MERCREDI 18 JUILLET
Comme tous les ans, la première véritable journée du festival commence par une pré-party, sur la scène principale, avec un thème bien précis chaque année, et quoi de mieux pour les 20 ans que de proposer une sélection des groupes présents il y a 20 ans ?! C’est en tout cas un bel hommage !
Cette première journée débute sous une petite pluie, c’est souvent le cas à l’Obscene, le festival étant situé dans les montagnes, il arrive que le climat soit froid et humide, mais ça dure rarement longtemps.
Malheureusement, quand on commence à être un habitué des lieux, il y a une impression de déjà vu : les courses de poubelles, les challenges de vomit, les spectacles plus tard le soir : c’est comme une blague qui se répète d’année en année, sans trop de surprise. C’est un poil frustrant, donc je n’irais pas voir toutes ces choses là, et me concentrer uniquement sur les concerts !
Soyons clair dès le début, les groupes du jour sont pour les 3/4 du coin. Ils ont tous un statut culte à force de l’âge et de leur logo apposé sur pleins de sorties (notamment avec des groupes qui eux ont décollés), mais reste qualitativement très moyens, et ancrés dans l’underground pour toujours. Il va être donc difficile de décortiquer cette journée où tout se ressemble, mais relevons le challenge !
Début de journée très étonnant avec les Italiens de BRAINWASH ! C’est assez drôle de voir que pour une journée avec une majorité de groupes Tchèque, ce sont des étrangers qui ouvrent le bal ! En même temps le groupe est pour le coup vraiment obscure et ne parle que aux amateurs (je me demande même si ils font encore des lives en temps normal).
C’est avec un véritable plaisir que je m’approche de la scène ! Si sur les vieilles sorties du groupe, le son varie entre noisecore / Goregrind / Deathgrind, aujourd’hui, ils nous proposent un set résolument Deathgrind et ne s’aventure pas dans le trop bruitiste. C’est très sauvage, le tout souligné par les vocaux d’une chanteuse, surement nouvelle dans le line-up : un plaisir de voir cette petite rareté ! On enchaîne avec les excellent ONANIZER ! Pas grand chose à dire de plus à part que c’était vraiment une bonne claque, entre Grind et Crust, là encore très sauvage. Je me pose juste des questions sur le line up, les zicos ont l’air très jeunes, alors que le groupe, lui a plus de 20 ans.
Là on commence à s’attaquer aux groupes qui ont clairement pas dépassé les frontières de la Tchèquie ! DEFLORACE propose depuis 25 ans, un Brutal Death / Deathgrind comme des centaines d’autres groupes de secondes zones le font, sans sortir du lot, il faut dire aussi que c'était assez ennuyant voir presque mauvais en live ! La structure des morceaux était parsemée de riff bizarre et hors propos qui cassait le semblant d’efficacité que pouvait avoir le groupe, c’est bien dommage car le chanteur propose une voix bien gutturale, des plus monotones, mais qui fait mouche chez moi.
TWISTED THRUTH sont les suivants ! Reconnus dans la scène underground comme l’un des très bon groupe de Grind salace à l’ancienne, je suis vraiment curieux de voir ce qu’un tel groupe peut donner à l’heure actuelle. Malheureusement c’est une déception, le trio délivre un Grindcore des plus lambda, bien loin du son abrasif de leurs débuts, dommage ! Dans un autre registre, mais dans la lignée de DEFLORACE, MELANCHOLY PESSIMISM délivre lui aussi un Brutal Death très américain, c’est simple, on entend ici une version local de SUFFOCATION. Là encore un des groupes qui existe depuis des dizaines d’années mais qui a jamais su se faire connaître hors de ses frontières, pourtant en concert ça se défend bien, et ça a au moins le mérite d’avoir une identitée toujours old-school.
Décidément le Grind est pas trop au rendez vous en ce début de journée, car là encore on prend une dose de Brutal Death, avec là encore un groupe qui ne marche que en République Tchèque, TORTHARRY ! Pas grand chose à dire de plus que sur ses collègues, trio très influencé par la vieille scène américaine, j’en ai pas un souvenir désagréable, je trouve juste dommage que le groupe ai changé de logo, pour police d’écriture très lisible et sans identité (sur les backdrops), car c’est clairement pas avec ça qu’ils vont (enfin) réussir à s’exporter. Malheureusement pour le groupe suivant j’ai pas beaucoup de souvenir, car en effet, NEEDFUL THINGS propose un Grindcore des plus basiques, et ne s’est d’ailleurs jamais démarqué du lot, une prestation vite oubliable.
On reprendrait bien une dose de Brutal Death / Deathgrind ? Là cette fois-ci on s’attaque au groupe le plus populaire du genre dans le coin, FLESHLESS ! Il faut dire que dans les années 2000 le groupe était très bien distribué, et a su se faire un nom dans l’underground ! De plus le chanteur gère le label Nice To Eat You Records et le festival Nice To Eat You Deathfest, incontournable dans le coin. Inutile de dire que c’est des petites légendes locales. Personnellement je me suis jamais vraiment penché sur le groupe, je dois avoir quelques CD chez moi sans trop y avoir prêté attention. En live ça reste très sommaire, mais efficace. Les titres sont souvent assez groovy sans tomber dans le slam. De plus on sent que le groupe est plus habitué à la scène que ses compères du même genre qui ont joué plus tôt.
Alors non, le groupe suivant n’est pas Français, pourtant il s’apelle CRUSHER ! Etrange de voir cette formation bien bien moins populaire jouer après FLESHLESS. Mais là aussi il s’agit d’un groupe avec presque 30 ans au compteur. Comme pour NEEDFUL THINGS, pas grand chose à dire, du Grind avec des touches de Death, rien de transcendant, vite oubliable. Là encore le constat s’impose : la scène Tchèque reste très riche, et depuis toujours, mais avec une majorité de groupes, désolé de le dire, mais sans grand intérêt.
Déjà plus renommé, ABORTION enchaîne sur scène ! Mes craintes sont vite confirmées, le groupe va nous offrir un set Grind en passant à la trappe tout son passif Mincecore (pour l’anecdote Jan de AGATHOCLES était dans les gradins avec son t-shirt ABORTION pendant le set). Car oui c’est bien cette partie de discographie qui est intéressante, tant le reste n’est rien d’autre que du Grindcore des plus sommaire, sans trop d'efficacité, du coup je passe un concert des plus ennuyeux, là encore une fois vite oublié. On peut juste noter une reprise de "Your Suffer" de NAPALM DEATH en milieu de set.
Le groupe suivant, DESECRATION, à quand à lui annulé sa venue.
J’aimerais vous parler avec passion de tous les groupes, mais là ça va encore être plus difficile. En effet je n’ai jamais aimé ISACAARUM, et c’est pas leur reformation pour le festival qui va me faire changer d’avis. J’imagine que vous avez compris : Grindcore, Grindcore, et encore Grindcore sans grande saveur, eux y ajoutant une pincée de Death dans un univers Indus / Gothique (le groupe s’étant toujours différencié via ce genre de tenue de scène, avec une pincée de sang sur le visage).
Après avoir passé quelques concerts que j’ai vite oublié, le gros de la soirée arrive, avec pour débuter les légendaires MALIGNANT TUMOUR. Si le groupe a entamé en début d’année une tournée consacrée à leur vieille, mais terriblement parfaite, démo (à l’époque où le groupe jouait ce qui se faisait de meilleur, du Goregrind / Mincegore à l’ancienne) avec le line-up d’origine, là pour cette soirée old-school des 20 ans, le groupe choisit de jouer son répertoire récent à coup de "The Metalist", "We are The Metal" et "Saddam Hussein is Rock n Roll". 45 minutes de Metal Punk, costumé en vieux hardos (pour tout ceux qui ont déjà vu le groupe, savent de quoi je parle), on oublie vite la frustration de pas entendre du Goregrind dégueulasse, pour passer un bon moment de fun. Malgrè tout, le groupe propose une bonne surprise : il faut savoir que Bilos, le chanteur, à toujours était impliqué dans le festival, c’est donc naturellement qu’il invite Curby, le créateur du fest à les rejoindre sur scène pour fêter avec un joli gâteaux les 20 ans du festival, mais aussi l'anniversaire du bonhomme. Mais c’est pas tout, pour célébrer ça, Curby et Bilos, accompagnés du speaker officiel du fest (celui qui est chargé d’introduire le groupe avant chaque concert, une des particularité de l’Obscene) vont nous proposer 1 minute de leur premier projet de noiscore créé en 1994, VAGINAL TUMOUR : un moment intense, où il fait bon d’entendre enfin quelques chose de vraiment extrême !
Après ce chouette moment, place au Allemand de ENTRAILS MASSACRE ! Et j’ai envie de dire, enfin ! Là pas de Grind Tchèque soporifique, place au Grind à baston (et j’ai pas dit Grind moderne à la NASUM), dans la veine de INSECT WARFARE ou DEATH TOLL 80K couplé à un truc plus Hardcore, presque Powerviolence. Le chanteur aborde comme à son habitude son petit foulard autour du cou. C’est un vrai moment rafraîchissant, entendre du Grind avec un gros son, une énorme énergie, des putains de break… Là c’est vraiment mon côté poseur qui parle, et pas le puriste fan du Grind old-school ! Le groupe nous gratifie en plus d’une reprise de LACK OF INTEREST ! Il est facile à comprendre pourquoi eux arrivent à s’exporter.
Il va êtres difficile de parler de la suite, tant la déception était grande… L’idée de base était pourtant génial : proposer un set old-school de leur période Goregrind pour marquer les 20 ans du fest, leur excellente meilleur période en somme. Je veux biensur parler de SQUASH BOWELS qui déboule sur scène déguisé en zombie (j’aime vraiment pas les déguisements de scène, surtout pour jouer un genre aussi pure) avec un fond de scène hors propos avec leur logo et imageries récentes (un backdrop très NAPALM DEATH avec un fond de politique, religion et guerre), déjà ça commence mal. Musicalement ça va pas être mieux, on entend pas le pitch principale, seul celui de Artur est audible (mais il est vraiment au minimum, la voix reste malheureusement très naturelle), et la composition sonne pas old-school, le son reste très moderne, dans la lignée de leur récent effort. C’était peut être une envie du groupe que de ne pas tomber dans le “fan service” à proposer un set purement old-school, en voulant garder leur identitée actuelle, je sais pas. En tout cas je reste sur ma faim.
La suite s’annonce tout d'abord surprenante avec un feux d’artifice qui enfume le site (c’est pas le budget du Hellfest). Je suis pas du tout attiré par ce genre de chose, je sais donc pas trop quoi en penser, et de toute façon, mon coeur attend juste une chose : AGATHOCLES ! Le groupe le plus culte du Grind, qui a créé le sous genre Mincecore et qui a entraîné des centaines de groupes, le groupe qui a la discographie le plus vaste du monde (700 sorties ? 800 ? Plus ?) et qui a su proposer des albums terribles (Razor Sharp Daggers) ! Le trio, emmené de main de maître par Jan va littéralement annihilé le fest ! Si le groupe a sorti à boire et à manger, pas de crainte, en live c’est du old-school et authentique ! C’est la première fois que j’ai la chance de voir la bête, et c’était une véritable claque ! Ça enchaîne les classiques, "Splattered Brains", "A For Arrogance", "Commence to Mince"… C’est la folie, le pit et en transe, c’est une leçon, presque pas de discours, juste de l’anti music. Bilos de MALIGNANT TUMOUR vient même faire une petite apparition sur scène. C’est la plus belle des manières de clôturer cette journée !
Avant de partir, je m’accorde 30 minutes pour voir la suite : le programme annonce un film sur NASUM, beaucoup croient secrètement à un concert secret, en effet le line-up du dernier concert de NASUM en Suède monte sur scène… pour nous présenter le film, et rien d’autre. Ca n’a pas beaucoup d'importance pour moi, car je n’aime pas vraiment NASUM, et d’ailleurs le vision du début du film va me rappeler pourquoi : il nous présente donc le live du fameux dernier concert Suédois donné par le groupe lors de la tournée d’adieux. Le son est clinique, les riffs sont à rallonge, très metalcore, et le jeux de scène est très Metal… NASUM reste la version gentille du Grind pour les gens qui n’écoutent pas du Grind.
Voyage au centre de la scène : une rencontre avec Chris Palengat (MASSACRA)
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Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Perso, j'aime bien le chant justement. C'est même d'ailleurs le seul truc à sauver là-dedans. Ca fait le buzz ce truc mais c'est tout pourri.
06/10/2024, 07:49
Vu cette année au rock and eat, rencontre max une de mes legendes, en concert ça déchire et toujours aussi Malsain, hate d'écouter le nouvel album
05/10/2024, 07:16
C'est slayerien certes, mais ça ne vaut pas la grande époque..iol manque quelque chose qui rende le morceau majestueux, épique, du bon Slayer quoi! Ca prouve bien que Kerry King n(était pas le seul maître à bord, en matière de génie, dan(...)
04/10/2024, 13:41
Faut que je me trouve le temps de voir cette vidéo, mais, Massacra, quel groupe !!! Le Brutal Tour, l'un de mes bons gros souvenirs concert !!! Enjoy the violence !!!
30/09/2024, 22:06
+1 avec @Humungus.Depuis que j'ai visionné cette vidéo hier soir, je me suis acheté The day of Massacra et j'écoute les albums du groupe depuis ce matin
30/09/2024, 15:29
Salut. L'album sortira le 04/10/2024 via AFM Records & non Napalm Records. C'est visible sur la vidéo & c'est le titre présent dans l'album: 08 - Keep That MF Down
30/09/2024, 11:27
De prime abord, on pourrait se dire : "Mais quel est l'intérêt de voir des photos de post-ados dégueulasses en perf patché ? Pourquoi écouter un mec nous conter sa "petite" vie pendant une heure ?"...Bah parce que ça nous ra(...)
30/09/2024, 09:26
Vidéo intéressante ! Merci pour le partage. Les membres de ce groupe sont si peu bavards, c'est une vraie chance d'écouter son témoignage. Le type a l'air humble, attachant. Je vais ressortir Enjoy the violence cette semaine, tiens.
29/09/2024, 13:01