Si tout va bien, à compter de la rentrée nous pourrons revoir quelques concerts à un rythme presque comparable à l'élan brutalement arrêté en 2020. En attendant, je veux évoquer et illustrer le phénomène particulier des tournées estivales. Dans le monde d'avant, il y avait en effet des festivals l'été mais aussi des groupes qui se produisaient ici ou là sur leurs trajets entre le Gadoue Fest et le Binouze Open Air. Cette année-là nous nous avions saisi l'occasion au vol, lorsque la grosse pointure du Death brutal s'arrêtait de la sorte dans cette chère salle du Korigan dans la proche banlieue d'Aix-en-Provence, aujourd'hui fermée après avoir accueilli tant d'affiches extrêmes de grande qualité devant des affluences plus ou moins au rendez-vous.
Curieusement, les New-Yorkais n'étaient pas accompagnés de groupes ressemblants mais par deux formations emblématiques du revival Thrash alors en pleine bourre.
Enfin les vacances ! Par commodité, j'avais renoncé à l'ExtremeFest d'Albi pour me contenter de pousser une pointe jusqu'au Korigan avec un ami ce soir. Forcément, même en ayant calculé large, il y avait un gros ralentissement entre Salon et Lançon qui nous a bien retardés.
Sur place, on rejoignait une affluence très satisfaisante et le merchandising était intelligemment installé dehors, au frais et laissant plus de place dans ce cher vieux Korigan. Le merchandising était assez fourni.
Le premier groupe avait joué pendant que nous finissions le trajet. À ma surprise ce fut SKELETONWITCH qui se présenta ensuite. Je les avais déjà vus trois ans avant presque jour pour jour, et aucune évolution notable n'était à prévoir. Faces de barbares, vestes à patches, brassard clouté, leur Thrash teinté de Black n'a pas molli. Malheureusement la production en début de set était assez mauvaise, avant de s'améliorer.
Mais même sans cela, j'ai eu bien plus de mal qu'en 2011 pour rentrer dedans car le dernier groupe que j'avais vu s'appelait quand même Slayer, et que je m'étais envoyé du Dark Angel encore le matin même… En comparaison de quoi ces jeunes paraissent fort sympathiques mais encore bien naïfs dans leurs clichés de bière et grimaces. La chaleur aidant, je suis sorti avant la fin pour acheter au stand le dernier Criminal Element et rejoindre mon compère peu féru amateur de Thrash et profitant d'une sortie sans sa femme pour fumer quelques roulées... Pendant ce temps, la fosse s'animait joliment et le public répondait, 'faut reconnaître.
Nous pensions donc avoir aussi loupé HAVOK, mais en fait nous n'étions pas si en retard que ça et le programme était inversé pour des raisons que j'ignore. Cette autre formation Américaine restait dans la continuité, les dégaines l'annonçaient.
Le timbre plus éraillé du guitariste chanteur, qui ressemble à un personnage de Games of Thrones paraît-il, faisait beaucoup penser à celui de Matt Harvey (Exhumed) et ne passait pas très bien à mon goût. L'annonce initiale "Hello France, it's time to Rock n' Rooolll !", était aimable mais inadaptée au propos purement Thrash (et évident) qui allait suivre. C'est pourtant plus mélodique et Heavy chez eux, ressemblant à Testament à part le chant. Le son est également plus propre et moins agressif, sans être lisse tout de même. Mais la lassitude que j'évoquais plus haut m'a encore plus vite repris à cause de ce versant trop Heavy, et je suis ressorti également avant la fin. Sans faire la fine bouche, l'affiche n'était pas idéalement cohérente. Pendant ce temps, Terrance Hobbs se baladait un peu partout d'un pas vif…
Je n'avais pas revu SUFFOCATION depuis dix ans, un concert monstrueux suivant le FuryFest à la Loco avec Mike Smith aux futs. Cette fois c'est Kevin Talley qui s'y collait, et je le voyais finalement pour la première fois.
Les New-Yorkais ont à nouveau envoyés une avalanche nucléaire avec un relâchement total, ils n'ont plus besoin depuis longtemps de faire les méchants, ils n'ont rien à prouver sinon à être, à l'instar des quelques spectateurs venus en tongs. En fait le Death brutal, c'est peinard.
Si devant ça bougeait bien, en restant dans l'axe et à l'arrière là où est le merch' habituellement, il y avait de la place pour être à l'aise même si j'ai pas mal bouffé de cheveux. En début de set, un micro fuzzait de façon agaçante, si bien que Mullen fit enlever son retour sans que cela ne règle le problème, bien sûr.
Le retour sur scène du growleur historique constituait la grande attraction de cette tournée, il a presque rajeuni physiquement et n'a rien perdu de sa faconde, rappelant par exemple les origines françaises très évidentes de Guy Marchais, qui s'est rasé la tête (pour l'été ?). En plus des compliments d'usage au public fourni et aux autres groupes, Mullen a aussi fait une longue introduction pour confesser son agnosticisme avant de reprendre la cultissime citation de Kevin Spacey alias Keyzer Söse (elle-même repompée d'un celèbre poète français) introduisant "Funeral Inception".
Le set se concentrait obligatoirement sur de vieux classiques dévastateurs, mais introduisit aussi des titres de l'excellent "Pinacle of Bedlam" qui soutiennent la comparaison. Kevin Talley restitua tout cela sans pain notable, avec son style moins personnel et percutant que les deux autres batteurs qui auront marqué l'histoire du groupe, mais qu'importe. Hobbs rejouait les solos assez bien, mais le mix était hélas un peu faible pour en profiter pleinement. Boyer, qui a beaucoup apporté au dernier album, se contente d'une exécution au poil (il est lui aussi certainement d'origine française soit dit en passant, malgré son allure de viking).
Le programme semble avoir été raboté d'un ou deux titres en raison d'une fermeture dominicale réglementaire plus précoce. Terrance Hobbs et Kevin Talley étaient excités comme des puces en saluant les fans. La setlist qui suit suffira à faire imaginer la fessée que nous nous sommes pris.
Catatonia/ Effigy of the Forgotten/ Pierced from Within/ As Grace Descends/ Breeding the Spawn/ Funeral Inception/ Purgatorial Punishment/ Dismal Dream/ Liege of Inveracity/ My Demise/ Infecting the Crypts.
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00
Merci pour cette belle chronique.Voici notre site.https://burningdead-official.com/fr/categories/
04/06/2025, 14:18
Ah pis j'avais même pas vu (encore entendu) qu'il y avait une reprise de GOATLORD !!!Ceci confirmant donc cela.
04/06/2025, 07:35
Tout ce que j'aime !!! !!! !!!En même temps, venant d'un groupe dont le batteur porte un t-shirt TRISTITIA, ce ne peut-être que bonnard...
04/06/2025, 07:34
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32