Attention, ça va aller très, très vite. Chronique rapide pour album brutal, et une sacrée surprise dans la production Thrash actuelle, irrémédiablement attirée par la remise en forme d’anciens meubles et le ressemelage de vieilles baskets puantes depuis la naissance de la scène californienne. Une fois n’est pas coutume, un groupe anglais se décide à prendre la tangente, et à proposer un disque totalement furieux, et réellement enthousiasmant.
LAWFUL KILLING est en effet un vrai massacre, à tel point qu’on peine à en définir les grandes lignes. Entre Thrash fumasse, Thrashcore de fond de classe et Fastcore/Powerviolence qui laisse des traces, The First Division joue la brutalité à tous les étages, entre énergie Hardcore surmultipliée, et insistance Heavy assénée comme un leitmotiv : plus fort, plus moche et plus rapide que n’importe quel autre groupe.
Thad, Ben, Oscar, Joe et Olly ne comptent donc pas jouer les seconds rôles dans la pièce old-school qui se joue en Europe et ailleurs depuis l’orée des années 2000, et propose avec cet album onze pistes exubérantes, puissantes, rieuses, et fatalement foudroyantes, quelque part entre WEHRMACHT, CRYPTIC SLAUGHTER et POWER TRIP. On s’amuse donc en bonne compagnie, mais la composition a été prise au sérieux, comme en témoigne ce « Saint's Cure », plus vilain que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des formations actuelles.
Un seul mot d’ordre : frapper très fort et très vite en un minimum de temps, d’où cette durée limitée à vingt minutes et des poussières. Et le hold-up fonctionne, puisque la passion est sincère, et les morceaux défilent en défouloir d’une époque trop frustrée, comme si la scène Fastcore des années 2000 se confrontait au Thrash new-yorkais le plus sévère.
Production solide, épaisse, enregistrement aux Fuzzbrain Studios par Ben Spence, mixage assuré par Scott Rockingham, mastering peaufiné par Will Killingsworth aux Dead Air Studios, The First Division est le plus parfait exutoire pour anglais enfoncés dans la crise et subissant de plein fouet le Brexit. Une rage exsudant des pistes, une rage vraiment papable, une envie de jouer plus rapidement que les petits concurrents, et évidemment, avec des musiciens de cet acabit, le résultat ne peut être que probant. Mieux : euphorisant.
Alors que le Thrash anglais des eighties était plus risible qu’impressionnant, la nouvelle génération en a tiré les leçons et resserré les mailles, pour produite une explosion de riffs efficace comme un missile furtif. A la manière d’un POISON IDEA tombé dans le chaudron GAMA BOMB un peu tardivement, LAWFUL KILLING défouraille à tous les étages, mais ne se contente pas de canarder : la visée est précise et le body count énorme.
On savoure ces intros fines, et ces accélérations en mode Space Mountain, cette puissance sombre à décorner le diable lui-même (« Backdraft », un feu couvant qui vous pète à la tronche), et il convient de préciser que le temps passe trop vite en compagnie de ces enragés. Alors, Crossover évidemment pour le mélange des genres, mais surtout, Thrash à la mode Hardcore des années 80, avec chœurs vindicatifs, breaks maousses, et coups de boule répétitifs sur le crane fragile de la plèbe old-school. Rarement un album n’aura dégagé autant de violence sans sombrer dans le chaos ou le Powerviolence cru, et j’admets que The First Division peut largement jouer en première division sans paraître le moins du monde ridicule. Et si vous ajoutez à ça et ci un artwork superbe signé Jack Hamilton, donnant des suées aux fans de THE ACCUSED et de leur célèbre Martha, vous obtenez un packaging parfait.
Une performance athlétique, avec un sprint de dératé, et un album qu’on se rejoue encore et encore, toujours d’accord. Attention, ça va aller très, très vite, mais je vous ai déjà prévenus. Ah, et si les arguments déjà exposés ne suffisaient pas, sachez que l’album est dispo en version numérique gratuite sur le Bandcamp du quintet. C’est pas un joli cadeau ça mes salauds ?
Titres de l’album :
01. At Your Disposal!
02. We Are L.K.
03. First Division (L.K.F.D.)
04. Occupational Fraud
05. Partition of the Indians
06. Saint's Cure
07. Coin Toss
08. Labels Fables
09. Backdraft
10. Telling It Like It Is
11. Climbing the Ladder
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35