DEMISERY), Linus Nirbrant (guitare, A CANOROUS QUINTET / THIS ENDING), Hempa Brynolfsson (guitare, EXCRUCIATE / ORDO INFERNUS), Tobias Cristiansson (basse, GRAVE / ex-DISMEMBER), c’est un line-up qui en impose, et dont la combinaison a déjà produit une énorme déflagration en 2020 via l’introductif longue-durée Kingdom of Decay. A l’époque, ce Death Metal international sans compromis avait secoué la planète de sa violence, et nombreux étaient les fans à attendre la suite comme des témoins de Jéhovah à votre porte. Sauf que ces témoins-là sont des oracles d’apocalypse, pas vraiment décidés à voir la vie du bon côté et à attendre un espoir qui ne viendra plus.
DARKENED, c’est un instantané de notre planète à un moment T, qui d’ailleurs à tendance à se reproduire à l’identique selon les époques. Je dirais même, à empirer. En témoigne ce second album de la horde, augmentée donc d’un nouveau bassiste, qui tient à remettre les débats au centre des vraies préoccupations : le Death Metal peut-il encore se moderniser et progresser sans renier ses bases ?
Loin des facilités old-school, DARKENED continue d’explorer le champ des possibles, densifie sa musique au point de rendre sa production imperfectible, et nous délivre encore un message funeste : la fin de l’existence sera ultraviolente et sans pitié, ou ne sera pas. On note immédiatement une épaisseur conséquente, une propension à la gravité la plus accentuée, mais aussi à la brutalité la plus maîtrisée. Loin de la facilité nostalgique habituelle, The Black Winter nous prépare à un hiver sans fin, qu’il soit nucléaire ou de famine destructrice. Loin d’une simple addition d’influences évidentes au vu du parcours des musiciens, ce nouvel album va plus loin, taquine la Suède et sa suprématie de seconde partie de nineties, mais aussi la bestialité chirurgicale US la plus précise.
A cent lieues d’une agression gratuite et vaine, The Black Winter s’impose dans les grandes largeurs, et se permet même quelques hymnes dont on se souviendra longtemps : ainsi, le terrassant « Terminal Lucidity » est un véritable hit d’outre-tombe, avec riff redondant et accélération mordante. Et si tous les participants sont en place, et n’empiètent pas sur les chaussures du voisin, quelques performances individuelles restent notables, dont cette complémentarité des guitares qui n’hésitent pas entre deux licks morbides à laisser filtrer quelques mélodies à la Tampa.
Pas de longues digressions stériles, pas de coup d’épée dans l’eau à force de reprendre des attaques prévisibles du passé, juste un Death épais comme le dernier glaviot d’un agonisant crachant à la face du Christ. Certes, le plus développé « Fearful Quandary » laisse transparaitre quelques prétentions évolutives, avec une part du gâteau plus épaisse pour les harmonies, mais entre cette rythmique écrasante et ce chant vraiment époumoné, le résultat est massif, compact, mais bien aéré par un mixage clair et ample.
On reconnait de ci de là, quelques empreintes laissées dans la neige par ENTOMBED, AT THE GATES, DISMEMBER ou même SUFFOCATION parfois. Mais jamais le mimétisme n’est suffisamment poussé pour que le parallèle soit viable. On admettra en toute objectivité le rebondissement de certains plans d’un titre à l’autre, mais dans sa cohésion, The Black Winter est un hiver sombre balayé par des vents glaciaux qui n’augurent rien de bon.
« Blood » en entame pulvérise les attentes, et écrase les neurones de sa majesté cruelle. On prend acte de cette grandiloquence de ton qui cède vite la place à une efficacité purement Death 2K. On accepte ce côté classique densifié d’un son gigantesque, mais on est happé par la brutalité sourde de « Flayed », qui nous ramène aux plus grandes heures du Death du nouveau siècle, capable de sonner aussi groovy que putride.
Et plus les minutes passent, plus le tracklisting égrène ses comptines mortifères, plus on est convaincu du potentiel salvateur d’une telle réalisation, qui nous éloigne pendant quelques précieuses minutes de la facilité vintage de la production actuelle. Sans vraiment faire avancer le cadavre, DARKENED l’embaume avec classe, et le débarrasse même de quelques asticots envahissants.
Si l’été approche à grands pas en ce printemps, tout le monde sait que l’hiver reprendra vite ses droits. DARKENED anticipe les temps à venir avec beaucoup de lucidité, mais en acceptant la chaleur de quelques rayons d’un soleil post-apocalyptique.
Titres de l’album :
01. Premonitions
02. Blood
03. Flayed
04. Terminal Lucidity
05. Black Winter
06. Fearful Quandary
07. Swallowed by the World
08. Plague of Despair
09. Regret
L'album est vraiment bon ! On retrouve bien cette ambiance poisseuse décrite dans la chronique.
20/06/2025, 20:58
C'est à se demander ce qu'il mange le matin. L'avantage de nous sortir plusieurs albums par an c'est qu'il y en a toujours un ou deux d'excellents ! D'ailleurs ça me fait penser que je n'ai pas encore écouté convenablement le der(...)
19/06/2025, 10:16
Le 2 août a déterminé, sûrement au Sylak car il manquait 2 groupes avant de boucler l'affiche. Ils ont eu du mal cette année car les cachets ont doublé voir tr
18/06/2025, 21:01
Il s'agit de MINDWARP. J'avais choppé cet album (qui était leur 2ème) sorti en 2016 chez Great dane records. Un très bon album de death proche de l'esprit de CARCARIASS. Donc pas étonné de le voir ressortir sous ce nom
17/06/2025, 15:06
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53