Un album comme Viral, qui démarre sur les chapeaux de roues via un burner de la trempe de « Scarred » est forcément un signal fort envoyé des pays froids. On le sait, les suédois depuis les années 2000 sont les rois du recyclage, et prouvent chaque semaine leur suprématie sur les autres pays. Mais l’avènement de ce nouveau guerrier habitué à se battre en terrain lourd nostalgique risque de renforcer encore les rangs de l’armée métallique scandinave. Fondé en 2012 VIRAL aura quand même peaufiné son art pendant huit ans d’entraînement intensif avant d‘oser se montrer sur le champ de bataille, ce qui en dit long sur sa détermination et ses capacités actuelles. Et en effet, après écoute de ce premier éponyme, pas étonnant que le quintet bombe le torse et assure sa promotion sur tous les espaces virtuels disponibles : il est quasiment imbattable dans son domaine. Lequel ? Celui d’une NWOBHM recyclée et adaptée aux standards du nord de l’Europe, avec force mélodies et une énergie de tous les diables, de celles qui décapitent les ennemis à la hache dans les plaines. On sait que la mode vintage tourne en rond depuis quelques années, on sait d’avance comment les albums vont sonner, et le seul jeu restant consiste à deviner quelle sera l’influence principale d’un nouveau venu, mais dans le cas de ces originaires de Linköping, l’art de l’emprunt est poussé à un tel degré de perfectionnisme qu’on se prend au jeu, d’autant que les références des malins sont loin d’être évidentes.
La première venant à l’esprit après avoir subi le souffle brulant de« Scarred » est évidemment celle du RIOT du début des années 80, et ça n’est pas un hasard si la rumeur suédoise a déjà comparé Albin Forsell à Rhett Forrester. Même timbre rauque, même attaque franche, et l’instrumental se met d’ailleurs à la hauteur, avec un Hard-Rock survitaminé joué Heavy, qui nous ramène à l’époque bénie de Fire Down Under et Narita. Mais VIRAL est bien plus qu’un simple succédané de RIOT, et semble avoir bien retenu les leçons du MAIDEN période Di’Anno, truffant cette hargne purement Rock d’une sale impulsion Punk, avec des riffs expurgés à l’extrême mais enrobés de mélodies prenantes.
MAIDEN et RIOT, voilà donc deux parrainages des plus référentiels, et les cinq musiciens (Albin Forsell: chant, Larri Malinen & Marcus Borggren: guitares, Christian Ståhl: basse et Linus Melchiorsen: batterie) jouent en rangs serrés pour nous convaincre du caractère belliqueux de leur attaque. La rythmique est simple mais méchamment en place, et les deux guitares se souviennent avec acuité des duels les plus célèbres de Tipton/Downing ou Murray/Smith, soit la légende même du Heavy Metal européen. Cela dit, ne les prenez pas non plus pour des brutes épaisses, puisque le Hard-Rock plus souple a aussi place dans leur philosophie, et lorsque le groupe laisse échapper un peu la pression, elle n’en retombe pas pour autant, mais laisse place à des harmonies vocales hypnotiques (« Gallows »).
Hommage donc, clins d’œil qui se multiplient, mais art de la composition, basse en circonvolutions graves, frappe mate et assurée, tout est listé, agencé, et le flashback est savamment élaboré. Inutile d’attendre le faux pas ou la citation un peu trop fidèle, puisqu’on sait les suédois assez futés pour ne pas se fourvoyer, et si VIRAL n’a pas encore l’envergure des plus grands imitateurs, il n’en demeure pas moins un tribute-band original de premier choix. Doté d’une production passéiste mais très propre, Viral alterne donc les ambiances et les approches, et se love parfois au creux de la vitalité la plus avouée pour nous faire constater sa musculature (« Gonna Lose It », du MOTORHEAD repris par THIN LIZZY). Rigide, mais assez souple pour sinuer entre les époques, le Metal des suédois est performant, très agressif mais harmonieux, et constellé d’hymnes à reprendre en cœur (« Viral », LE tube Metal par excellence avec ses « woh ho » entêtants).
En quarante minutes, le quintet fait donc un sans-faute, et propose autre chose que dix morceaux photocopiés à partir d’un document d’origine. On trouve même des allusions Folk et épiques soignées sur le nostalgique « Mephorious », du moins sur son intro, puisqu’une fois encore, la rythmique s’emballe soudain pour nous remémorer les charges les plus virulentes de RIOT. Incroyable de constater le degré de maturité atteint par ce premier album, et même en sachant que le groupe accuse les huit ans d’existence. A l’inverse de nombre de leurs homologues, les VIRAL ont pris le temps de composer avec pertinence et intelligence, sans tomber dans le piège du repas servi tiède et à la hâte sur une vieille nappe poussiéreuse. Leur menu est copieux et roboratif, mais laisse l’estomac en bon état, nous offrant en guise de dessert l’impeccable et pugnace « Selo's Tale », avant de nous payer un café terriblement corsé sur « Devil's Clockwork ».
Feu d’artifices, passion dévorante, investissement total, VIRAL est une sacrée référence, et gageons que les suédois négocieront les virages importants de leur carrière avec brio. Avec deux guitaristes volubiles, un chanteur ferme et une section rythmique solide, le quintet se présente sous une armure brillante et épaisse, et développe des techniques de combat terrifiantes. Un adversaire de taille qui risque de faire un massacre dans les lignes ennemies de l’armée False Metal.
Titres de l’album:
1. Scarred
2. Going Down
3. Machine
4. Gallows
5. Gonna Lose It
6. Viral
7. Mephorious
8. Selo's Tale
9. Devil's Clockwork
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04