Un projet solo de Black Metal indigène issu des profondeurs de la nature sauvage des Adirondacks, créant une musique aussi brute et puissante que les montagnes d’où elle provient.
A l’image de ZEAL AND ARDOR ou MYRKUR (et bien d’autres moins exposés), BLACKBRAID propose une vision différente du Black Metal, genre voué aux gémonies du paganisme et du satanisme, souvent bon marché. Mais si l’originalité des thèmes est toujours bienvenue dans le genre, encore faut-il qu’elle s’accompagne d’une démarche artistique viable. Ceci étant posé, nous connaissons déjà le talent de Sgah'gahsowáh (Jon S Krieger pour l’état civil) pour créer des ambiances pénétrantes et fascinantes, puisque son projet accuse aujourd’hui dépôt d’un second album, sobrement intitulé II.
BLACKBRAID offre donc une suite à son éponyme début, qui avait secoué les rédactions mondiales mais aussi les fondations d’une fanbase en gestation. Osant superposer une instrumentation acoustique et tribale à un Black Metal d’obédience classique, ce premier jet avait moissonné les avis positifs et autres critiques dithyrambiques pour se poser en nouveauté géniale d’une année 2022 pourtant chargée en bonnes surprises.
Feu de paille ou tribu bien implantée dans les montagnes ?
La réponse ne s’est pas fait attendre, puisque un an plus tard, Jon ressort la grosse artillerie pour partir à la chasse, nous laissant avec un énorme pavé de plus d’une heure pour tenter de parler son langage, et d’en comprendre la richesse. On pouvait craindre un excès de zèle, mais à l’écoute des neuf originaux de cette nouvelle déclaration, on comprend rapidement que la source ne s’est pas tarie, et qu’elle coule encore entre les roches.
Entre traditionalisme, racines, et envie de parler d’autre chose que de guerres de religion ou autre symbolique païenne, BLACKBRAID ose s’approprier le répertoire de BATHORY pour le traduire dans un langage native american de toute beauté. Ça n’est donc pas une surprise de retrouver en fin de parcours une reprise de Quorthon, via son classique insurpassable « A Fine Day to Die ». Les deux hommes partagent une passion pour l’histoire de leur pays, et une facilité naturelle à mettre l’emphase sur la puissance et la modulation mélodique. Ainsi, le terrible et terrassant « Moss Covered Bones on the Altar of the Moon » aurait facilement trouvé sa place sur Hammerheart ou Twilight of the Gods, tant les ressemblances sont nombreuses.
Epaisse couche d’arrangements, riff porteur majestueux et emphatique, cheminement logique, longueur d’inspiration, les éléments sont là, et le résultat est éloquent : une qualité non seulement maintenue, mais poussée d’un ou deux crans pour rejoindre la première ligne des découvertes BM de ces trois ou quatre dernières années. Si le tout est parfois si traditionaliste qu’on y perd sa chemise IMMORTAL, quelques fantaisies rythmiques percussives et autres harmonies amères viennent nous extirper du classicisme ambiant, pour nous traîner quelque part du côté de l’histoire de ces peuples qui furent à l’origine de la construction de l’Amérique avant d’être spoliés et réduits à peau de chagrin.
Des flutes, une acoustique ciselée, mais surtout, une ambition qui le confine à la certitude absolue d’un talent inné. Oser placer au centre de l’album deux titres de plus de dix minutes est d’une confiance inégalée, comme s’il était impossible pour Sgah'gahsowáh de faire profil bas et d’accuser un coup de mou. Impressionnant d’amplitude pour une autoproduction, Blackbraid II est un survol du passé par un guide aux techniques modernes, un maquillage de guerre effrayant, et une gestuelle de patrimoine qui invoque les esprits anciens.
Entrecoupé d’instrumentaux bien placés, ce second long l’est vraiment, mais relève le défi de l’intérêt maintenu. Pas une seconde bradée pour aller plus vite, pas même une mesure placée au hasard pour boucher un trou, ce deuxième tome est encore plus riche et dense que le premier, et garde la pression intacte jusqu’à l’explosion finale. Inutile donc de sortir la bimbeloterie pour tenter un troc facile, cette musique se paie au prix fort, et surtout, se mérite. Car il faut du courage pour affronter ces soixante-cinq minutes de déluge de feu qui réchauffe plus efficacement qu’un brasier de la St-Jean.
Tentant parfois d’aller encore plus loin dans la magnificence et la superbe, Jon ose des choses graves et sentencieuses, en accentuant la virilité de son chant sur le lourd et grinçant « Twilight Hymn of Ancient Blood », encore plus efficace qu’une tuile qui vous tombe sur la tête au coin d’une rue. Son panache est admirable, comme si la réputation des siens en dépendait, et entre lancinance Doom et coups de boutoir plus purement BM, II fait son chemin dans nos cœurs et nous contamine le libre-arbitre comme une séance d’hypnose rondement menée.
Il faut donc attendre l’épilogue de l’album pour que BLACKBRAID cite dans le texte l’une de ses influences, via « A Fine Day to Die » qui s’inscrit parfaitement dans le déroulé logique de l’album. Une reprise tout sauf gratuite donc, qui épouse les contours du concept et qui s’y glisse comme la dernière pièce d’un magnifique puzzle.
Superbe confirmation pour BLACKBRAID qui valide les avis positifs, et qui va encore récolter pas mal de lauriers. Une belle façon de raconter l’histoire d’un pays qui appartenait à des tribus, avant de se faire écraser par la machine colonialiste.
Titres de l’album:
01. Autumnal Hearts Ablaze
02. The Spirit Returns
03. The Wolf That Guides the Hunters Hand
04. Spells of Moon and Earth (Instrumental)
05. Moss Covered Bones on the Altar of the Moon
06. A Song of Death on Winds of Dawn
07. Celestial Passage (Instrumental)
08. Twilight Hymn of Ancient Blood
09. Sadness and the Passage of Time and Memory
10. A Fine Day to Die (BATHORY cover)
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04