Du pur boucan, vous êtes preneur ? Tant mieux, le dimanche étant un jour de brocante, j’ai le matos qu’il vous faut. Et en plus, il n’est pas cher. Pas cher certes mais de qualité.
Fondé en 2016 par une bande d’allumés (Brad Luttrell - basse, Bryan Fajardo - batterie, Alex Moore & Irving Lopez - guitares et Kevin Ortega - chant), COGNIZANT est un genre de who’s who du Metal extrême, puisque ses musiciens sont connus comme le proverbial loup blanc. Avec des références sérieuses (GRIDLINK, NOISEAR, PHOBIA, REAL LIFE UGLY, TRUCIDO, FORMLESS MASTER, MELORA, et beaucoup d’autres), le concept s’avance donc sans faire attention au bruit de ses talons sur les cadavres, pour nous exploser le palpitant d’un Death/Grind de compétition. Et entre GORGUTS, GRIDLINK, BRUTAL TRUTH, TRAP THEM et NASUM, ces texans se taillent une place enviable sur le terrain du brutal qui fâche et qui tâche.
Ouvrez les guillemets :
« COGNIZANT fait plus de boucan que ta grand-mère Mitsou quand tu refuses une deuxième ration de ragout ».
Fermez les guillemets.
Sept ans après un premier long plutôt court, les originaires de Dallas remettent enfin le couvert, ayant certainement fait leur deuil de J.R Ewing. Bâti sur une propulsion atomique fournie par le cogneur en chef de GRIDLINK, Inexorable Nature Of Adversity est une tuerie d’un gros quart d’heure à faire passer tous les attentats sonores pour de vulgaires pétards de Mardi-Gras. Entre Mathcore dément et Death/Grind alarmant, le quintet rentre dans le lard des gros tas qui lui barrent le passage, pour tout souffler en mode typhon destructeur. Et l’impression est aussi jouissive que l’impulsion est positive.
Le but ?
Mettre une technique incroyable au service d’une brutalité inavouable. Aussi précis qu’un chirurgien aux trente années de carrière, les COGNIZANT cognent mais suturent, ouvrent mais épongent, réparent dans le foutoir, mais toujours en prenant soin de stériliser le bouzin. De fait, leur musique est aussi dangereuse qu’heureuse, du moins pour ceux dont les tympans résistent encore à des attaques nucléaires.
Seize morceaux pour seize minutes. La situation est claire et le bilan lourd. L’audition en prend pour son grade, mais le plaisir est immense. Imaginez le meilleur du Death/Grind retranscrit dans une ambiance de folie à faire hurler de plaisir un Shane Embury dopé aux amphétamines. Oui l’image est volontairement grotesque, mais la puissance de ce deuxième album ne saurait supporter des comparaisons trop réalistes.
Alors, on s’en prend plein le mou, et on tend le cou pour celui du lapin. Truffé de plans à rendre les DILLINGER ESCAPE PLAN frustrés d’avoir pris leur retraite, Inexorable Nature Of Adversity traite l’adversité comme un bon moment à passer, en utilisant les codes dissonants de l’Industriel, pour mieux les confronter aux exigences d’un Grind de jour de fête.
Et sous cette pochette étrange se cache l’agression de ce troisième trimestre 2023, en mode tout à fond, mais sans boire le dernier ballon. Ainsi, le terrifiant « Squander » justifie de sa grosse minute tout l’intérêt d’un album qu’on peut considérer comme une démonstration de savoir-faire, reposant sur les capacités de pieuvre de Bryan Fajardo, toujours aussi parkinsonien des baguettes.
L’homme profite de riffs multiples pour en coller partout, et lâche ses scuds sur un public médusé de tant de dextérité. Epileptique au dernier degré, COGNIZANT ne compte donc pas se calmer pour sonner plus posé, et continue son chemin avec le temps dont il dispose, soit pas grand-chose, mais suffisamment pour venir nous en coller une bonne. Et comme la production monstrueuse se met au diapason de l’oraison, on creuse sa propre tombe avec une pelle en plastique maison.
Le dimanche est beaucoup plus enthousiasmant lorsqu’il y a du boucan. Et celui dégagé par les texans est du genre insistant, persistant, et traumatisant.
Titres de l’album:
01. Paralysis
02. Cyclical
03. Seizures
04. Ataxia
05. Devoid
06. Squander
07. Glean
08. Avolition
09. Adversity
10. Sanctimonious
11. Bi-Polar
12. Mirrored
13. Atrocity
14. Dissension
15. Egotism
16. Trepidation
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00