Encore un nouveau venu sur la scène polonaise, s’épanouissant dans un crossover global entre Heavy Metal, Thrash et Doom, pour un résultat assez intéressant mais encore un peu fragile. Fragile dans le sens mal dégrossi, mais néanmoins puissant. Du moins, suffisamment pour se voir rattaché aux styles les plus agressifs.
Entre METAL CHURCH, MEGADETH, ANNHILATOR et JUDAS PRIEST, FORTHIAN nous propose d’ouvrir les portes de l’univers via ce premier long, mais un univers encore très jeune et qui demande à s’étendre avant de pouvoir vraiment passionner les scientifiques les plus chevronnés.
Fondé en 2011 mais invisible sur les radars jusqu’en 2022, ce quintet (Marcin Czołnowski - batterie, Michał Klempka - guitare, Maksymilian Wesołowski - chant, Jakub Filipkowski - basse et Wojciech Pietraszewski - guitare) a donc enfin trouvé l’opportunité de s’imposer sur le marché, avec huit morceaux aussi bancals qu’attachants. Et cette manière de tergiverser entre solidité et rapidité pourra troubler les puristes, mais intéresser ceux qui en ont assez de la machine à reproduire old-school.
Première constatation : le son est souple. La production est claire, les guitares bichonnées, et la rythmique enveloppée. Le chant, mixé upfront permet de se rattacher à une ironie vocale savoureuse, mais ce sont surtout les soli qui se font remarquer. Jamais avares de mélodies, cédant parfois à la séduction d’une wah-wah ludique, ils témoignent du bagage instrumental de ces jeune musiciens, qui sans sombrer dans la démonstration, savent montrer qu’ils en ont sous le coude. Et qu’ils connaissent plutôt bien les partitions de Jeff Waters et Alex Skolnick.
Seconde constatation : les compositions sont tout sauf linéaires, et acceptent de bousculer leur routine pour intégrer des plans étonnants, des passages biaisés, et des déviations imprévues. On ne risque donc pas l’ennui, puisque chaque titre a sa personnalité propre, même si les accélérations se font tellement désirer qu’elles en sont largement minoritaires.
Mais entre HOLY TERROR, HEXX, et pourquoi pas DEATH ANGEL, FORTHIAN parvient à imposer sa griffe, sans pour autant créer de réelles vocations. Comme je le disais plus tôt, le style paraît encore assez mal maîtrisé, avec des plans assez classiques sauvés par des impulsions énergiques, mais encore trop timides pour vraiment convaincre les esthètes de l’expérimentation. Et s’il n’est guère avant-gardiste, Gates of the Universe n’est pas non plus traditionnel, ce qui peut éventuellement nuire au quintet polonais.
Ceci étant dit, le title-track posé en ouverture pourra donner envie d’aller plus loin. Entamé comme un leftover de Dave Mustaine, il dégénère soudain en boucherie à l’allemande, avec une embardée dans les BPM assez surprenante qui n’est pas sans évoquer AT THE GATES. Du potentiel donc, encore mal exploité, mais qui pourrait fleurir dans un futur proche, et qui mérite en attendant une certaine magnanimité dans le jugement. Car l’imagination instrumentale du quintet semble n’admettre aucune limite, les musiciens ne restant pas attachés à un style en particulier.
Pour le moment, cette force est une petite faiblesse, qui parfois plombe certaines chansons qui traînent de la patte, comme « Speed » qui ment sur son CV et reste médium dans les montées.
Mais il y a du choix, il y a de l’espoir, et déjà de quoi se constituer une petite fanbase. Et surtout, une échappatoire valable à la surproduction vintage qui s’entasse dans les caissons et qui trouve difficilement preneur. Avec un chanteur qui est tout autant un atout qu’un handicap, et deux guitaristes aussi investis, FORTHIAN peut encore prétendre jouer un rôle dans l’underground Thrash, tout en pouvant éventuellement compter sur quelques addicts Heavy ne crachant pas sur un brin d‘intensité.
Avec un bon tri, tout ça donnera peut-être un joli produit fini. D’ailleurs, l’album se termine sur une démo, ce qui en dit long sur l’état d’esprit au moment de lancer ce longue-durée sur le marché. Pas encore prêt, mais déterminé, FORTHIAN gagnera sans doute à nous proposer plus de « Nanodeth » que de « Black Mage ».
Titres de l’album:
01. Eternal Inception
02. Gates of the Universe
03. Speed
04. Mental Cage
05. Nanodeth
06. Fearless
07. Black Mage
08. Scarlet Comet (Demo)
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00