Interview de STINKY (Punk/Metal HxC)

Stinky

Après deux albums remarqués et remarquables, une foultitude de dates à travers l'Europe et une ouverture de la Warzone au HELLFEST 2019 qui fera date, STINKY a su se faire un nom au sein de la scène Punk/Metal/HxC (ne rayez aucune mention, elles sont toutes utiles). Le troisième album, Of Lost Things, semble cependant marquer un tournant dans la carrière du groupe, assumant désormais des penchants plus mélancoliques et mélodiques, sans que cela ne dénature l'énergie et la vélocité des nantais. Alors qu'ils ont été l'un des trois seuls groupes à jouer sur le site du Hellfest cette année à l'occasion du Hellfest From Home, nous avons pris notre clavier à deux mains pour leur poser certaines questions qui nous taraudaient. Et c'est Claire, hurleuse en chef de la formation, qui s'y est collée pour y répondre.


1/ Salut les STINKY, et merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions. Vous êtes désormais l'un des trois groupes (avec REGARDE LES HOMMES TOMBER et ULTRA VOMIT) à pouvoir vous targuer d'avoir joué au Hellfest en 2020 à l'occasion du Hellfest From Home. Comment avez-vous préparé l'événement ? Quelles ont été vos sensations sur le moment ? Quelle expérience en retirez-vous ?

Salut ! Alors je ne sais pas si on peut vraiment dire que nous avons joué au Hellfest (rires), c’est quand même bien différent que d’être programmés sur le festival, mais ça reste une chouette expérience. Niveau préparation, on a vraiment fait comme d’habitude de notre côté, pas de show spécial, juste un live de STINKY en essayant de retranscrire l’énergie habituelle, même sans public. C’est assez déstabilisant de jouer face caméra, tout en sachant que des milliers de personnes te regardent derrière leurs écrans… L’interaction est inexistante sur le moment, pourtant il y a quand même quelque chose qui te connecte aux autres, c’est étonnant…Pas mal à l’image de ce que l’on a vécu tout au long de ce confinement finalement, avec les apéros en ligne etc. l’impression d’être avec les gens, en étant finalement seul chez soi. Pour être honnêtes, on ne s’attendait pas du tout à être regardé par autant de monde, on a vu que la vidéo était autour des 400 000 streams, c’est énorme ! On s’est concentrés sur le positif et on a évité de trop regarder ce qui se passait autour, les expositions du genre sont à double tranchant pour un groupe ou un projet quel qu’il soit. 

Ce qu’on en retire ? Qu’on espère vraiment que les vrais concerts vont pouvoir reprendre, parce qu’un live sans public ça reste difficile. On a vraiment besoin de pouvoir partager un moment avec des vraies personnes, pouvoir parler avec elles avant et après le concert, c’est cette dynamique et ce lien social que l’on recherche en partant de chez nous. En tout cas, encore un grand merci au Hellfest et à Arte pour cet événement hors du temps.

2/ Of Lost Things, votre 3e album sorti le 12 juin dernier, semble marquer un tournant en terme de représentation puisque vous avez signé chez M-Theory Audio (DANKO JONES, MALEVOLENT CREATION, BACKYARD BABIES, SWORN ENEMY,...) et êtes promu par HIM Media (Season Of Mist, AFM Records, etc). Comment ces opportunités sont-elles apparues ? Pourquoi ces choix et qu'est-ce que cela a changé pour vous ? 

Disons que pour la sortie de ce 3ème album, tout était plus structuré qu’avant, c’est sûrement cela qui donne cette impression de « tournant ». Nous avons pu être accompagnés par un nouveau label effectivement, HIM MEDIA sur la promo, mais aussi un éditeur, deux bookers (France, Europe). Pas mal de ces intervenants sont nouveaux pour nous, nous avons passé beaucoup d’années à bosser en DIY, sans pouvoir compter sur des structures extérieures. Le fait de bosser seuls, nous a d’ailleurs appris beaucoup de choses. Ce côté très indépendant que l’on a, nous permet aussi de nous orienter vers des personnes, non pas par pure nécessité, mais parce que ça peut apporter quelque chose en plus, là ou des compétences nous manquent, ou juste pour nous épauler de manière générale sur le quotidien du groupe. 

Pour HIM MEDIA par exemple, c’est notre booker, Syncope Prod, qui nous ont présenté au Hellfest, après notre live (NDLR : en 2019). C’est ensuite HIM MEDIA qui nous ont épaulé pour la recherche de labels, même si nous avions des pistes pour la sortie de ce 3ème album. Il se trouve que le label M-Theory a été intéressé pour sortir l’album et que ça nous semblait aussi intéressant de pouvoir s’exporter en dehors de nos frontières européennes. Ils bossent très bien, nous laissent totalement maîtres de nos envies, l’album était déjà totalement dans la boîte et l’artwork terminé quand ils ont décidé de nous signer de toute façon (rires).Toute cette nouvelle structuration autour du projet nous a apporté une nouvelle dynamique quelque part. Quand on fait tout à 5, on peut être limité ou s’épuiser sur certains aspects, alors qu’à la base on veut juste jouer de la musique. Passer le relais à d’autres personnes ça nous laisse plus de temps pour des choses qui nous semblent vraiment essentielles, même si clairement, on reste très impliqués dans toutes les facettes de la vie du groupe. Quand tu as tout fait toi-même pendant des années, ça semble compliqué de lâcher, et on veut vraiment rester maître de nos envies encore une fois.


3/ Au niveau musical, c'est une évolution également. Après deux albums purement Punk/HxC et frontaux, celui-ci apparaît plus nuancé, mélodique, voire mélancolique. Comment s'est construit cette direction musicale sur ce nouvel album ? Appréhendiez-vous les retours quant à ce nouveau son ? 

On a vraiment souhaité apporter quelque chose de plus abouti et qui nous ressemblait plus aussi pour ce 3ème album. Comme tu le dis, les deux premiers étaient très bruts, sans fioritures, sans nettes variations. C’était important pour nous de prendre le temps de réellement construire un album et de ne pas voir cela comme un live avec un simple enchaînement de morceaux. Cette véritable envie de construction nous a permis d’expérimenter des choses que l’on voulait mettre en place depuis des années, des morceaux au tempo plus lent, des variations plus marquées dans la voix, des parties acoustiques. Ça s’est fait assez naturellement finalement, aussi parce qu’on passe beaucoup de temps ensemble à se faire découvrir l’univers musical de chacun, et forcément ça influe sur la dynamique globale de composition, on élargit nos univers musicaux aussi et c’est hyper important. 

Concernant les retours, on part du principe que l’on fait ce qui nous plaît avant toute chose, si cela fait résonance chez d’autres, c’est juste énorme, mais on ne pense pas à faire telle ou telle chose dans le but de plaire à un potentiel public.

4/ Comment en êtes-vous venu notamment, à intégrer ces (sublimes) parties de piano sur le non moins sublime « Spring Letter » ? 

Pour ce morceau, on souhaitait vraiment une outro qui fasse la transition avec la reprise acoustique qui arrivait derrière. Au vu de la mélancolie de ce morceau, qui parle d’un sujet bien lourd qui est la dépression, on voulait enfoncer le clou avec quelque chose de prenant et qui laisse aussi le temps de digérer la boule d’angoisse qui vient de passer. Mon petit frère fait un peu de piano, et je lui ai proposé de venir jouer, il a accepté et ça l’a fait ! Encore merci à lui.

5/ L'album se termine sur une reprise en version acoustique de votre titre « Rough Diamonds » paru sur l'album précédent From Dead-End Street (Finisterian Dead End, 2017). Un choix d’arrangement étonnant en regard au genre musical dans lequel vous vous inscrivez, et un choix de titre tout aussi étonnant (de prime abord). Alors, pourquoi ces choix ?

Ça fait pas mal de temps que l’on souhaite reprendre un de nos morceaux en acoustique, mais on n'a jamais pris le temps de bosser cela parce qu’on privilégiait les versions électriques et que de toute façon c’est là-dedans qu’on s’épanouit le plus. Cependant, ça titillait certains d’entre nous et on a voulu passer le cap. On a fait appel à notre ami Eddy Kaiser, qui a un projet de dark folk (et qui nous a aidé à réarranger le morceau. "Rough Diamonds" est un morceau qui semble pas mal marquer les esprits, assez fédérateur, et on trouvait ça intéressant de lui donner un aspect plus mélancolique, moins énergique. Quand on lit les paroles, on se rend compte que ce morceau repose sur le fait de trouver la lumière au bout d’un long tunnel, et de trouver ce chemin à plusieurs en se faisant confiance. C’était un beau moyen de clôturer l’album et ça représentait plutôt bien l’exercice assez difficile qu’à été la réinterprétation de ce morceau (rires). 


6/ Il n'y a pas de featuring sur Of Lost Things (sauf avec Eddie Kaiser donc). Était-ce un choix réfléchi et délibéré ou seulement qu'il n'y avait pas de titre qui semblait s'y prêter ?

On aurait souhaité des featuring sur cet album, nous avons contacté des personnes, et malheureusement ça n’a pas pu se concrétiser. Pour nous les feat sont là pour apporter quelque chose en plus, pas pour avoir n’importe qui, à n’importe quel prix. On n’a donc pas cherché plus loin quand nos plans sont tombés à l’eau, on s’est dit que ça ne devait juste pas se faire maintenant et qu’on recontacterait ces personnes plus tard, si nos nouveaux morceaux s’y prêtent évidemment.

7/ Les paroles me semblent plus intimes et personnelles sur ce nouvel album (« Distance », « Strangers With Familiar Faces », « Unloving », « Struggle », « SpringLetter »). Est-ce le cas ? Si oui, peut-on le voir comme une forme de confiance, d’assurance nouvellement acquise ? Dans votre processus créatif, dans quelle(s)mesure(s) paroles et musiques s’influencent-elles l’une l’autre ?

C’est vrai que nos textes sont moins abstraits, moins métaphoriques et sûrement plus compréhensibles dans ce nouvel album. On a toujours abordé des thèmes très introspectifs de manière générale, mais là, c’est peut-être plus direct. Je pense que la confiance grandie surtout entre nous avant tout, ce qui nous permet de parler de choses plus profondes sans crainte. On passe beaucoup de temps tous ensemble, de longues heures dans le camion, à parler, échanger, et forcément ça permet de mieux se connaître et de se faire confiance entièrement. Je trouve ça cool que ce lâcher prise puisse se ressentir dans les thèmes abordés et la manière d’écrire nos textes derrière. 

Nous sommes deux à écrire les textes dans STINKY, Titouan (guitare) et moi (chant), mais nous décidons des thématiques tous ensemble. Concernant la musique et l’impact qu’elle peut avoir sur les textes, les deux rentre forcément en corrélation. Ce qui est sûr, c’est que les textes arrivent toujours après la musique, donc c’est souvent la musique qui influence la thématique abordée.


8/ Vous figurez sur la compilation Sous les pavés la rage, réunissant la fine fleur de l'underground français (ATAVISMA, BIRDS IN ROW, SORDIDE, ACEDIA MUNDI, VERBAL RAZORS, SHAXUL, ...)contre le racisme et les violences policières et dont l'intégralité des bénéfices seront reversé au collectif "La vérité pour Adama". Comment vous êtes-vous retrouvé à participer à cette compilation et dans quelle mesure cette démarche fait-elle sens pour vous ? Comment a été choisi le morceau qui vous y représente ?

On nous a proposé de participer à la compilation il y a quelques temps, je pense que c'était durant le confinement. Pour le choix du morceau on voulait en utiliser un qui n'avait pas été utilisé comme un « single » de promotion du dernier album. Le choix s'est porté naturellement sur "Struggle", probablement le morceau le plus dynamique de l'album. 

Quand à la démarche, nous sommes originaires de Nantes, ville marquée par les décès d'Aboubacar (juillet 2018) et de Steve (juin 2019). On observe une recrudescence de la violence policière depuis 6 ans notamment en manifestation. Il nous semble que l'uniforme n'est ni un permis de tuer ni un permis de mutiler. 

Maintenant concernant la structure « La vérité pour Adama », elle représente un combat qui dépasse l'unique cadre d'Adama Traoré depuis longtemps et c'est quasiment la seule structure qui aura fait avancer le débat quand aux violences policières ces dernières années. Participer à cette compilation est un moyen pour nous d'allier notre musique et nos combats personnels.


9/ Vu la période particulièrement inédite que nous sommes en train de traverser, vous n'échapperez pas à la question...   Comment avez-vous vécu le confinement de votre côté ? Est-ce que cela a pu (ou peut encore) nourrir votre création ou bien plutôt votre frustration ? Comment vivez-vous la période actuelle d’incertitude, notamment au niveau des concerts, vous qui êtes sur la route très régulièrement ?

Le confinement, c’était un peu un moment hors du temps pour nous, c’est difficile de se souvenir des jours, des heures, c’est comme un gros bloc qui est passé à la fois très vite et très lentement. On en a profité pour avancer avec le groupe autrement, vu qu’on ne pouvait plus jouer, qu’on avait un album à sortir, on a profité de ce moment de off pour sortir des clips, gérer la promo, tout ça grâce à de nombreux webzines, radios etc. qui ont bien voulu nous laisser la parole pour parler de ce 3ème album. On les remercie encore parce que ça nous a permis d’avoir la sensation de continuer à avancer malgré tout…

Forcément, la frustration est grande, mais on se dit aussi qu’il y a des choses qui nous dépassent tout simplement, et qu’il faut aussi prendre du recul et se décentrer dans ces moments-là. Si chacun pense à son petit plaisir égoïste sans penser aux conséquences, on retombera dans les mêmes travers. Vivement que l’on puisse reprendre la route, mais sans mettre personne en danger !

10/ Quelles sont les prochaines échéances pour vous ? Que peut-on vous souhaiter pour la suite de STINKY ?

L’album étant sorti le 12 juin dernier, nos prochaines échéances ça va être de se préparer pour la reprise des concerts. On a pas mal de dates de calée en 2021 (l’été prochain sera chaud !), ça reprend vraiment à partir de février/mars pour nous, donc on va bosser sur notre nouveau set d’ici là. On a aussi des projets de clips à venir, une petite perf acoustique possible aussi, des petites choses plutôt sympa qui vont bien nous occuper ! 

Vous pouvez nous souhaiter du positif, c’est toujours cool les ondes positives (rires).

11/ Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions et félicitations pour ce 3e album particulièrement réussi ! Le mot de la fin est pour vous.

Merci à toi pour ces questions bien intéressantes ! Pour le mot de la fin, merci à toutes les personnes qui liront cette interview et à toutes celles qui nous soutiennent depuis le début et d’autant plus depuis Of Lost Things, ça fait juste super plaisir. Prenez soin de vous et de vos proches.


https://stinkyhc.bandcamp.com/

https://eddykaiser.bandcamp.com/

https://souslespaveslarage.bandcamp.com/album/sous-les-pav-s-la-rage

par JTDP le 11/08/2020 à 12:00
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