The Last Laugh
Exhibition
17/02/2023
Triple-b Records
Bonjour, je suis fan de Crust scandinave.
Bonjour, je suis fan d’ENFORCED.
Bonjour, je suis fan de POWER TRIP.
Bonjour, j’aimerais savoir ce que pourrait donner le premier SUICIDAL TENDENCIES enregistré aujourd’hui par de vilains nerveux de la gâchette.
Bonjour à toutes et à tous, je suis là pour répondre à vos questions, et vos attentes.
Je n’aurais qu’une seule réponse à vous prodiguer d’ailleurs, réponse prenant la forme d’un premier longue-durée costaud, teigneux, pugnace et remonté comme un playboy perdant ses cheveux :
EXHIBITION.
Pas celle des pervers en imper qui arpentent les parcs et sorties d’école primaire pour montrer leur bazar, non plutôt celle qui consiste à exhiber ses signes extérieurs de richesse, son mépris des classes ouvrières, et son opulence graveleuse à la une des médias. Heureusement, il reste encore des contestataires et esprits libres qui refusent cette évidence de différence de classe, et qui ruent dans les brancards en mode slogan de manif dégueulé à l’envi.
EXHIBITION, c’est une optique, c’est une éthique. Entre le Hardcore le plus vicieux et le Thrash le plus street, The Last Laugh nous ramène aux premières années de NUCLEAR BLAST, lorsque les groupes signés hésitaient encore entre plusieurs styles musicaux. En dix titres, ce quintet de Buffalo (Greg Vinal - basse, Nick Terlecky - batterie, Mason Hutchins & Goo Robertson - guitares, et Brett Biro - chant) redore le blason des Etats-Unis un peu terni par la domination suédoise en la matière, et réconcilie les publics qui ont parfois tendance à se regarder de travers.
Alors, Thrash, Hardcore ou Crossover ?
La dernière option semble être la bonne, beaucoup plus que la première mais proportionnelle à la seconde. On ne peut pas vraiment dire que les EXHIBITION gravitent dans la galaxie Thrash, tant ces riffs, cette rythmique et ce chant nous ramènent aux grandes heures du Hardcore US, entre Boston et Portland, sombre, agressif, et collant comme une tique.
Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Sauf qu’ici, pas question d’enivrement, mais plutôt de lucidité face à une situation catastrophique, au niveau social et environnemental, et un air de révolte souffle sur les sillons numériques de ce premier album qui pose les bases explosives de la révolution à venir.
Les mecs n’ont pas lésiné sur l’énergie, qui transpire des écouteurs, et s’il est recommandé d’écouter ces pamphlets à un volume maximal, il est aussi conseillé de prévenir ses voisins que la troisième guerre mondiale n’a pas encore commencé.
Franc, massif, mais aussi aéré, transpercé de fulgurances Metal mais fidèle à l’éthique Core des années 80, et du modèle nordique de la décennie suivante, The Last Laugh speede comme un dératé, mais frappe précis et chargé. On aime évidemment cette ambiance de fournaise, qui alterne les envolées épileptiques et les riffs magiques (« The Last Laugh »), et en jouant la foi et la concision, le quintet place ses pions, et nique votre roi.
L’alternance n’est pas évidente à choper, mais le résultat final donne des suées. Avec une bordée d’hymnes à rendre les AGNOSTIC FRONT et MINOR THREAT verts de jalousie (« On the Run », « Losing Control », et pratiquement tout le tracklisting en fait), EXHIBITION montre ses attributs virils à qui veut bien les voir, et même aux autres.
Sous le manteau se cache donc un membre turgescent, mais pas celui que vous imaginez. Non, nous parlons là de tracts et de matraques, pour coller une bonne rouste à la classe dirigeante qui nous prend de plus en plus pour des cèpes.
Alors, crânes rasés, cheveux longs et ondulés, bombers ou perfecto, unissez-vous, et foutez le bordel autour de vous. Il en va de notre survie.
Titres de l’album:
01. Exhibition
02. Losing Control
03. Can This Last Forever ?
04. Predator
05. Bottom Feeder
06. Your Way Back
07. Crucified
08. The Last Laugh
09. On the Run
10. The Fire
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Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
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