Une production qui s’étale de 2018 à 2023, avec un nombre conséquent de démos, de splits, deux longue-durée et même deux compilations, c’est le parcours plus ou moins riche de VIDE, qui contrairement à son nom n’aime pas les espaces négatifs.
Deux ans après Death Roll, et trois après Hanging by the Bayou Light, VIDE via Vide (musicien mystérieux s’il en est…) revient la hotte chargée en riffs amers, en constructions en gigogne et autres cris suraigus et litanie suicidaire. Chantre de cette nouvelle génération US de concepts DSBM pas vraiment complaisants ni souriants, VIDE se repaît de sonorités étranges, de progressions maladives, le tout sur fond de production aride et absconse qui laisse place à une interprétation très libre.
Il est donc assez difficile de parler d’un album qui combine le minimalisme du Raw Black, l’expérimentation avant-gardiste, et la violence crue de la première vague norvégienne. On pourrait classer le projet sur les étagères de l’expérimentation, ce qu’il mérite amplement, mais il y a quelque chose de viscéral dans cette musique qui prévient tout élitisme déplacé. Ainsi, tout le monde peut s’y retrouver tant les options sont étranges, opacifiées par un écran de fumée, et en mode crash-test à échelle réduite pour cascadeurs de l’extrême.
Tout le monde peut donc s’y retrouver certes, encore faut-il faire l’effort de se plonger dans ce marigot de cris, de pulsions rythmiques épidermiques, de faux silences en stridences majeures, et autres gimmicks sauvages qui éloignent d’un DSBM trop lancinant et classique.
En à peine trente minutes, VIDE parvient encore à nous déstabiliser de ses idées biscornues, qui trouvent leur apogée sur le monstrueux « Shelter in Place », segment permettant de réconcilier la scène Ambient, les malades de l’expérimentation irritante, et les accros aux astuces faisandées qui sentent la mort comme ce chant sent l’agonie.
Pas facile donc de pénétrer cet univers sans y laisser des plumes. Mais loin des usurpateurs minimalistes qui essaient de faire passer des démos indigestes pour des manifestes de haine ou de désespoir, The Parish prouve qu’il a de l’ambition et qu’il souhaite incarner autre chose qu’un machin bancal et assemblé au petit bonheur la chance. On peut plaindre ses tympans sur l’assaut « Her Desperate Cries » qui fonctionne peu ou prou comme un trip psychédélique morbide dans un décor à la Lucio Fulci, mais aussi craindre pour son équilibre mental lorsque le chaos de « Kingdom on Fire » prouve que Z (batterie) a un peu de mal avec la régularité.
Il est aussi possible de mettre tout ça de côté, en arguant d’une fumisterie sans nom, mais cette attitude reviendrait à nier le potentiel artistique d’une formation certes culotée, mais encore un peu engoncée dans ses principes de Crossover géant. Car en définitive, on ne sait pas trop où classer l’œuvre de VIDE. Trop ambitieux pour du lo-fi ou du Raw Black, trop acide et aléatoire pour se targuer d’une étiquette expérimentale, trop vicieux et macabre pour du BM classique, et finalement, en convergence de tous ces sous-genres pour aboutir à un seul.
VIDE
La coupe n’est donc pas pleine, et la magie opère encore. Un peu groupe de Post Punk perdu dans les limbes nordiques du brouillard BM des années 80, un peu nihilisme extrême digéré comme un os de poulet, misanthropie excessive mais envie d’aller de l’avant, qualifier tout ceci est une gageure que je me refuse à relever, tant elle est fourbe et trompeuse.
Alors acceptons cet album pour ce qu’il est : une bouffée d’air rance dans la production actuelle, une bouée crevée balancée dans une mer de fiel, une main tendue près du précipice et retirée aussi vite pour admirer la chute des conventions.
C’est très laid, mais étrangement séduisant, violent mais subtilement apathique, lourd et étouffant, comme un cauchemar qui dure un peu trop (« Flies in the Ointment »), mais c’est indéniablement osé, et plus intéressant que nombre d’œuvres estampillées BM ou DSBM qui se contentent de refourguer les mêmes idées de dépression syndicale qu’il y a trente ans.
Et à la rigueur, j’ai même pensé au chef d’œuvre Carnival of Souls de Herk Harvey en tombant sur l’outro « Fade Away ». Car The Parish a tout d’une fête foraine de l’étrange, avec silhouettes fantomatiques et attractions désuètes…
…mais mortelles.
Titres de l’album:
01. Set Adrift
02. Living Off Borrowed Time
03. Suffering
04. Shelter in Place
05. Her Desperate Cries
06. Kingdom on Fire
07. Flies in the Ointment
08. Fade Away
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31