The New Death Cult

The New Death Cult

06/09/2019

Indie Recordings

Sérieusement, combien de fois vous a-t-on fait le coup du groupe grimé, maquillé, masqué, censé révolutionner la musique avec une philosophie à part ? Hum ? Des dizaines de fois, et en restant cantonné au monde du Metal, les exemples sont légion, sans avoir besoin de remonter à DEVO, KRAFTWERK et d’autres. Tiens, une liste vite fait, et non exhaustive, et surtout pas chronologique. KISS, LORDI, GWAR, MUSHROOMHEAD, SLIPKNOT, et évidemment GHOST, avec leur cortège de pseudos, de gimmicks visuels, et de qualités intrinsèques discutables ou non, mais avec en filigrane cette envie que l’image et le son soient en adéquation. Et lorsque la musique est bonne, le package est rentable (dans les cas de KISS, SLIPKNOT et GHOST tout du moins), mais lorsqu’elle ne sonne pas, le deal devient foireux, et on se retrouve avec des musiciens clowns qui n’amusent pas la galerie bien longtemps, et qui ne deviennent viables qu’en concert, pour peu qu’ils sachent au moins manier leur instrument. Et c’est pour cette raison, ou d’autres, que je me méfie toujours quand je vois débarquer des gus peinturlurés, fiers de leur astuce et persuadés de combiner la force du visuel et l’impact de la musique. Mais lorsque la dite musique et le dit groupe sont promu par une boite aussi respectable qu’Indie Recordings, un de mes labels préférés dont je guette chaque sortie, la méfiance n’est plus forcément de mise. Appelez-ça une confiance aveugle, peut-être déplacée, mais n’ayant que rarement été déçu par les sorties des norvégiens, je préfère suivre leur avis et me ranger du côté de l’inédit et de la surprise. Et celle provoquée par l’une de leurs dernières signatures, les nationaux de THE NEW DEATH CULT est du genre médium au départ, mais grandit en vous au fur et à mesure des écoutes. Des Death Cults, on en connaît déjà. Celui de Jim Jones, celui de Charles Manson, mais aussi celui des SOUTHERN DEATH CULT, sauf qu’ici, nul ne veut de mal à quiconque, et le but est plutôt d’éveiller les consciences et de provoquer la révolte, une révolte saine et positive, et le message qui va avec. La lumière, la tolérance, et surtout, une bande-son assez étrange pour intriguer, mais largement assez séduisante pour fédérer.

Pour respecter un procédé de promotion délibéré, je livrerai la bio de ce groupe fardé telle quelle. Envoyé sur la planète terre par la Confrérie Démocratique Suprême de Netuluna, située dans la galaxie d’Andromeda, pour mettre fin à la corruption aboutissant à la destruction environnementale, la fausse musique et les fausses idoles, au travers du médium supérieur du Rock, ce quatuor habilement planqué derrière un maquillage élaboré et répondant à des noms/pseudos inévitables (Alpha - guitare/chant, Beta - guitare, Gamma - basse et Delta - batterie, merci l’alphabet grec) nous propose donc son premier longue-durée, de durée moyenne justement, puisque seulement trente minutes de musique comblent les sillons de ce The New Death Cult. Mais en faisant ce choix de brièveté, le groupe de l’espace à fait le bon, puisque ses chansons faussement simples nous touchent d’autant plus, sonnant comme d’excellentes pop-songs amplifiées d’une distorsion raisonnable, mais suffisamment poussée pour toucher les fans d’un Hard Rock moderne et smooth, mais délibérément ancré dans le passé. Se réclamant d’influences bien terrestres (QUEENS OF THE STONE AGE, BIFFY CLYRO, GHOST, PINK FLOYD), THE NEW DEATH CULT en dépit des gimmicks et accoutrements pérennise un héritage bien nordique à base de crossover entre les styles, et parvient à dresser un pont invisible entre les NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, GHOST et ROYAL REPUBLIC, les projetant dans la décennie des nineties et son Desert Rock aride devenu ici incroyablement fertile. Du Stoner moderne et radiophonique ? C’est un peu la combinaison proposée par les norvégiens, qui usent de codes établis pour mieux les détourner, et faire épouser à des mouvements les courbes les plus galbées, pour aboutir à un mélange non unique, mais délicieux et savoureux, à base d’édulcoration gentille et dosée, pour mieux fricoter avec la Pop et le Rock généraliste sans trahir leur propre cause. Laquelle ? Celle d’une musique affranchie de toute contrainte, qui peut se vouloir progressive dans un cadre temporel très restrictif (deux morceaux de plus de quatre minutes seulement), subtilement radiophonique, mais pointue dans les références, mais plus important, fédératrice dans les refrains et les arrangements sans risquer le populisme outrancier et vulgaire. L’école GHOST ? Oui, mais sans en imiter les poncifs les plus pénibles et les dérives les moins évanescentes.

D’ailleurs, la simple écoute d’un morceau de la trempe de « Home » permet de comprendre que ces quatre-là ont tout autant écouté Devin TOWNSEND que JANE’S ADDICTION, et ont également décortiqué les KYUSS et ALICE IN CHAINS. De quoi lier les époques avec un ciment stylistique solide mais souple, et si le single « Light Spills Over » provoque la lourdeur et la redondance d’un pur riff Stoner, c’est pour mieux l’alléger d’une harmonie grand-public et d’un chant simple et légèrement spatial. Evidemment le clin d’œil aux PINK FLOYD est plus conceptuel que formel, mais cette façon de jouer avec les sons pour les transformer n’est pas si éloignée que ça des méthodes du tyran Roger Waters, et lorsque HAWKWIND et NIGHT FLIGHT ORCHESTRA finissent par rallier leurs troupes pour libérer la terre du joug des oppresseurs/formateurs, le résultat est impressionnant et le bilan plus que probant. Je ne vais certainement pas vous faire croire à la révélation de l’année, ce que ce groupe et son premier album ne sont pas. Nous sommes loin d’une épiphanie musicale bouleversant l’ordre établi, mais ces neuf chansons ont un joli parfum de naïveté qui permet de s’y raccrocher, et d’y revenir pour en déceler tous les détails, le travail ayant été très précis. Et parfois, lorsque tous les astres s’alignent, nous assistons à un spectacle assez fascinant, sur « Zeitgeist », qui reprend à son compte le meilleur du synthétisme de NIGHT FLIGHT ORCHESTRA pour l’intégrer à une structure intersidérale à la QUEENS OF THE STONE AGE, le tout sous couvert d’un parrainage presque D.A.D/Sleaze dans le fond de l’espace. Up tempo à la vitesse de la lumière, plus nineties qu’une chemise à carreaux (« True Eyes »), tempête d’astéroïdes Heavy avec percussions sur la coque (« Moon », psychédélique dans le fond mais terriblement Rock dans la forme), et quelques petites choses agrémentant l’émotion de riffs canadiens à la Devin et de psychédélisme Pop à la TEARS FOR FEARS (« The War »), pour une opération sauvetage au plan simple, mais au rayonnement maximal.

Avec un message positif en exergue, et une musique ne l’étant pas moins, THE NEW DEATH CULT impose sa vraie personnalité artistique en marge de ce décorum un peu inutile, et ces chansons addictives font vite oublier ce maquillage tape à l’œil qui pourra détourner l’attention des puristes allergiques aux astuces faciles. Un album varié, mais équilibré, qui ne refuse pas l’évanescence harmonique (« Edel », encore Devin, mais à la norvégienne) et qui séduit progressivement, au point de devenir incroyablement attachant. Sauvera-t-il la terre de ses maux les plus traumatiques ? Pas sûr, mais il permettra au moins d’en oublier la triste réalité l’espace d’un instant.

   

Titres de l’album :

                                1. Light Spills Over

                                2. Zeitgeist

                                3. True Eyes

                                4. Moon

                                5. The War

                                6. Blood Of Babylon

                                7. Colours Of The Mind

                                8. Home

                                9. Edel

Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 08/09/2019 à 18:06
80 %    1586
Derniers articles

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
LeMoustre

Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?

11/07/2025, 13:36

LeMoustre

Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.

11/07/2025, 13:34

LeMoustre

@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison 

11/07/2025, 13:32

MorbidOM

Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal. 

11/07/2025, 13:28

LeMoustre

Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)

11/07/2025, 12:42

Humungus

Je pense que là, tout est dit... ... ...

11/07/2025, 10:01

DPD

Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?

10/07/2025, 21:43

DPD

T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..

10/07/2025, 21:36

DPD

Désoler si j'en ai rien à foutre du dernier groupe Brésiliens de war metal.

10/07/2025, 21:29

Alain Akbar

@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.

10/07/2025, 21:20

DPD

Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)

10/07/2025, 15:17

DPD

L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)

10/07/2025, 15:09

Ivan Grozny

Oui très bon groupe, je recommande également !

10/07/2025, 14:36

Ivan Grozny

C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)

10/07/2025, 14:34

DPD

Sinon j'aime beaucoup Chat Pile comme groupe récent.

10/07/2025, 14:27

DPD

@GPTQBCOVJe suis  horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)

10/07/2025, 14:16

DPD

Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)

10/07/2025, 13:47

Humungus

Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".

10/07/2025, 13:22

RBD

Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)

10/07/2025, 12:23

DPD

Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)

10/07/2025, 12:04