Il y a quasiment un an, à un mois près, j’étais assis à la même place, devant le même écran, pour parler du dernier EP des américains de BLANK LOOK, Pain. J’en disais tout le NAILS/ENTOMBED que j’en pensais, et depuis, le temps a passé, mais leur carrière a continué. Sous les mêmes auspices, dans le même hospice, et aujourd’hui, je disserte sur leur nouvelle sortie, Void, qui n’engendre pas plus la gaieté ou l’optimisme…
Tanner Bongrad, Sad Bryan Greenberg, Dill Matola, Yung Soi Bean Max Weidle, viennent toujours de l’Arizona, Tempe, jouent toujours une musique à la croisée des courants les plus néfastes, et publient toujours des EP d’une durée contenue, histoire de garder leur force de frappe intacte et ténue. Leur quatrième publication (après une démo en 2015, un EP promo en janvier 2016 et le fameux Pain, en juillet 2016) indique que leur optique n’a pas changé et reste pragmatique, mais toujours ouverte aux influences extérieures, du Powerviolence au Death en passant par le Darkcore et le Grind, soit, tout ce que l’extrême peut proposer de plus extrême en restant un brin musical.
Mixé par Dillon Matola aux Gold Chains studios, et masterisé par l’increvable Brad Boatright aux Audiosiege, Void est donc un effort dans la continuité, et continue le travail de sape d’un groupe qui ne conçoit la musique que sous ses aspects les plus dérangeants et abrasifs. Vide ? Pas vraiment, plutôt rempli jusqu’à ras bord de riffs à la suédoise, et d’accélérations anglaises, pour un rendu complet qui donne une vision de l’existence assez pessimiste, mais Ô combien réaliste…
En onze minutes et sept titres, pas le temps de traîner en route, et c’est sans doute pour cela que « Scum » démarre pied au plancher, tel un inédit de Clandestine que les ENTOMBED se seraient décidés à publier. Sauf qu’entre-temps la vilénie Death a fait place à une misanthropie Darkcore, et que le ton s’est durci, et l’ambiance épaissie. Alors, on pioche un peu partout, et sans vergogne, pour en extraire les stigmates les plus douloureux, et on associe des riffs purement Beatdown Death (oui, je viens de l’inventer, mais ça colle à merveille) à des blasts qui bousculent sans pareil, le tout saucé d’une voix teigneuse mais intelligible qui nous rattache au Hardcore le plus venimeux. D’ailleurs, les Arizoniens ont trouvé la formule magique pour doser le tout, et nous la dévoilent sur le cathartique « Dragged Beneath the Sea », soutenus par John Weiler d’INIQUITY, qui plombe encore plus lourdement que n’importe quel combo Hardcore moderne. Certes, c’est le morceau le plus gras, le plus grave et le plus Heavy, un peu comme si GRAVE s’associait avec les EMBRACED BY HATRED pour nous en coller une bonne derrière les oreilles, mais il fonctionne comme les six autres, de façon épidermique, sans nous laisser le temps de respirer.
On retrouve cette patte énorme, et boostée d’un son fabuleusement ample sur « I Am Nietzsche », qui défonce tous les sous-hommes de l’underground pour se placer en créature hideuse apte à assurer l’avenir d’une humanité déshumanisée.
Death, Hardcore, Grind, Beatdown, Powerviolence, des ingrédients qui s’accommodent fort bien les uns des autres, et une progression patente depuis Pain, qui défouraillait déjà sévère. Mais les américains semblent avoir décidé de mettre le paquet pour combler le vide, et l’enchaînement diabolique « Bite Back »/ « Portraits Of A Young Artist » donne vraiment le tournis, et nous suggère une dépression sévère partagée par les FULL OF HELL, DISMEMBER, NAILS et PRIMITIVE MAN, autour d’un sachet de prozac que personne n’ose encore ouvrir.
On se demande si on aurait la capacité de tenir plus de onze minutes à ce rythme là, mais on avale sans broncher les pilules que les BLANK LOOK nous enfoncent de force dans la gorge, et qui finalement passent assez bien d’une gorgée en up tempo chaloupé et presque déhanché (« Tunnel Vision », ou comment célébrer la médication Deathcore sans avouer le Deathcore, mais en mélangeant avec malice le Death et le Hardcore…Enigme ? Peut-être, mais j’en veux encore…). N’abusant pas des stridences ni des pulsions en coup de rein, le groupe avance, encore et encore, sans marquer de pause, et nous offre même les morceaux les plus percutants de sa jeune carrière (« Bastards », c’est clair, et surtout Crust, Grind, et méchamment velu dans les entournures…), ce qui en dit long sur leur marge, que l’avenir va valider sans laisser aucun doute planer.
Mais en dire plus sur un EP de onze minutes serait redondant, et Void est tout sauf ça. Il nous délivre une haute dose de brutalité, qu’il mâtine de violence non épurée, mais continue de proposer des compositions intelligentes et malmenées, qui ne se contentent pas d’écraser ou de foncer. Une démonstration de style qui n’appartient qu’aux BLANK LOOK, qu’on retrouve avec un plaisir masochiste bon an, mal an, et qui continuent de nous ouvrir les yeux et les oreilles de leur gravité détonante et de leurs déviances étonnantes.
Titres de l'album:
Voyage au centre de la scène : une rencontre avec Chris Palengat (MASSACRA)
Jus de cadavre 29/09/2024
Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Superbe papier.BravoEt comme on dit on a chacun nos goûts de chiottes aussi.Pas interdit de bien aimer Cold Lake, par exemple, même si au fond on sait que c'est une bouse infâme, surtout en regard du passé des groupes précités a l&a(...)
08/10/2024, 23:38
C'est effectivement bien foutu, mais je m'attendais à quelque chose de tellement plus prog au regard de l'article, un peu sur ma faim par conséquent. Fallait pas que j'écoute du Wobbler juste avant !
08/10/2024, 08:54
Vu la chose cet aprèm...Toujours aussi bonnard à mater ce genre de docu...Même si perso, ce style (hormis quelques rares exceptions) est tout aussi merdique que celui qui lui scié les pattes au début des 90s (hormis quelques rares exceptions bis).
07/10/2024, 19:37
Bien d'accord, un album très sympa à écouter. Bolt Thrower n'est jamais bien loin mais ça groove comme il faut et, comme le dit Mortne2001, les riffs sont bien plus marquants que la plupart des groupes au style "copier-coller"
07/10/2024, 11:24
Les amis je vous présente ma collection https://www.instagram.com/metal_masterpiece_collection/profilecard/?igsh=ZGRqYjh5Z2dnZHEw
07/10/2024, 00:44
Perso, j'aime bien le chant justement. C'est même d'ailleurs le seul truc à sauver là-dedans. Ca fait le buzz ce truc mais c'est tout pourri.
06/10/2024, 07:49
Vu cette année au rock and eat, rencontre max une de mes legendes, en concert ça déchire et toujours aussi Malsain, hate d'écouter le nouvel album
05/10/2024, 07:16
C'est slayerien certes, mais ça ne vaut pas la grande époque..iol manque quelque chose qui rende le morceau majestueux, épique, du bon Slayer quoi! Ca prouve bien que Kerry King n(était pas le seul maître à bord, en matière de génie, dan(...)
04/10/2024, 13:41
Faut que je me trouve le temps de voir cette vidéo, mais, Massacra, quel groupe !!! Le Brutal Tour, l'un de mes bons gros souvenirs concert !!! Enjoy the violence !!!
30/09/2024, 22:06
+1 avec @Humungus.Depuis que j'ai visionné cette vidéo hier soir, je me suis acheté The day of Massacra et j'écoute les albums du groupe depuis ce matin
30/09/2024, 15:29
Salut. L'album sortira le 04/10/2024 via AFM Records & non Napalm Records. C'est visible sur la vidéo & c'est le titre présent dans l'album: 08 - Keep That MF Down
30/09/2024, 11:27