Nouveau groupe, premier album, une seule piste, trente-cinq minutes. Il faut oser, mais après tout, le culot permet de se faire remarquer, si tant est que le talent suit. Ce qui est le cas de ces polonais grognons, qui avec The Monolithic Cult Of Death ont séduit l’institution Godz Ov War. Monolithique, le mot est bien choisi, puisque cette unique composition (découpée en plusieurs chapitres, précisons-le) se présente sous la forme d’un bloc unique et quasiment indivisible, de Death Metal allusif à tous ses sous-genres.
DEAMONOLITH est un quintet de Varsovie (Major • guitare, Desecrate • batterie et arrangements, Sunrise • guitare, Lukas • basse et Kobuch • chant), aux membres tous rodés de la scène locale. Une fois réunis sous la même bannière, ces hommes ont décidé de sortir le grand jeu, et de nous proposer un Death évolutif et progressif, dans la droite lignée des nineties, lorsque le genre se laissait aller à quelques prétentions de conservatoire. La tutelle avec les géants de l’époque est donc inévitable, et si le nom de MORBID ANGEL est sur toutes les lèvres, c’est parce que l’analogie est assez flagrante. Mais on retrouve aussi sous cette envolée lyrique des traces de NILE, de GORGUTS, et de pas mal d’autres moins gonflés, mais tout aussi affolés.
C’est dire si les agapes sont riches. Mais il est très difficile de décrire un tel travail sans tomber dans le piège du détaillé trop explicite, ôtant ainsi la saveur particulière de la découverte. Et pour être honnête, je serai tenté de dire que The Monolithic Cult Of Death parle pour lui-même, avec un langage personnel, et qu’il se dispense de promotion. Après tout, si je suis tombé sur ce premier long, ça peut aussi vous arriver, et vous ressentirez la même joie que j’ai expérimentée…
Mais il faut bien souligner quelques détails, alors, soulignons. En premier lieu, la production, immense, dans un relief riche d’ornements, aux graves qui secouent et aux guitares tout azimut. Ensuite, la diversité dans la recherche d’ambiances, avec des passages très denses et d’autres plus aérés, pour donner vie à une composition thématique qui en a besoin pour respirer. Ensuite, la précision diabolique dans l’agencement des plans, qui se succèdent avec une fluidité impressionnante. Et évidemment, cette cohésion collective qui autorise toutes les folies, même les moins raisonnables.
Entre la Floride de légende et la rigueur européenne, DEAMONOLITH se glisse avec beaucoup de certitudes, ses arguments de poids permettant l’audace des nouveaux arrivants. Et si l’intro laisse planer quelques questions, le premier chapitre écrase les tympans, en usant d’une rythmique polyvalente, aussi efficace en up tempo qu’en down tempo, lorsque les relents d’un Death/Doom se font sentir.
Les figures imposées par une optique complétiste sont tous là, des coups de vibrato aux harmoniques saturées, en passant par les séquences de décélération, et les accélérations folles et impromptues. Inutile donc de craindre une quelconque forme d’ennui, puisque l’album est construit comme un roman, ou une collection de nouvelles qui procurent chacune leurs sensations propres, entre horreur globale et terreur intime.
Rouleau-compresseur, chœurs désincarnés, unisson destructeur, agression impitoyable, le bilan est rude, mais complet. Les polonais avancent comme un panzer roulant des chenilles sur les ruines fumantes d’une ville rasée, tout en prenant soin de ne laisser aucun survivant derrière eux. Si les allusions mélodiques sont nombreuses, si le groupe profite de quelques featurings intéressants (dont le saxo inévitable de Przemysław "Imp" Moszczyński), si les crises lyriques nous propulsent dans une galaxie en guerre (les parties de synthé sont impeccablement intégrées), c’est l’imposante vérité qui nous écrase sous son ombre gigantesque, comme une lune satellite cachant le soleil pour une éternité de souffrance.
Mais nul besoin de poésie excessive, puisque l’affaire reste brutale. Dans le fond, DEAMONOLITH se montre classique. Dans la forme, il est intraitable, et ose l’accrocheur populaire au service d’une déshumanisation exemplaire. On pourrait presque croire que les machines ont pris le pouvoir, lorsque les idées se succèdent au biseau, chaque riff étant millimétré, chaque break calibré, sans perdre en sauvagerie brute.
Une gageure ardue à relever.
Le quintet n’est pas vraiment du genre à se laisser impressionner par les défis. The Monolithic Cult Of Death en est la plus belle preuve, entre tempête planétaire et catastrophe naturelle localisée. S’il peut sembler difficile de supporter un tel assaut pendant plus de trente minutes, il est tout à fait possible de l’encaisser en y laissant des plumes. Mais le choc en vaut la peine, puisque la valeur artistique du produit est largement au-dessus de la moyenne actuelle, qui se contente souvent d’un old-school facile et prédigéré.
DEAMONOLITH a des choses à dire, des idées à hurler, des séquences à brailler. Et si le bébé a déjà la corpulence d’un adulte musclé, il n’en reste pas moins un nourrisson allaité un peu trop richement. Ce qui vous donne une prévision des dégâts à venir.
Titres de l’album :
01. The Monolithic Cult of Death
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