Warm-Up Hellfest

Dagoba, Oaks Crown, Princesses Leya

L'echonova, Vannes (France)

du 17/04/2019 au 17/04/2019

L'exercice du Warm-Up est désormais quasi incontournable de toute organisation d'un festival, quelque soit son ampleur. Et il y a fort à parier que, si le Hellfest n'en a pas inventé le principe, il a fortement contribué à en démocratiser la tenue. Cette année encore, le festival clissonnais partait donc en tournée à travers toute la France, donner un (tout petit) aperçu de l'événement. Tournée qui, pour la première fois en 2019, s'achevait au Zénith de Nantes le 30 avril avec, sur place, un échantillon de ce que l'on appelle désormais « l'expérience » Hellfest avec le déplacement d'éléments de décors importés du site et, sur scène, la fine fleur du Metal hexagonal disons « mainstream » actuel à savoir : MASS HYSTERIA, TAGADA JONES, ULTRA VOMIT, DAGOBA et PRINCESSES LEYA, les petits nouveaux. Les deux derniers cités étaient par ailleurs à l'affiche de la première date de cette tournée, commencée le 17 avril à l'Echonova de Saint-Avé, tout à côté de Vannes (56). Et nous y étions.


Avant de revenir sur la prestation des groupes à l'affiche ce soir, parlons un peu des à-côtés. Car si les concerts sont importants, les animations et autres stands prévus font autant parti du décor. 

Ainsi, comme sur le reste de la tournée, le fil rouge de la soirée était le concours de Air Guitare à la clé duquel se trouvait un pass 3 jours à gagner. Le concours faisait ainsi office d'inter-plateau entre chaque groupe et se déclinait en 2 phases de sélections et une phase finale à la fin de la soirée. Si, comme souvent, il n'a pas forcément été facile de trouver des participants pour débuter, cela s'est tout de même enchaîné rapidement et dans une ambiance bon enfant instigué par Jimmy Clisson, le Maître Loyal déluré et dévolu à l'animation de ce concours. Jeunes et moins jeunes se sont donc succédé, avec plus ou moins d'intensité, de sérieux et de panache, sur la mini-scène montée pour l'occasion, dans le hall d'entrée de la salle, qui permettait ainsi aux guitar heros d'un soir d'avoir un public nombreux devant qui jouer.

En face de cette mini-scène, se trouvaient le stand de Hyraw marque de fringues rock'n'roll bien connu dans le milieu et l'un des nombreux partenaire du festival, mais aussi celui du merch du HF. Stand qui, au même titre que la buvette, a rencontré un certain succès et où l'on pouvait retrouver certains des différents objets dérivés produits par le festival. 

Enfin, tout de suite à droite en entrant, une pièce était dédiée au « Photobooth» où les spectateurs pouvaient se déguiser (ou non) et se faire prendre en photos dans le but, là encore, de gagner un pass 3 jours. Si l'on rajoute à ça que les metalleux de tout poils des environs avaient largement répondus présent (environ 400 entrées payantes comptabilisées), la soirée s'annonçait bonne, et elle le fut. 


C'est, bien sûr, armé d'une bonne bière que je me dirigeais vers la salle de concert. En forme de cube, assez épurée et dotée d'une scène respectable, ni trop grande ni trop petite, qui permet notamment au public d'être au plus près des artistes sans que ceux-ci ne se sentent oppressés (enfin, c'est ce que je m'imagine en tout cas), la salle de concert de l'Echonova, qui peut accueillir jusqu'à 600 personnes, est vraiment confortable pour tout le monde. Je m'installais donc en bonne place pour profiter au mieux du concert des OAKS CROWN dont j'étais vraiment curieux de mesurer l'évolution, 3 ans après les avoir vu lors de la release party du 1er album de YUGAL, autre groupe vannetais à suivre. Et force fut de constater que les 3 gaillards ont pris de la bouteille et connaissent bien les lieux. Ils occupent la scène de manière parfaitement efficace, sont décomplexés, à l'image de Pi-Eï guitariste-chanteur de la formation arrivé chemise ouverte et torse-nu devant l'assistance et, si une mise en son plutôt aléatoire s'avérait perceptible en début de set, force fut de constater, lorsque celui-ci se fut amélioré, que la musique délivrée par le groupe avait encore gagné en efficacité. On fut alors happé par le jeu de scène et les compos des 3 lascars, sorte de croisement entre KADAVAR et STONEBIRDS, avec un zest d'attitude punk. Si bien que, lorsqu'était annoncé « Liquid Priest », dernier titre du set et morceau le plus emblématique de leur 1er EP qui prenait ici toute son ampleur, on se prenait à espérer une suite discographique à se mettre dans les esgourdes rapidement. Une entrée en matière des plus réussie, en tout cas, que cette prestation du trio vannetais. 


De retour dans le hall, on retrouvait le concours de Air Guitare, cette fois bien lancé devant une assistance nombreuse. Il faut d'ailleurs saluer le courage des participants, souvent de jeunes ados, qui n'avaient pas peur de se lancer dans des interprétations parfois douteuses mais toujours sincères et très personnelles de titres tutélaires de la scène Rock et Metal mondiale. Il n'en demeure pas moins que certains montraient un réel talent pour la chose et, malgré un jugement plus que partial et parfois sévère du maître de cérémonie, celui-ci savait toutefois bien décelé qui, parmi ces guitaristes en herbe, méritait de participer à la finale en fin de soirée.


Après cette petite demi-heure d'entracte, ce sont les PRINCESSES LEYA qui prenaient possession de la scène de l'Echonova. Nouveaux venus dans le paysage métallique français, PRINCESSES LEYA s'auto-qualifie de « comédie Metal ». Comprendre par là que les instigateurs du projet Antoine Schoumsky et Dedo, bien connus dans le monde du stand-up et ici respectivement à la guitare et au chant, ont développé une sorte de stand-up musical. En effet, vrais morceaux avec de la musique dedans et saynètes alternent tout le long du spectacle dont le pitch est que Antoine, amateur de pop, croit donner un concert dans un lieu adéquat, dupé par Dedo, son métalleux de pote ; lequel s'attache alors à lui démontrer la fréquentabilité des amateurs de musiques énervées. Ainsi, tout le long du show, le groupe joue sur les clichés et autres stéréotypes du métalleux et de sa vision par les non-initiés. Si, dit comme ça, le principe peut sembler éculé et un peu casse-gueule, les PRINCESSES LEYA s'en sortent très bien grâce à leur vannes ciselées et leur humour (parfois très) noir et (plus souvent) potache. On apprend même des choses comme, par exemple, que le titre de JAIN « Makeba » repris à la sauce aux hormones par les franciliens, est un hommage à une artiste sud-africaine engagée pour la défense des droits civiques. Autre enseignement, Dedo sait chanter ! Et il est bluffant de voir avec quel aisance il peut passer du growl au chant clair ou au scream. Vraiment impressionnant ! Ses acolytes ne sont pas en reste non plus, que ce soit Antoine Schoumsky à la guitare, ou bien la section rythmique assurée par Cléo Bigontina à la basse (caution féminine du quatuor) et Xavier Gauduel à la batterie. Ces derniers, plus en retrait lors des sketchs, n'en assure pas moins parfaitement leur rôle quand il le faut. 

L'ensemble sonore donne une sorte de Punk/Rock/Metal hyper efficace et pas prise de tête, parfait pour ce genre de soirée. En somme une excellente surprise appelée à devenir une valeur sûre lorsque le spectacle sera encore plus développé et rôdé.








Après une nouvelle fournée d'aspirant guitariste de chambre, retour dans la salle pour, cette fois, la diffusion de l'Aftermovie de l'édition 2018 du festival. Et mazette quelle claque ! Diffusé sur l'écran de fond de scène avec le son qui sort des enceintes de cette même scène, le rendu est dantesque ! On est immédiatement replongé dans cette fameuse « expérience » HELLFEST et lorsque se termine le film, nous n'avons plus qu'une seule envie : y retourner sans plus attendre ! 

C'est ensuite au tour d'Alex Rebecq, responsable com' de l'événement clissonnais, de prendre rapidement la parole pour remercier le public et leurs hôtes d'un soit et rappeler que la tournée « warm-up » est avant tout voulue comme un événement de proximité et que l'équipe présente est dispo pour répondre, autour d'une bière par exemple, à toutes nos questions.


Enfin c'est au tour des marseillais de DAGOBA de monter sur scène pour clôturer la partie concert de cette première date de la tournée. Et le rouleau-compresseur se mit en marche. Clairement au-dessus du lot soniquement parlant, DAGOBA prend à la gorge les spectateurs de l'Echonova. Et quand je parle de rouleau-compresseur, c'est presque au sens littéral tant le son apparaît sur-pressé, tout en étant relativement clair et puissant. Les 4 musiciens donnent tout, et se déchaînent, à l'image de Werther et de Shawter, bassiste et frontman de la formation phocéenne. Le public répond clairement présent aux nombreuses sollicitations du leader du groupe, enchaînant circle pit sur pogo sur slam et wall of death. De mon côté, bien que je salue le professionnalisme et le travail de Titan abattu par le groupe pour arriver là où il est actuellement, je n'accroche toujours pas à leur musique. La direction musicale prise sur Black Nova notamment, intégrant pas mal de chant clair, ne me convainc pas, Shawter ne semblant pas encore tout à fait à l'aise dans ce registre. Quoiqu'il en soit, une large majorité du public, elle, prend son pied, et c'est bien là le principal.

Minuit à l'horloge numérique de mon téléphone, il est temps de rentrer dans nos pénates, heureux d'avoir pu passer une soirée très agréable et diversifiée, aussi bien niveau concerts qu'animations. Plus qu'une seule hâte désormais, être du côté de la rue du Champ Louet à Clisson, le vendredi 21 juin prochain...


Merci à Alex et Victor du Hellfest Crew et Sylvain de l'Echonova pour leur accueil, leur disponibilité et leur gentillesse ainsi qu'à Claire pour les photos.

See you in Hell !

par JTDP le 07/06/2019 à 09:41
   936

Commentaires (2) | Ajouter un commentaire


Humungus
membre enregistré
07/06/2019, 11:43:32
"La fine fleur du Metal hexagonal disons « mainstream » actuel à savoir : MASS HYSTERIA, TAGADA JONES, ULTRA VOMIT, DAGOBA et PRINCESSES LEYA" + Air guitare + Photobooth...
Mon dieu... Ca laisse rêveur tout cela... ... ... (sic)

LeMoustre
@77.146.224.133
18/06/2019, 07:36:15
Haha, ouais. Bon en même temps, fallait pas s'attendre à voir autre chose venant d'eux.

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